
Le Boulonnais Pierre Brasseur va disputer sa 6ème Transat Café l’Or (ex Transat Jacques Vabre) qui partira le 26 octobre du Havre pour arriver à Fort-de-France. Il avait gagné cette transat en double en 2015, en Class 40, aux côtés de Yannick Bestaven, futur vainqueur du Vendée Globe. Cette année, l’ancien skipper de la Région Nord-Pas-de-Calais sera associé au Tchèque Milan Kolacek, sur le Class 40 « Iland Roots Ocean Soul ». Pierre Brasseur est un équipier très demandé. Mais il espère toujours monter son propre projet en solitaire. Ce sera peut-être en 2026, en Class 40 également, lors de la prestigieuse Route du Rhum qui elle, se termine à Pointe-à-Pitre. C’est ce qu’il nous a confié lors d’un entretien, lors de la présentation de la course, au Havre.
Pierre, fidèle à la Transat Jacques Vabre, c’est une course que tu ne manques jamais. Rappelle nous tes précédentes expériences.
Pierre Brasseur. « La première, c’était en 2013 avec un skipper allemand en Class 40.
En 2015 avec Yannick Bestaven, on avait d’ailleurs gagné en Class 40. La troisième, c’était en 2017 en
Imoca avec Isabelle Joske. Et la dernière, c’était en 2023 avec Isabelle aussi, toujours en Imoca.
Et là, c’est pour la cinquième fois en Class 40 avec un skipper tchèque (NDLR: Milan Kolacek). Je suis assez
international quand même… »
C’est quand même une expérience nouvelle pour toi. Car les pays de l’Est ne sont pas encore des grands pays de course au large ?
Oui, c’est vrai, mais du coup, ceux qui viennent sont vraiment passionnés, ils sont vraiment
investis à bloc parce que c’est vrai que pour eux, être au départ, c’est encore plus dur. Donc du
coup, il y a beaucoup d’envie, il y a beaucoup de motivation, il y a beaucoup d’investissement et
c’est super. Moi, j’adore.
Un top 10 en Class 40
Comment s’est faite cette association ?
En fait, Milan, je le connais depuis longtemps. On a fait la mini ensemble il y a 10 ans, 2011, même plus que ça, 15 ans. Et on se connaît depuis cette année-là. Et on a déjà fait aussi la Transat AG le 2e en double. On a déjà l’expérience, on se connaît bien et je l’apprécie beaucoup. Donc, c’est chouette, je suis content.
Et vous partez donc en Class 40. Alors le bateau, c’est un bateau ancien ?
Oui, ce n’est pas une dernière génération. Mais c’est un bateau qui a fait un podium sur la dernière Route
du Rhum. C’est donc un bon bateau.
Quels seront vos ambitions sur cette Transat Café l’Or 2025 ?
Écoute, on s’est entraîné correctement. Ce n’était pas facile de se dégager beaucoup de temps, mais on s’est quand même entraîné. Donc, on est un peu outsider. Mais on peut faire quelque chose de bien.
Concrètement, ça veut dire quoi ? Un top 10 ?
Oui, top 10, voire mieux. En fait, en Class 40, il y en a 10 qui peuvent gagner, ou au moins faire un
podium. Donc, on fait partie de ceux-là. Si on navigue bien, on peut faire vraiment un bon résultat. En fait, je m’éclate vraiment parce que les régates sont très serrées. Il y a assez peu d’écart de vitesse finalement entre les bateaux. Du coup, ça fait des flottes très compactes. Là, il y a un niveau sportif général qui est assez resserré. Et du coup, la régate est passionnante.
Objectif Route du Rhum en 2026
C’est une bonne idée de la part des organisateurs de faire quatre parcours différents de façon à ce que les classes arrivent à peu près en même temps à Fort-de-France ?
Oui, je trouve que c’est plutôt une bonne idée. Parce que sinon, il y a trop d’écart de temps à l’arrivée.
Du coup, nous, les Class 40, quand on arrive, presque il n’y a plus de bateaux. J’espère que ça
sera suffisant. Ce n’est pas sûr. Peut-être que les organisateurs auraient pu rallonger encore le parcours un peu plus pour les autres pour qu’on arrive vraiment en même temps. Parce que c’est vrai que sinon, on profite moins de la fête.
Ce sera votre dernière course de l’année 2025. Est-ce que tu as une idée de ce que tu vas faire
en 2026 ?
Peut-être retourner en classe 40. J’amène en effet un petit partenaire, une petite association
sur cette course. On est dans la discussion pour essayer d’avoir un projet à moi pour 2026.
Ce serait déjà une forme d’aboutissement de ta carrière ?
C’est vrai que ça fait un moment que j’essaie de monter des projets. Là, il y a un partenaire qui
semble intéressé, qui semble avoir les moyens. Cela permet pour eux d’intégrer, de découvrir le milieu de la voile. J’espère qu’on va transformer l’essai pour l’année 2026. Idéalement, c’est 2028. On verra bien.«
Selon nos informations, ce partenaire serait la CFDT. Le syndicat est en effet intéressé par le sport. On le voit ainsi présent sur la caravane de courses cyclistes comme le Tour de France. La CFDT tient aussi un stand sur le village de la Transat Café l’Or. Affaire à suivre donc pour le skipper nordiste de 45 ans.