VOILE : LE VILLENEUVOIS BENJAMIN DUTREUX PRÉPARE UN NOUVEAU PROJET

Transat Café l'Or Benjamin Dutreux
Benjamin Dutreux, de Boulogne/Mer au Havre (photo JMD/Sports 5962)

Benjamin Dutreux va prendre le départ de la Transat Café l’Or aux côtés d’Arnaud Boissières sur l’IMOCA « 4CAD-La Mie Câline ». Les deux marins Sablais avaient déjà participé ensemble à la Course des Caps cet été à Boulogne/Mer. Né à Villeneuve-d’Ascq, Dutreux courra pour la dernière fois sur ce bateau. Il espère participer maintenant au Vendée Globe 2028-2029. Ce serait déjà son 3ème. C’est ce qu’il nous a confié lors d’un entretien au Havre.

SPORTS 59/62: « Alors Benjamin, la dernière fois qu’on s’était vu, c’était à Boulogne-sur-Mer, sur la course des Caps. Un petit retour sur la course, comment ça s’est passé ?

Benjamin Dutreux. « La course des Caps c’était génial, on a fait une super course autour des îles britanniques. On a eu l’occasion de longer les côtes britanniques entre l’Irlande, l’Ecosse et le retour le long de l’Angleterre. C’était vraiment un parcours génial. On a été bien dans le match au début. Après les bateaux plus récents sont repartis. Malgré tout c’était une course assez intense et en équipage. Pour une première course à Boulogne, pour moi c’était vraiment un moment super. On a eu l’occasion de croiser beaucoup de monde sur les quais, c’était génial, super ambiance là-bas. « 

C’était une belle découverte en tout cas, au niveau du parcours que tu ne connaissais pas ?
Oui carrément, c’était une super découverte au niveau du parcours; au niveau de l’ambiance aussi. Pour moi c’était l’occasion de repasser faire un coucou à la famille; c’était plutôt sympa.

Une dernière sur ce bateau

Avec Arnaud, vous repartez donc pour un tour sur cette Transat Café l’Or. Je suppose que maintenant le duo est rodé ?

Oui c’est clair, on a eu l’occasion à Boulogne de se roder, en équipage cette fois. On était 5 à bord, ensuite on a fait le défi Azimut à Lorient, où on a eu l’occasion de bien se roder avec Arnaud. Le duo commence en tout cas à bien se connaître, c’est clair que ça promet une belle Transat. Pour moi ce sera la dernière à bord de ce bateau, il y aura un peu d’émotion aussi. C’était une belle Transat, j’espère qu’on aura de belles conditions pour partir d’ici du Havre. En tout cas c’est chouette d’avoir tous les bateaux ici à quai, c’est quand même une ambiance vraiment sympa ici dans ce bassin. On a aussi hâte de partir.

Vous avez couru en équipage; c’est très différent de faire une Transat en duo plutôt qu’en équipage ?

Oui c’est très différent, c’est vrai que le duo ressemble plus au solitaire qu’à l’équipage finalement. Parce qu’au final on se relaie beaucoup sur le bateau en solitaire, alors que là quand on est en équipage, on pousse le bateau à fond, il y a tout le temps plusieurs personnes aux manettes.

Objectif Vendée Globe 2028

Quelles sont vos ambitions à tout les deux ?

Ce n’est pas évident de donner les ambitions. C’est vrai qu’il y a un peu moins de bateaux que d’habitude. On est 18 ici au Havre, par contre il y a toutes les pointures qui sont de retour. Donc il n’y a que des très beaux bateaux, des très bons équipages. Ça ne va pas être évident pour nous de bien figurer. Mais on a réussi à créer la surprise, notamment au défi Azimut, donc je pense que l’objectif pour nous, ça va être surtout de s’éclater et d’essayer de créer la surprise une nouvelle fois.

Transat Café l'Or Benjamin Dutreux
Benjamin Dutreux et Arnaud Boissières sur 4CAD-La Mie Câline (photo Pierre Drapeau)

Ce sera donc ta dernière course sur ce bateau là. La suite à commencer par 2026, ce sera quoi ?

Eh bien ça c’est une bonne question. On l’annoncera la semaine prochaine à l’occasion d’une conférence de presse. Mais voilà on est en train d’écrire la suite doucement avec toute l’équipe. L’objectif qu’on n’avait pas caché auparavant, c’est de pouvoir figurer parmi les équipes qui peuvent gagner le Vendée Globe. L’objectif c’est ça, donc on va essayer de se positionner là-dessus.

Une année de transition

Une question qu’on pose toujours aux marins qui ont déjà fait le Vendée Globe, parce que quand
on les voit à l’arrivée ils sont rincés et ils se demandent vraiment s’ils veulent repartir. Toi tu n’as
pas hésité ?

On hésite toujours. C’est vrai que le Vendée Globe, ça nous pousse dans nos retranchements. Si on nous dit dans l’instant vous repartez demain, forcément il y a un moment d’hésitation qui se passe. contrairement à Arnaud (Boissières) qui lui direct a dit moi je repars. Moi c’est vrai que j’ai eu des petits moments d’hésitation. Du coup j’ai dit si je repars, mais avec certaines conditions qui sont notamment de pouvoir être performant sur la prochaine édition.

Comme tu l’as dit, il n’y a que 18 IMOCA ici au départ…

c’est un peu logique parce que l’année qui suit le Vendée Globe, c’est toujours un petit peu l’année de transition. Il y a des voiliers qui se construisent mais qui ne sont pas prêts, des skippers qui cherchent des projets. Ce n’est jamais évident l’année qui suit. Ç’est clair c’était déjà le cas il y a 4 ans, c’est une année après Vendée Globe, donc des projets qui se terminent, qui ont été très énergivores. Il faut le temps que les skippers se remettent en selle, retrouvent des sponsors.

Il y a aussi des transmissions de bateaux, comme là avec Arnaud. On aurait pu être deux bateaux ici au départ. Finalement il n’y en a qu’un et ce n’est pas le cas que pour nous. C’est vrai que ça réduit un peu la flotte sur cette édition-là. Par contre l’ambiance est vraiment particulière parce que c’est une ambiance après Vendée Globe. Donc, tout le monde est plutôt détendu et content de partager avec son binôme cette année-là.« 

Entretien réalisé par Jean-Marc Devred, samedi 18 octobre, au Havre.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1714 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.