
158 skippers participent à la 15ème Transat Jacques Vabre partie dimanche 7 novembre du Havre. Des professionnels, des semi-pros et des amateurs éclairés s’affrontent sur l’eau sur différents supports. Mais il y a aussi d’anciens champions d’autres sports qui se reconvertissent dans la voile. Par curiosité, ou par passion. Cette année, quatre noms se dégagent dans la liste des concurrents. Portrait de ces reconvertis de la voile.
Le plus connu, c’est Jean Galfione. L’ancien champion olympique du saut à la perche (1996 à Alanta) est le précurseur des (re)convertis de la voile. Ce Parisien évoque ses racines bretonnes pour expliquer ce changement de cap. A la fin de sa carrière d’athlète, Jean a disputé ses premières régates en 2005. Sans ambition particulière. Juste se faire plaisir. Finalement, il s’est piqué au jeu pour arriver sur le circuit des class 40 cinq ans plus tard.
Galfione, le précurseur des reconvertis de la voile
Galfione a suivi une progression tranquille. Il dispute actuellement sa première transat Jacques Vabre sur le class 40 « Serenis Consulting ». Il est épaulé par un marin expérimenté, Eric Péron, qui dispute lui sa 5ème TJV. Le duo fonctionne parfaitement bien. » Éric est un excellent copain. Cela joue forcément beaucoup en mer car il est ainsi toujours beaucoup plus facile de se dire les choses, en particulier lorsque les situations sont un peu compliquées. De plus, il a un certain recul, un vrai savoir-faire et une expertise très pointue. Cela génère entre nous des discussions intéressantes qui permettent de trouver de bons équilibres car même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous sommes sur la même longueur d’onde ».

Jean Galfione ne cache pas ses ambitions sur cette Route du Café. » Avec un nouveau bateau et un tel co-skipper, je ne viens évidemment pas pour regarder les autres mais bel et bien dans une optique de performance. Je sais, bien sûr, que les limites à nos ambitions résident dans la concurrence. Il y a aussi différents points d’interrogation concernant notre gestion du bateau et le bateau lui-même dans la mesure où nous sommes encore en phase de fiabilisation. Dans tous les cas, on y va pour être bon », assure Jean.
Kostelic, une légende du ski alpin
Les trois autres reconvertis ont un point commun. Ils viennent de la montagne et ont rejoint le monde de la mer. Le plus surprenant, c’est Ivica Kostelic. Ce Croate est certainement l‘un des plus grands slalomeurs de l’histoire du ski alpin. Champion du Monde, 4 fois vice-champion olympique, vainqueur de 26 épreuves et cinq globes en Coupe du Monde, Kostelic a stoppé le ski en 2017 pour se lancer presque immédiatement dans la voile.

A 41 ans, le champion de Zagreb dispute aussi sa première transat Jacques Vabre sur le class 40 « Croatia Full of Life » aux côtés du Français Antoine Callixte. Avec comme seule ambition de terminer sa première course océanique. Cela même s’il a le syndrome du compétiteur en lui.
Aurélien Ducroz, le casse-cou
Aurelien Ducroz lui aussi est skieur. Pas alpin, mais freerider. Deux fois champion du Monde de cette discipline extrême, ce Chamoniard s’est reconverti dans la voile il y a une quinzaine d’années déjà. En parallèle au ski. Une longue expérience qui le conduit à disputer sa 4ème Transat Jacques Vabre déjà à 39 ans.
4ème en 2013 aux côtés d’un certain… Yannick Bestaven, dernier lauréat du Vendée Globe, Ducroz s’aligne cette année avec des ambitions de podium dans la classe 40. Aux côtés de l’expérimenté David Sineau, le Savoyard dispose avec « Crosscall » d’un voilier neuf et innovant, taillé pour la victoire. » Le match s’annonce incroyable avec 45 Class 40 au départ parmi lesquels 9 bateaux neufs et une grosse dizaine de duos capables de l’emporter. Ça va être top. J’ai toujours fait de la compétition pour ça. A mon sens, l’adversité rend plus fort et je ne peux donc que me réjouir de la
perspective qui nous attend. »

De son expérience de rider, Aurélien Ducroz confie avoir des retombées techniques pour la navigation. » Notamment parce que ce sont deux sports de glisse« . C’est ce qu’a constaté son binôme David Sineau. Cet homme de la mer a accompagné Aurélien lors d’un « team building ». Les deux hommes ont grimpé le Mont-Blanc cet été, en partant de Chamonix, avant de redescendre en ski. L’un comme l’autre sont donc des « polyvalents mer-montagne ». Aurélien Ducroz est certainement le plus ambitieux de ces reconvertis de la voile.
Mathieu Crépel, le snowboarder
Le 4ème « mousquetaire » est aussi un usager des sports d’hiver. Mais lui vient du snowboard. Un autre sport de glisse. Mathieu Crépel a été champion du Monde et a gagné la Coupe du Monde de half pipe, aujourd’hui discipline olympique. Il a également gagné la Coupe du Monde de la spécialité.
Il se lance dans une nouvelle aventure dans cette Transat Jacques Vabre. Ce vrai bizuth ,associé au jeune skipper Stan Thuret, s’aligne aussi en class 40 sur Everial. Visiblement, les deux garçons s’amusent beaucoup en ce début de course.
Mathieu Crépel, passionné de glisse et d’aventure, a surfé à la fois sur la neige et sur les vagues. En snowboard, il a été au plus haut niveau mondial avec quatre titres entre 2005 et 2007 et deux participations aux Jeux Olympiques. En surf, il s’est attaqué à des vagues mythiques comme la célèbre vague de Jaws, à Hawaï, l’une des plus puissantes du monde.
Le passage du snowboard à la voile s’est logiquement fait par le passage au surf. Mathieu Crépel est un vrai débutant dans la course au large. De la montagne à la mer: toujours la glisse comme dénominateur commun… Jean Galfione, l’homme de l’air, fait donc exception par rapport aux trois « glisseurs » que sont Ivica Kostelic, Aurélien Ducroz et Mathieu Crépel.

Tous ces quatre reconvertis de la voile espèrent arriver en bonne place à Fort-de-France. Afin de prouver leur crédibilité dans leur nouvelle discipline.
UNE NOUVEAU DEMATAGE; RUYANT DEUXIEME EN IMOCA
Après « Bureau Vallée » de Louis Burton lundi matin, un deuxième Imoca a démâté ce mercredi après-midi. Il s’agit du « 11th Hour Racing Teal Alaka’i » de Justine Mettraux et Simon Fisher. Le comité de course a simplement annoncé: « à 14h02 (UTC) ce mercredi après-midi, nous avons été informés par Simon Fisher et Justine Mettraux que l’Imoca 11th Hour Racing Team Alaka’i avait démâté. Les deux skippers sont sains et sauf et s’efforcent de stabiliser la
situation à bord. »
Pas d’inquiétude donc pour les deux marins qui vont rejoindre la terre par leurs propres moyens. Mais la course est terminée pour eux, alors qu’il figuraient entre le groupe de tête et les poursuivants de la classe.
En tête des 60 pieds, la lutte fait rage. Le duo Dalin-Meilhat sur « Apivia » domine toujours la course. Mais le « LinkedOut » de Morgan Lagravière et du Dunkerquois Thomas Ruyant est revenu à la 2ème place au classement de 19h, à moins de 17 miles nautiques du Havrais. Tous les espoirs sont donc permis pour le skipper nordiste.
