
Lors d’une troisième journée bien remplie vendredi aux Mondiaux sur piste, la Fédération française de cyclisme a rendu un hommage mérité à Alain Bondue. Le coureur roubaisien a été deux fois champion du Monde de poursuite en 1981 et 1982, et vice-champion olympique en 1980. Le public du vélodrome de Roubaix a donc célébré les 40 ans du premier titre mondial du pistard (et routier) nordiste, qui ne s’attendait pas à ce clin d’oeil.
Le secret a été bien gardé. La FFC tenait à rappeler que Alain Bondue, né à Roubaix, avait obtenu son premier titre mondial de poursuite en 1981, à Brno. Il fallu trouver une photo de cet évènement lointain pour rappeler ce moment sur le podium des championnats du Monde de cyclisme sur piste. Cela a été fait. Et lorsque la session du soir a débuté, le maire de Roubaix Guillaume Delbar (un féru de cyclisme) a remis la médaille de la ville à l’ancien champion du Monde.
Les retrouvailles de Alain Bondue à Roubaix
» Avoir les championnats du Monde à Roubaix, déjà, c’est très fort », confiait ému Alain Bondue, 62 ans cette année. » C’est vrai que ça correspond aux 40 ans de mon premier titre. Et là, c’est encore plus fort. Ce soir, il y a des anciens coureurs avec qui j’ai couru. Ils se sont levés et ils m’ont applaudi. J’en ai eu les larmes aux yeux. Parce que c’est ma vie, c’est mon milieu. Le vélo m’a tout, donné. C’est un rêve… »
C’était l’occasion d’évoquer la carrière du Roubaisien. Une carrière partagée entre la route et la piste. Même si le public retient surtout la piste. « Champion du Monde, c’est un mot magique ». Alain Bondue rapporte ainsi une anecdote. » Une fois, sur l’autoroute, je me présente pour payer au péage. L’employé du guichet me dit: non Monsieur Bondue, un champion du Monde, ça ne paye pas … »
L’amour de la piste
Lui même confie son affection particulière pour la piste, « un milieu très différent de la route. La piste, c’est sympa. Hier ainsi, j’ai dis bonjour à Daniel Gisiger. Le Belge Pieters avec qui j’ai couru, m’a rappelé la chute énorme que j’ai faite aux 6 jours de Madrid. J’ai eu une crevaison. J’ai mis tous les coureurs par terre… La piste, c’est plus familial. Dans les paddocks, une fois tu croises les Belges; une autre fois les Britanniques. Chacun se rend service. C’est pas pareil que sur la route. »
Mais si ses plus belles victoires sont sur la piste, Alain Bondue a également brillé sur la route. 2ème de Milan San Remo en 1982, à l’issue d’une échappée fleuve avec Marc Gomez. 3ème de Paris-Roubaix en 1984. Une carrière professionnelle de 8 ans (1980-1987), sous les couleurs de La Redoute, puis de Système U.
Des exploits et de la malchance
» Le seul regret de ma carrière« , confie le Roubaisien, « c’est de ne pas avoir gagné Paris-Roubaix. Si j’avais eu un peu moins de malchance, je crois que mon palmarès aurait été autre. Je me souviens de ma chute aux 6 jours de Grenoble. J’ai terminé à l’hôpital. Sans cela, je gagnais ces 6 Jours avec Dany Clark. Pareil à Madrid. Une année, à Amsterdam, je termine 3ème du championnat du Monde de poursuite. J’avais été battu en demi-finales par Makarov pour 2 centièmes. Mais j’avais été malade toute la nuit à cause d’une gastro. Sans cela, j’aurais sans doute été champion du Monde ».
Sur la route aussi, Alain Bondue se souvient de ce Paris-Roubaix qu’il termine avec une fourche cassée. « Et à Milan- San Remo, si je ne tombe pas, je me sentais plus rapide que Marc Gomez. Même si au bout de 300km, il n’y a plus de vérité. Mais le questionnement reste… »
Lors de ces Mondiaux de Roubaix, il a retrouvé un rôle de consultant pour France 3 Hauts-de-France. Une des nombreuses facettes d’une vie bien remplie, autour du cyclisme.