VOILE : JEAN-LUC VAN DEN HEEDE SUIT DE PRÈS LE VENDÉE GLOBE

Vendée Globe Jean-Luc Van Den Heede
Jean-Luc Van Den Heede en discussion aux Sables d'Olonne avec le président du Vendée Globe Alain Leboeuf (photo JMD/Sports 5962)

A 79 ans, le marin picard Jean-Luc Van Den Heede suit de près le 10ème Vendée Globe. Installé depuis 25 ans en Vendée, le natif d’Amiens navigue encore pour le plaisir. Et il assiste à chaque arrivée des concurrents depuis le début de ce 10ème Tour du Monde en solitaire et sans escale. « VDH » a participé aux deux premières éditions, où il est monté à chaque fois sur le podium: 3è en 1990 et 2è en 1993.En « sage », Il nous a livré son avis sur l’évolution de la course et l’édition actuelle, lorsque nous l’avons rencontré à l’arrivée de Thomas Ruyant aux Sables d’Olonne.

Il faut avoir un certain âge maintenant pour se souvenir du « cigare rouge ». C’est ce voilier tout en aluminium avec lequel Jean-Luc Van Den Heede s’était attaqué au tour du monde en solitaire et sans escales en 1989. C’était la toute première édition du Vendée Globe créé par Philippe Jeantot. Treize concurrents participaient à cette première remportée par Titouan Lamazou. VDH avait terminé 3è derrière LoÏc Peyron, 2è.

Trois ans plus tard, Van Den Heede terminait même 2è d’une course remportée par Alain Gautier. Son nom est donc totalement associé à l’histoire du Vendée Globe. Et plus particulièrement à l’époque « héroïque », celle où les concurrents traversaient l’océan Antarctique et rencontraient les icebergs. Le Picard a ensuite aidé son ami dunkerquois Joe Seeten, qui lui avait repris son « cigare rouge » pour disputer la 3è édition (10è avec Nord-Pas-de-Calais/Chocolats du Monde).

Par la suite, VDH a continué à naviguer en compétition, toujours en solitaire. Il devient ainsi le premier champion du Monde IMOCA en 1996, avant de terminer 2è de la Route du Rhum en monocoque. Durant sa longue carrière, cet ancien prof a aussi franchi 12 fois le Cap Horn en solitaire. Un record !

Jean-Luc Van Den Heede toujours passionné

En 1990, il avait mis 112 jours pour boucler son premier Vendée Globe. Pourtant, il n’est pas étonné de la performance de Charlie Dalin, vainqueur cette année en 64 jours ! « A l’époque, on n’imaginait pas qu’il y aurait des foils, sur des bateaux qui planent en permanence comme ils le font maintenant. Les foils, les bateaux, les matériaux ont fait des progrès considérables. On est passé de 313 jours en 1968 avec Robin Knox-Johnston, à 64 jours aujourd’hui avec Charlie Dalin ! »

 » Une édition passionnante à suivre »

Depuis 25 ans, le skipper amiénois réside près des Sables d’Olonne. C’est pourquoi il n’a manqué aucune arrivée de concurrent, alors que trois sont encore en mer après 100 jours de course (Manuel Cousin, Fabrice Amadéo et Denis van Weyenberg). Et il a beaucoup apprécié cette édition record remportée par Charlie Dalin.

« C’était passionnant à suivre, dans une course où la météo a joué un rôle considérable. Les trois premiers se sont échappés parce qu’ils ne sont jamais tombés dans une bulle. Et derrière, des paquets se sont formés avec des bateaux aux performances comparables. C’était intéressant à suivre. Et puis, il y a des différences énormes en fonction des budgets. Les voiliers de la dernière génération vont ainsi beaucoup plus vite que les précédents. »

Vendée Globe Charlie Dalin
Charlie Dalin au large de la pointe de Penmarch (photo Olivier Blanchet/Aléa)

Nul doute que Jean-Luc Van Den Heede sera sur les pontons pour accueillir les trois derniers concurrents de ce 10è Vendée Globe. A bientôt 80 ans, VDH a toujours la passion de la course au Large profondément ancrée en lui.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1755 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.