Le Havre, Jean-Marc Devred
Thomas Ruyant et Morgan Lagravière participent à la 15ème Transat Jacques Vabre sur le monocoque « LinkedOut ». Le Dunkerquois et le Réunionnais ont déjà couru ensemble, mais en équipage, lors de la Ocean Race Europe. Cette fois, ils ne seront que deux sur le bateau. Ils devront s’entendre et se compléter. A priori, cela ne devrait pas poser de problèmes.
C’est le principe du portrait croisé: c’est quand l’un parle de l’autre. Thomas Ruyant et Morgan Lagravière vont partir ensemble sur la Transat Jacques Vabre. Au moins deux semaines de traversée vers l’Equateur, avant de revenir vers la Martinique. Ils se sont intensivement entraînés sur le foiler « LinkedOut » soutenu par Advens. Les deux hommes se connaissent bien. Ils donnent leur avis sur leur binôme.
Valeurs partagées pour Thomas et Morgan
Sports 59/62: Thomas, que penses tu de Morgan ?
Thomas Ruyant: « c’est un choix qui s’est fait assez naturellement. Cela faisait longtemps que l’on se croisait sur les pontons avec Morgan. Mais nous n’avions jamais navigué ensemble. C’est quelqu’un qui a navigué sur de multiples supports: en ultime, en figaro, le kite-foil, les Imocas. Morgan est un véritable touche-à-tout qu’il est intéressant d’avoir à bord. C’est mieux de l’avoir à bord que contre soi…Je m’entends extrêmement bien à terre avec lui. C’est un vrai plaisir de naviguer aujourd’hui aux côtés de Momo. Nous avons aussi un objectif complètement partagé de performance, et d’arriver en Martinique avant les autres.«
Sports59/62: et toi Morgan, ton avis sur Thomas ?
Morgan Lagravière: « c’est un super mec, à tous points de vue: sportivement, humainement dans sa gestion du projet. Je pense qu’on est parfaitement complémentaires tous les deux sur notre association. Il y a des valeurs ajoutées qui sont différentes. Du coup nos qualités se complètent beaucoup. Et on a un plaisir partagé à être ensemble sur le bateau. C’est top et on a hâte d’être au départ pour capitaliser sur tout ça. On s’est bien entraîné, on a bien travaillé en amont du départ pour être prêt: sur différentes épreuves comme la Course de l’Europe, le Défi Azimut. Et voilà: « y a plus qu’à » maintenant.«

La découverte de Thomas et Morgan
Sports 59/62: Thomas, à l’occasion de vos entraînements en commun, as-tu découvert des choses sur lui ?
TR: » en tous cas, je n’ai pas été surpris ni déçu de la façon dont ça se passe à bord avec Morgan. Il apporte beaucoup de chose. Il apporte un gros feeling. C’est cela qui est intéressant, c’est ce que je suis venu chercher avec Morgan. Et j’ai l’impression que la complémentarité fonctionne bien et que notre duo n’en est que plus fort.«
S5962: même question pour toi Morgan…
ML: « oui plein de choses. Déjà, sa capacité à faire confiance, D’être capable de partager son bateau, de partager son projet dans ce cadre là. De valoriser les gens avec qui il travaille. Cela c’est vraiment hyper agréable d’être dans ce contexte là. Ca donne encore plus envie de se dépasser et de renvoyer la balle. Moi je suis épanoui à 100% dans ce projet. Je me sens en confiance par rapport au contexte que je viens de citer. C’est vraiment un contexte hyper favorable au dépassement de soi, à la compétition. J’espère que ça va durer…«
Un duo parfaitement complémentaire
S5962: Thomas, c’est ta 4ème Transat Jacques Vabre avec un 4ème co-skipper différent. Est-il nécessaire d’être copain pour bien fonctionner à bord ?
TR: « on part 19 jours dans un espace clos… Pas si clos que cela car c’est un espace de jeu qui est énorme. C’est donc important de bien s’entendre. Et c’est le cas aujourd’hui avec Morgan.«
S5962: Morgan, lors de cette préparation, est-ce que vous vous êtes trouvé des points communs entre Thomas l’homme du Nord et le Réunionnais que tu es ?
ML: (rire)… « oui, il y a l’envie qui est commune. L’esprit de compétition est clairement partagé. Et puis on a un parcours commun avec le Figaro, l’Imoca… On a été un peu aux mêmes endroits au même moment. Ce sont des choses qui nous soudent aussi de s’être cotoyés durant ces années là. On est de la même génération, et donous avons peu la même culture. C’est donc agréable de vivre cette transat et ce projet tous les deux.«
