Un an après des Jeux Paralympiques triomphaux, l’équipe de France de paracyclisme ouvre l’Olympiade avec le premier grand rendez-vous international. Les Mondiaux sur route de paracyclisme sur route ont lieu du 28 au 31 août à deux pas de chez nous, à Renaix (Ronse), à la limite de la Flandre et de la Wallonie. Les Nordistes assimilés forment le groupe le plus important de la forte délégation tricolore toujours dirigée par Laurent Thirionet.
A Renaix (Belgique), Jean-Marc Devred
La petite ville de Renaix (Ronse en flamand) est un fief du cyclisme. Située dans les Ardennes Flamandes (la région des Collines) est frontalière entre Flandre et Wallonie. Elle au coeur des classiques flandriennes de printemps. Et elle avait aussi accueilli les championnats du monde sur route, en 1963, et en 1988.
Renaix retrouve donc des championnats du monde officiels de l’UCI du 28 au 31 août: ceux du paracyclisme, le cyclisme handisport. A la veille de l’ouverture de la compétition, la paisible bourgade de 27 000 habitants était déjà bouclée pour la reconnaissance du circuit du contre-la-montre de 11,6 km par les coureurs.
51 pays et 328 paracyclistes du monde entier participeront à ce que l’UCI qualifie de véritable événement révolutionnaire. « Notre objectif est d’organiser les meilleurs Championnats du monde de tous les temps. », affirme ainsi Todd Fraser, responsable paracyclisme de l’UCI . La Belgique accueille en effet à Renaix pour la 1è fois des Mondiaux de paracyclisme.
Une délégation tricolore ambitieuse
La France apporte la délégation la plus importante. 32 coureurs hommes et femmes figurent ainsi dans toutes les catégories et l’ensemble des disciplines. Il s’agit de la plus grande délégation jamais alignée par la Fédération Française Handisport sur un mondial de paracyclisme sur route.
La proximité du lieu (Renaix se situe à 50 km de Lille) facilite l’élargissement de la sélection tricolore. D’ailleurs, l’équipe de France a installé son camp de base dans la métropole lilloise (hôtel à Lesquin; matériel au vélodrome de Roubaix).
Cette équipe est composée à la fois de cyclistes expérimentés qui voudront démontrer lors de ces championnats du monde qu’ils méritent pleinement leur place. Elle intègre également une génération montante, dynamique et ambitieuse, révélée lors des dernières manches de Coupe du Monde à Maniago et à Ostende, et déjà tournée vers les prochaines échéances paralympiques, notamment Los Angeles 2028.
L’an passé, les Bleus avaient réussi un carton lors des Jeux Paralympiques de Paris 2024, disputés à Clichy\Bois. Nos paracyclistes ont en effet récolté 28 médailles dont 10 en or ! Une véritable razzia…
Les ambitions de Laurent Thirionet
A l’origine de cette réussite, on trouve un Nordiste: Laurent Thirionet. L’ancien architecte lillois a apporté son expérience de champion en prenant les rênes de l’équipe de France de paracyclisme, comme Manager de la performance. Sous son impulsion, la France est devenue la première nation mondiale. « L’objectif, ce n’est pas de faire du mieux possible. C’est de confirmer que nous sommes la meilleure nation mondiale » affirme Laurent Thirionet. Dans toutes les catégories – hommes, femmes, tandems, handbikes – la sélection tricolore alignera des cyclistes capables de jouer les podiums.
Ces championnats du monde constituent une étape charnière dans le cycle qui mène aux prochains Jeux Paralympiques à Los Angeles. « On veut que les jeunes qui arrivent aujourd’hui prennent confiance, s’imposent, s’aguerrissent au plus haut niveau. Et qu’ils sachent qu’une place en équipe de France se mérite… et se garde par la performance. »
On retrouve donc à Renaix une grande partie des héros de Paris 2024. S’y ajoutent aussi les nouveaux venus, qui se sont notamment révélés cette saison lors des épreuves de Coupe du Monde. La région est fortement représentés avec pas moins de coureurs licenciés dans des structures nordistes: la section handisport de Cofidis (4 coureurs); ainsi que 7 du Pôle Handisports des Hauts-de-Flandre. Avec un total de 11 concurrents, le Nord apporte le tiers de la sélection tricolore aux Mondiaux de paracyclisme à Renaix. On peut même y adjoindre la Bretonne Katell Alençon, membre aussi de la section handisport de Cofidis.
Les Cofidis en force
Les meilleures chances de médaille, voire de titre reposent sur les deux coureurs de Cofidis: Mathieu Bosredon, triple champion paralympique en handbike à Paris. ainsi que Gatien Le Rousseau, 2è à Paris du contre-la-montre C4 et champion du monde sur route. Ainsi que Mattis Lebeau, vainqueur du chrono l’an passé aux Mondiaux de Zürich.
Kevin Le Cunff et Thomas Peyroton-Dardet sont également champions paralympiques. Tous deux étaient licenciés à Dunkerque. La section handisport du club a disparu. Mais tous deux sont partis dans le Pôle Hauts-de-Flandre créé à la suite. Les deux anciens repartent pour un tour avec toujours les ambitions les plus élevées. On suivra aussi la Lilloise Anne-Sophie Centis, 4è aux JO en tandem (pour les mal voyants). Celle-ci a perdu son équipière et voisine Elize Delzenne, qui a en effet mis fin à sa carrière cycliste. Un grand espoir du cyclisme français, Lara Lallemant lui succède comme pilote.
Ces mondiaux sur route de paracyclisme à Renaix constituent donc la première étape sur la route des Jeux Paralympiques de Los Angeles 2028.
Les sélectionnés nordistes aux Mondiaux de paracyclisme à Renaix
Cofidis: Mathieu Bosredon (handbike), Gatien Le Rousseau, Arthur Bauchet, Louis Hubert (vélo).
Pôle Handisports des Hauts de Flandre: Kevin Le Cunff, Mattis Lebeau, Julien Trarieux, Elliot Pierre, Mathis Tiphaigne, Thomas Peyroton-Dardet (vélo); Anne-Sophie Centis (tandem).
