EDITORIAL

LA DICTATURE DES PREFETS

La nouvelle est tombée brutalement mercredi, la veille de l’évènement. Le championnat des Hauts-de-France du contre-la-montre par équipes prévu à Masnières le jeudi de l’Ascension était purement et simplement annulé par le sous-préfet de Cambrai ! Une désinvolture jamais vue à ce niveau…

L’administration arguait dans un communiqué « d’une demande d’autorisation de l’organisation incomplète » pour justifier sa décision. Une décision catastrophique pour le CC Cambrai organisateur de l’épreuve, et le Comité régional de cyclisme. 160 coureurs se sont donc retrouvés le bec dans l’eau la veille de la course pour une compétition officielle relevant de la FFC !

C’est un nouveau mauvais coup porté par l’administration de l’Etat au cyclisme nordiste. On se souvient de l’acharnement du préfet moustachu qui s’appuyait sur l’état d’urgence sanitaire, pour annuler tant qu’il pouvait les courses les plus importantes, à commencer par Paris-Roubaix. Alors qu’elles avaient lieu sans problèmes de l’autre côté de la frontière.

Son successeur, traumatisé (sans doute à juste titre) par l’attentat de Nice, impose lui des normes de sécurité qui rendent l’organisation des courses amateurs très populaires dans notre région quasiment impossibles.

Les représentants de l’Etat ont droit de vie ou de mort sur ce sport populaire et gratuit, simplement parce qu’il emprunte la voie publique. Ces hauts fonctionnaires aux pouvoirs surpuissants ouvrent le parapluie dès qu’ils le peuvent, par crainte du moindre incident dommageable peut-être pour leur carrière.

Où est la démocratie dans tout cela ? Après tout, il ne s’agit que de sport et de manifestations festives et pacifiques, bien souvent organisées par des bénévoles qui eux, n’ont aucun pouvoir…

Jean-Marc Devred

éditorial cyclisme
Le peloton cycliste lors des 4 Jours de Dunkerque (photo Pierre Willemetz/Sports 5962)