VOILE : LA CALAISIENNE THÉA KHELIF ATTAQUE SA PREMIÈRE TRANSAT

Voile Théa Khelif Transat Café l'Or
Théa Khelif (à gauche) avec Marion Engelhard au Havre (photo JM.Liot/Aléa/TCO25

A 26 ans, Théa Khelif dispute sa première Transat Café l’Or, aux côtés de la Havraise Marion Engelhard (42 ans), sur le Class 40 « Airvance Océlian Terélian ». Celle-ci est licenciée à Gravelines Grand-Fort-Philippe Voile Légère Sportive (GGVLS). Championne du monde cet été de Course au Large mixte avec le Brestois Thomas André, Théa est peu connue dans le Nord car elle s’entraîne au Pôle Voile de Normandie, comme athlète de haut-niveau. La Kiné originaire de Vieille-Eglise, près de Calais, veut désormais se consacrer totalement à la voile. Peut-être dans le circuit Figaro.

Sur les 74 bateaux engagés dans cette 17ème Route du Café, les Class 40 représentent de loin la flotte la plus importante, avec 42 équipages. Ces petits voiliers nécessitent en effet des budgets moins élevés. Ce qui permet aux amateurs de se frotter aux professionnels. Voire à des pointures comme Michel Desjoyeaux et Vincent Riou, deux anciens vainqueurs du Vendée Globe. C’est aussi la classe intermédiaire pour les marins qui désirent se lancer dans le professionnalisme.

C’est le cas de Théa Khelif. Kiné de profession, cette jeune femme originaire de la région de Calais est athlète de haut-niveau depuis plusieurs années. Théa a débuté comme tous les jeunes sur dériveur; dans son cas à Gravelines, où elle est toujours licenciée. Ensuite, elle a courru sur différents supports, en mini, en match-racing ainsi que dans la prestigieuse classe Figaro. Elle compte donc déjà un palmarès fourni.

Voile Théa Khelif Transat Café l'Or
Le bateau de Théa Khelif a été baptisé avant le départ (photo JM.Liot/Aléa/TCO25)

Théa est donc un « pur produit » du GGVLS, comme le médaillé olympique Guillaume Florent, et la sélectionnée olympique Albane Dubois.

Championne du Monde de course offshore !

Mais sa principale performance est survenue cet été. La Nordiste est devenue championne du monde de course au large (offshore) mixte, aux côtés du Breton Thomas André. Cela se passait fin septembre à Cowes, « la Mecque » anglaise de la voile. C’est la première fois qu’un duo français obtient ce titre.

Bien vite, la Calaisienne a basculé sur son principal objectif de la saison: la Transat Café l’Or. Pour cette course en double, Théa Khelif a retrouvé l’expérimentée Marion Engelhard (42 ans). La locale de la course puisqu’elle est elle originaire du Havre.

Les deux femmes ont lancé leur projet au début de l’année. Sur cette Route du Café, elles louent un Class 40 sorti en 2019. Un bateau qui a d’ailleurs gagné la Transat Jacques Vabre la même année avec Adrien Hardy et Ian Lipinski.

Comme Marion Engelhard, Théa Khelif dispute sa 1è Transat Café l’Or. Et sa 1è Transat tout court. Des débuts mouvementées avec les coups de vent qui agitent le Golfe de Gasgogne depuis le départ dimanche. Ce qui a conduit la direction de course à dérouter les Class 40 vers le port de La Corogne en Espagne. Les 42 équipages vont se mettre à l’abri, avant de prendre un nouveau départ une fois la dépression passée.

Moral nickel à bord

Ce début de course a donc été difficile. Mais le moral était bon pour Théa, dans la vacation de ce mardi matin avec le PC course.  » Ça va nickel. Cette nuit a été mieux que la première, on n’a rien cassé. C’était impressionnant le premier coup de vent au large de Cherbourg. Mais je pense qu’on a pas trop mal géré ça, on s’est économisé en manœuvre. Pour l’instant on n’a pas réussi encore à bien dormir régulièrement. Mais dans le fonctionnement du bateau déjà ça va bien. Donc il n’y a plus qu’à caler le sommeil et la nourriture. Ça reste un sujet parce que dans les grosses conditions, on a eu un peu de mal avec ça. Mais là, on se rattrape dans le vent un peu plus faible.« 

Au classement de 16h ce mardi, Théa Khelif et Marion Engelhard pointaient en 30è position au classement des Class 40. A 75 miles nautiques des leaders Corentin Douguet et Axel Tréhin (Faites un Don sur SNSM.org). Un départ prudent donc pour les deux bizuth(e)s. Celles-ci espèrent arriver à La Corogne dans la nuit de mardi à mercredi.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1719 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.