
À 35 ans, Adrien Petit va mettre fin à sa carrière de coureur cycliste à la fin de la saison 2025. Une carrière pro de 15 ans qui l’a vu traverser trois équipes (Cofidis, TotalEnergies, Intermarché-Wanty), et décrocher 9 victoires. Il disputera sa dernière course, Binche-Chimay-Binche, le 7 octobre. Dans le fief de son équipe actuelle, qui va sans nul doute lui rendre un hommage devant le public binchois. Nous avons rencontré le « Bison arrageois » au critérium Ô Tour des Dames à Orchies. Nous avons évoqué avec lui sa belle carrière et les raisons de son arrêt. Entretien.
Adrien, c’était un peu un secret de polichinelle, mais tu l’as confirmé hier. Donc tu raccroches bien le vélo à la fin de la saison ?
Adrien Petit. Oui, j’aurais préféré être le premier à l’annoncer. Malheureusement, il y a eu la presse qui a pris les devants et ça a fait un peu effet boule de neige. Mais bon, c’est comme ça. La fin d’une carrière de 15 ans, ça a été mûrement réfléchi et je suis très content de pouvoir arrêter en fin d’année 2025.
Le doublé avec Démare aux Mondiaux 2011
Tu étais visiblement ému sur le podium départ…
Oui, c’est particulier. J’y étais préparé. Mais bon, le fait de dire au revoir à tout mon public qui m’a soutenu pendant 15 ans, d’être sur des courses nordistes, parce que le programme de course que j’ai en fin de carrière, ça a été un programme de course qui a été défini, qui est relativement proche de la maison. Hier, j’étais à Fourmies. La semaine prochaine, je suis à Koolskamp, à une heure et demie de la maison. Je serai au Grand Prix d’Isbergues, à Paris-Chauny et puis à Binche pour la dernière. Que des courses qui sont au maximum à une heure et demie de la maison. Donc, c’est un programme de course qui me tenait à coeur. Je voulais vraiment arrêter devant mon public, devant les personnes qui m’ont soutenu durant 15 années et c’était vraiment pour moi le plus important.
Dans cette longue et riche carrière, quels sont les plus beaux souvenirs, ce que tu en retiens toi ?
Les plus beaux souvenirs, il y en a énormément. Sur le vélo ou à côté du vélo également, il y a des histoires et j’en ai énormément. Mais les plus beaux souvenirs sur le vélo, ça restera les championnats du monde avec Arnaud Démare (NDLR: en 2011 chez les espoirs à Copenhague. Adrien Petit termine 2è derrière Démare). Et puis, je dirais qu’en deuxième position, un très bon souvenir, c’est mon premier top 10 sur Paris-Roubaix. Voilà, la course qui m’a toujours fait rêver, la course que je regardais à la télé quand j’étais tout petit. Et là, d’arriver sur le vélodrome et devant Peter Sagan au sprint, qui avait encore son maillot arc-en-ciel à l’époque, pour aller chercher un top 10, ça reste un moment très important pour moi.
Un coureur fidèle et apprécié
Et des regrets par rapport à certaines courses que tu aurais pu gagner ou que tu voulais
gagner ?
Non, je n’ai aucun regret. Franchement, c’est ça qui est bien, c’est que je quitte ce monde professionnel avec énormément de bons souvenirs, mais aucun regret. J’ai fait le maximum que je pouvais et j’ai donné le maximum, que ce soit pour moi et pour mes équipiers, en fin de carrière. Donc, je n’ai pas de regrets, j’ai vraiment pris énormément de plaisir.
Tu as connu plusieurs équipes, en restant à chaque fois quelques années. Tout s’est bien passé dans toutes ces équipes ?
Oui, franchement, c’était pour moi très important de remercier les équipes. C’est pour ça que je l’ai
fait sur les réseaux, via la presse également. Je suis passé pro chez Cofidis, donc une équipe nordiste, ça me tenait énormément à coeur. Donc, un grand merci à Eric Boyer et à Alain Deloeil qui ont contribué à ça. Et puis, derrière, j’ai quitté le Nord pour rejoindre la Vendée avec TotalEnergies, où j’ai rencontré des personnes formidables. A commencer par Jean-René (Bernaudeau), et puis les sponsors qui étaient juste incroyables. J’ai passé six années là-bas, énormes, que ce soit avec le staff, mais avec les coureurs également.
Un avenir à définir
J’ai des souvenirs inoubliables aussi avec Bryan Coquard. Et puis, je m’étais toujours dit que durant ma carrière, je voulais faire un passage à l’étranger. Et voilà, je l’ai fait en fin de carrière, quand je suis arrivé dans l’équipe de Jean-François Bourlart, où j’ai passé maintenant quatre années. Quatre années en Belgique, terre de cyclisme et équipe wallonne. Donc, pour moi, tout était réuni pour que ça se passe bien. Et j’ai passé quatre années exceptionnelles pour terminer ma carrière.

Alors, comme tu viens de nous le dire, c’est une décision mûrement réfléchie. Je pense que
tu as réfléchi à l’avenir. Ce sera quoi l’après-vélo pour toi ?
C’est une bonne question. Déjà, je vais me laisser un peu de temps pour profiter de la famille, pour profiter de ma fille et de ma femme, et puis également me prendre du temps un peu plus relax. Mais c’est vrai que j’aimerais bien rester dans le milieu du vélo. Pour le moment, j’ai des idées, mais rien de concret. Rien n’est signé, et j’ai un droit de réserve avant de communiquer là-dessus.
Entretien avec Adrien Petit réalisé à Orchies, lors du critérium Ô Tour des Dames, le 15 septembre 2025, par Jean-Marc Devred.