
Le Belem a quitté Dunkerque ce dimanche, où il était amarré lors de la grande fête maritime « Voiles de Légende ». Le célèbre trois-mâts barque nantais participe en effet à la Tall Ships Race, qui faisait escale sur la côte d’Opale durant quatre jours. Il y a un an, le Belem transportait la Flamme Olympique d’Athènes jusqu’à Marseille. Une épopée historique qui a marqué ses navigants.
Le groupe BPCE, qui comprend la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire, était en effet partenaire privilégié de Paris 2024. A ce titre, il finançait notamment le Relais de la Flamme. La Caisse d’Epargne est aussi le mécène de la Fondation Belem. Tout naturellement est arrivée l’idée de faire le transport de la Flamme Olympique non pas en avion, mais en bateau, entre la Grèce et la France, au printemps 2024.
« Il fallait alors choisir entre deux bateaux, explique ainsi la déléguée générale de la Fondation Belem Christelle de Larauze, le maxi Banque Populaire et le Belem. Mais un consensus s’est très vite dessiné pour que ce soit le trois-mâts, pour l’accompagner d’un projet d’insertion de jeunes issus des quartiers de toute la France. Le choix s’est aussi fait sur le fait que le Belem est un magnifique bateau, très visuel, très photogénique ». Le Belem était donc retenu pour le transport de la Flamme. Tandis que le trimaran Ultim allait amener la Flamme aux Antilles françaises, avec Armel Le Cléac’h et Marie-José Pérec.
16 jeunes éclaireurs ont ensuite été recrutés, dont la Nordiste Clara Labruyère. « Cette jeune fille s’est tellement intéressée au bateau qu’après la traversée, elle a suivi une formation de matelot de pont aux Sables d’Olonne. Et elle vient d’avoir sa certification avant ce rassemblement de Dunkerque. »
60 personnes pour un convoyage historique
Avec ces jeunes éclaireurs, l’équipage et les invités, il y avait donc 60 personnes à bord du Belem pour cette navigation historique. Tony Estanguet a amené la Flamme Olympique personnellement sur le Belem amarré au Pirée. La traversée a commencé le 27 avril pour une arrivée en grandes pompes à Marseille le 8 mai.
Durant ces 12 jours, trois gardiens de la Flamme se sont relayés pour veiller à ce qu’elle ne s’éteigne pas dans sa petite lampe maintenue à l’intérieur. Mais le capitaine Mathieu Combaut l’a quand même sorti pour l’amener en tête de mât lors du périple. Pendant ce temps, un bâtiment de la Marine Nationale escortait discrètement le Belem, pour éviter toute tentative de piratage.

Christelle de Larauze, qui était de l’aventure, retient un souvenir fort de ces 12 jours en Méditerranée. » C’est le passage du canal de Corinthe. Normalement, il était fermé pour d’importants travaux de maintenance. Mais grâce à la magie des Jeux Olympiques, il a été ouvert pour que le Belem puisse passer ». Le majestueux navire a donc emprunter l’étroit et spectaculaire canal reliant la mer Egée à la mer Ionienne. Ce canal artificiel, de 6,343 km de long et 63 mètres de hauteur, permettait d’éviter de faire le tour du Péloponnèse, gagnant ainsi un temps précieux.
Une arrivée inoubliable à Marseille
La Flamme est donc arrivée dans les temps et sans soucis à Marseille, au terme d’une traversée tranquille, avec juste quelques moments de houle. Mais tous les jeunes éclaireurs étaient amarinés. L’arrivée sur la Canebière a constitué l’autre grand moment de cette traversée. Quand Florent Manaudou est venu chercher la Flamme à bord pour la débarquer sur des quais noirs de monde.

Christelle de Larauze se souvient aussi de cette entrée spectaculaire dans le port de Marseille. « C’est l’événement qui a lancé les Jeux Olympiques en France. Il y avait la majesté des mâts du Belem dans le port. La beauté du port de plaisance. Et l’immense symbole de cette toute petite Flamme (dans sa lampe). C’était le trio gagnant. »
« Les éclaireurs ont ensuite été mentorés, et ont ainsi pu suivre des épreuves aux Jeux Olympiques. Ils ont vécu quelque chose de très fort, qui les ont marqué à vie. Le Belem les a changé. » Ils sont d’ailleurs tous restés en contact après cette belle aventure humaine. Et sur les 16, huit d’entre eux se sont ainsi retrouvés le vendredi 11 juillet à Dunkerque, lors de Voiles de Légende. Pour transmettre le relais aux 120 jeunes qui participent à la Tall Ships Race, sur les deux premières étapes entre Le Havre, Dunkerque et Aberdeen.
C’est sans doute une part de l’héritage qui restera de Paris 2024.
DUNKERQUE-KILOUTOU 2ÈME DU TOUR VOILE 2025

Le Tour Voile 2025 a pris fin durant Voiles de Légende. Paprec by Normandy Inshore Program remporte cette 46è édition devant le tenant du titre, Dunkerque-Kiloutou. Dans le cadre de cette dernière journée du Grand Prix de Port-la-Forêt, La Réunion s’impose sur le podium devant Dunkerque-Kiloutou et Paprec by Normandy Inshore Program, parachevant en beauté cette fête de la voile.
Ce samedi matin, 11 points séparaient le leader, Paprec by Normandy Inshore Program, de son plus proche poursuivant, Dunkerque-Kiloutou, tandis que La Réunion, n’accusait qu’un retard de 6 points sur l’équipage nordiste. Une position assez technique, donc, pour Dunkerque, mais pas déplaisante, à en croire Antoine Bresson : « Nous avons aimé chasser sur les dernières étapes, confiait-il. Du côté de La Réunion, ils vont assez vite sur les inshores, il faudra mixer entre le contrôle et l’attaque. » Une gestion au coup par coup, rendue d’autant plus complexe par un vent absent, qui n’a finalement permis de disputer que trois courses sur les cinq initialement prévues.
« 2023, nous finissons deuxièmes, en 2024 premiers, en 2025, deuxièmes… Ce qui veut dire qu’en 2026, nous serons premiers », ironise Arthur Meurisse, skipper de Dunkerque-Kiloutou. Rendez-vous donc dans un an. Peut-être à Dunkerque, après cette parenthèse Tall Ships Race.