Amandine Fouquenet (Arkéa-B&B Hôtels) remporte le cyclocross d’Heusden-Zolder, en Belgique, comptant pour le prestigieux Challenge Superprestige. Cela faisait 8 ans qu’une coureuse française n’avait pas gagné une course de ce niveau. La dernière fois, c’était Pauline Ferrand-Prévôt, à Overijse. La Bretonne confirme son excellent début de saison, qui l’avait vu terminer 3è à Ruddervoorde, 2è à Flamanville et 3è à Namur. Trois jours auparavant, Amandine Fouquenet se classait 10è lors de la 6è manche de Coupe du Monde à Coxyde. Nous l’avions rencontre après la course. Un peu déçue du résultat, la championne de France évoquait la meilleure saison de sa carrière.
Amandine, vous terminez 10è après un super-départ. Des regrets ?
Amandine Fouquenet. « Je fais bien quand même de faire des bons départs, même si après je craque un peu, mais au moins les écarts sont faits. Les autres années, j’étais un peu entre les groupes, donc là, je fais le départ, ça sera bon pour les courses à venir. Là, ce ne sont pas non plus les courses qui me correspondent le plus, donc c’est un bon entraînement, on va dire.
Une 10ème place sur un circuit qui ne convient pas trop, c’est plutôt une bonne performance ?
Je n’étais pas très loin de la 6ème place, donc un peu déçue quand même. Comme je le disais aussi hier, je suis compétitrice, et maintenant, le fait d’avoir fait des podiums, j’ai vraiment envie d’être assez régulière et de viser au maximum des top 5. Mais ce n’est pas le type de circuit qui m’avantage. Comme tout le monde le dit, les Français, on ne s’entraîne pas beaucoup dans le sac, donc je suis quand même satisfaite de cette 10ème place et les sensations sont mieux que hier.
Un départ canon
Vous n’êtiez pas un peu « cramée » avec ce départ très rapide, et tout ce premier tour en tête?
Si, je pense qu’il y a forcément un peu de fatigue et le besoin de souffler un peu. Mais il vaut mieux être devant que dans le trafic et ne pas réussir à remonter ou être obligée de boucher un trou de 30 secondes. J’ai besoin de récupérer, c’est sûr. Mais en début de saison, je ne faisais pas non plus des starts comme ça. Le temps que mon corps s’habitue à en faire, on verra bien jusqu’à la fin de saison. La course, pour moi, c’est effectivement le meilleur entraînement. Les objectifs sont un peu plus tard, donc je m’entraîne comme ça. Le départ rapide, c’était une bonne option parce qu’il fallait rentrer tout de suite dans les trois premières au premier bac à sable. Sinon, on est complètement bloqué. Les circuits dans le sable, c’est vraiment des circuits particuliers, Prendre un bon départ, c’est plutôt une bonne chose.
Un palier supplémentaire
Vous pouvez ainsi faire un premier bilan à mi-saison avec les deux podiums. C’est quelque chose que vous envisagiez en début d’année ?
J’avais dit à mon entraîneur que je voulais déjà faire un top 5, voir podium au championnat d’Europe. J’ai fait le top 5, mais pas le podium. Après, je pense que j’ai vraiment bien travaillé. Je me suis préparée autrement que les autres saisons. J’ai fait un stage d’altitude. Là, je suis dans une deuxième phase où je fais de l’hypoxie. C’est aussi pour ça que hier (NDLR: à Anvers), je n’étais pas très bien. J’avais fait aussi une petite coupure pour récupérer du stage en Espagne. Maintenant, je suis assez focus sur les championnats de France et du Monde. Même si les Coupes du monde, j’ai toujours envie de rester assez régulière. C’est sûr que mon début de saison est réussi. C’est ma meilleure saison. J’espère continuer comme ça .
Ça fait vraiment de temps qu’on n’a pas vu une Française aussi régulière. Quel est le prochain palier ?
Avec mon entraîneur, on a ciblé de garder ce maillot de champion de France et les championnats du monde. Pourquoi pas espérer un podium aux championnats du monde ? La régularité sur les Coupes du monde et montrer que des Français sont capables d’être aussi sur les podiums, c’est assez motivant. Ça donne envie de se pousser toujours plus à l’entraînement, de savoir que c’est possible.
Les courses en Flandre, c’est une ambiance spéciale. C’est quelque chose que vous appréciez ?
Oui, je suis un peu plus encouragée. Je suis aussi un peu plus reconnue. Ça pousse un peu. Tout à l’heure, dans les deux parties bac à sable, il y avait beaucoup de gens qui criaient mon nom. Ça fait plaisir et c’est assez amusant. Comme à Flamanville, j’avais vraiment tout le public derrière moi. C’est des choses supplémentaires.
Vous avez des nouvelles pour la saison sur route ?
Non, je n’ai toujours rien. J’attends.
Les résultats en cyclo-cross pourraient vous aider à trouver une équipe ?
C’est ce que j’espère. J’essaie de travailler aussi avec la prépa mentale. C’est sûr que j’ai envie de prouver sur les courses pour montrer que j’ai ma place. Mais au final, c’est un stress supplémentaire. Le but, c’est de me faire plaisir, de faire des résultats. Et j’espère que le reste suivra. »
Propos recueillis à Coxyde le dimanche 21 décembre 2026.
Del Grosso souffle la victoire à Van Aert
La course hommes s’annonçait ouverte en l’absence de l’ogre Van der Poel. Elle a effectivement donné lieu à un superbe duel entre Wout van Aert et Tibor Del Grosso. Les deux coureurs se sont rendu
coup pour coup dans un choc de générations. La victoire s’est jouée au sprint. Un sprint déclenché sans doute trop tôt par le Belge, qui se fait remonter dans les derniers mètres par le jeune néerlandais, champion du monde espoirs. Une grosse déception aussi pour Van Aert, qui avait montré un net retour en forme la veille à Hofstade.
