
Pierre Le Roy en tête de la Mini Transat: la nouvelle est passée un peu inaperçue. La faute à la Transat Jacques Vabre, partie dimanche, et qui monopolise l’attention du public et des media. Mais c’est une belle course océanique, une classique de la voile qui a lieu tous les deux ans, sur des petits voiliers de 6m50. Déjà 3ème de la 1è étape, le Lillois Pierre Le Roy est en tête de la 2ème étape qui relie les Canaries à la Guadeloupe.
Le prévisionniste de Météo France à Villeneuve d’Ascq a réussi un coup magistral peu après le départ de cette étape, vendredi 29 octobre à Santa Cruz de La Palma. Dans cette course sans routage, les concurrents doivent étudier leur stratégie en fonction des 4 bulletins météo transmis chaque jour par la direction de course.
Il a pu glisser sous l’anticyclone et trouver après 8 jours de course des flux d’est et nord-est bien établis. Le marin nordisteest ainsi passé d’une lointaine 9è place à la première dimanche soir sur son prototype « TeamWork ». Il est à la lutte pour la victoire finale avec Tanguy Bouroullec, vainqueur de la 1ère étape sur son pogo à foils.
Au classement de 9h mardi matin, le Breton s’est fait dépasser par l’autre candidat à la victoire finale, Fabio Muzzolini, qui pointait déjà à plus de 56 miles nautiques de Pierre Le Roy.
Un choix mûrement réfléchi pour Pierre Le Roy
Au départ de Santa Cruz, le météorologue lillois expliquait sa tactique et son mode de fonctionnement dans cette interview.
Depuis, Pierre Le Roy navigue pied au plancher et tient des moyennes supérieures à 12 nœuds quand la plupart de ses adversaires, exception faite de Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre), progressent entre 6 et 8 nœuds. Même chose ou presque pour Hugo Dhallenne (979 – YC Saint Lunaire) en bateaux de Série. Le Bretillien, actuellement deuxième au classement général après la première étape, a, lui aussi, misé fort sur l’option sud. Hier notamment. Il évolue désormais à la même latitude que le Lillois . Il compte, lui aussi, exploiter au maximum le « plus » en terme de vent dont il profite actuellement par rapport à ses camarades 60 milles plus au nord.
En clair, ceux qui seront les plus en avant de la flotte auront toujours un petit avantage sur les autres jusqu’à l’arrivée. Cette arrivée, selon les derniers routages, aura lieu dans la journée du vendredi 12 novembre pour les premiers protos. Puis dans la nuit du 13 au 14 pour les leaders en Série.
On peut donc croiser les doigts pour Pierre Le Roy, qui est à quatre jours d’une première grande victoire en course au large.

La Mini Transat en chiffres
23ème édition ; course créée en 1977 par Bob Salmon
Départ dimanche 26 septembre ; Les sables – Santa Cruz de La Palma (Canaries), 1 350 milles
Départ 29 octobre de la deuxième étape Santa Cruz – Saint François (Guadeloupe), 2 700 milles.
14 nationalités
12 architectes navals ont signé des plans de Mini sur cette édition
24 proto et 60 Série
3 foilers, Cap Ingelec (900) de Camille Bertel, Pogo Foiler (969) de Tanguy Bouroullec, Speedyg (936) de Jay Thompson
72 hommes et 12 femmes engagés.
Le plus jeune a 19 ans et le plus âgé 67.
4 050 milles à destination de Saint-François (Guadeloupe), avec une escale à Santa-Cruz de La Palma
1 350 milles Les Sables d’Olonne – Santa Cruz de La Palma. Soit environ 2 500 kilomètres et une petite semaine de mer pour les premiers.
2 700 : Le nombre de milles de la deuxième étape entre Santa-Cruz et Saint-François. Soit 4 445 kilomètres et deux semaines de mer.
1 106 marins ont, à ce jour, participé à la Mini Transat depuis sa création. 845 ont bouclé l’aventure au moins une fois.