JEUX PARALYMPIQUES : SAINT-LAURENT-BLANGY BASE ARRIÈRE DU PARACANOË

Paracanoé ASL Saint-Laurent-Blangy
Le groupe paracanoë de l'ASL pour les Jeux Paralympiques (photo JMD/Sports 5962)

Les Jeux Paralympiques Paris 2024 débutent officiellement ce soir avec la cérémonie d’ouverture place de la Concorde. Plus de 4 400 athlètes participent à ce « match retour » de l’Olympiade. A Saint-Laurent-Blangy, les habitants vont certainement suivre de près les épreuves de paracanoé. Durant plusieurs semaines, le stade nautique du Grand Arras accueillait en effet des paralympiens étrangers, venus se préparer dans les meilleures conditions dans le Pas-de-Calais. C’était l’aboutissement de l’opération « Terres de Jeu » pour l’ASL Grand Arras, en paracanoë.

Comme c’est la tradition à Saint-Laurent-Blangy, le club de canoë-kayak organisait mardi une réception en l’honneur des athlètes en partance pour une compétition internationale importante. En l’occurrence, les Jeux Paralympiques de Paris. Comme pour les JO avec Combé Seck, Adrien Bart et Loïc Léonard, l’ASL aura un de ses sociétaires en compétition à Vaires/Marne. Ce sera le Sénégalais Edmond Sanka en KL2.

Celui-ci est arrivé à Arras l’année dernière, en compagnie de sa compatriote Combé Seck. Tous deux bénéficiaient d’une bourse du Comité International Olympique (CIO) pour leur préparation. Et ils ont ainsi élu domicile dans le Pas-de-Calais. Combé vient ainsi de participer aux JO. Porte-drapeau de la délégation sénégalaise, elle est parvenue en 1/4 de finale du K1 500m. Edmond prend aujourd’hui le relais pour les Paralympiques.

Edmond Sanka pour une médaille

Le club l’a énormément accompagné pour sa préparation aux Jeux paralympiques, notamment ses entraineurs Gregory Demory et Virginie Bayle, ou encore sa famille d’accueil Natacha et Dominique. Ainsi que pour le financement participatif d’une nouvelle prothèse. Sanka rentrait d’un dernier stage de préparation à Marcillac, en Corrèze, avec Virginie Bayle.

En mai 2024, Edmond se classe 4ème au championnat du monde de paracanoë à Szeged, ce qui lui assure un quota olympique (les 4 premières places étant sélectives) ! A 39 ans, Sanka disputera ses premiers Jeux Paralympiques en KL3. Il ambitionne clairement le podium. Lors de la réception, dans un grand sourire, Edmond a remercié tout le club. En particulier sa famille d’accueil. « Cette médaille, je veux la gagner avant tout pour Natacha et Dominique. »

Paracanoé ASL
Edmond Sanka à l’entraînement à Saint-Laurent-Blangy (photo JMD/Sports 5962)

Mais Edmond Sanka n’est pas le seul sélectionné de Paris 2024 présent à Saint-Laurent-Blangy. Depuis le début de l’été en effet, deux athlètes israëliennes se sont entraînées sur la Deûle. Deux féminines: Talia Eilat (26 ans), et Irène Shafir (41 ans). Accompagnées par leur entraîneur biélorusse Vitali, toutes deux ont terminé leur préparation paracanoë à l’ASL. Dans une certaine discrétion vu le contexte international. Pour leur sécurité, Talia et Irène ont constamment été accompagnées par deux agents du Raid, habillés en civil. Sans que cela perturbe le fonctionnement du club, où plus de 1 000 embarquements avaient lieu chaque week-end durant les Jeux.

Des Israëliens très protégés

Ancienne danseuse, Talia s’est retrouvée en fauteuil suite à un accident cérébral. Elle a découvert le kayak à Tel Aviv, 3 ans après cet accident. Depuis, elle a rapidement progressé pour terminer 6è aux championnats du Monde de paracanoë en 2023 et 2024. A Vaires/marne, elle s’alignera en KL3.

Irène Shafir a elle un parcours différent. Née à Bakou, en Azerbaïdjan, cette ancienne gymnaste s’est retrouvée handicapée suite à une mauvaise réception. Elle s’est mise à la pratique de la pirogue (le va’a), engin plus stable que le kayak pour le paracanoë. Et Irène a appris sa sélection il y a quelques semaines seulement. Elle était en effet repêchée suite à un désistement. Elle s’est donc lancée dans un stage de préparation. Son entraîneur Vitali a préféré qu’elle le fasse à l’ASL, un club qu’il connaît bien pour le paracanoë, plutôt qu’à Montebello (Portugal). A Paris, Irène Shafir s’alignera en VL2. Elle est d’ailleurs directement qualifiée pour la finale qui aura lieu le samedi 7 septembre.

Un troisième pays a choisi Saint-Laurent-Blangy pour préparer un concurrent. C’est l’Inde. Iash Kumar (27 ans) est sorti village olympique avec son entraîneur Anil Rathi pour finaliser sa préparation. Iash est handicapé depuis l’âge de 3 ans suite à une poliomiélyte. Grâce à son coach venu de l’armée, il a découvert le paracanoé durant l’année du covid. Il est parvenu à se qualifier en KL1. Mais il vise surtout les Jeux Paralympiques de Los Angeles.

La fin de l’opération « Terres de Jeux »

Ce sera aussi l’objectif de Gabin Keirel. Le jeune Immercurien (18 ans), a raté de très peu le quota olympique. Mais Gabin s’est bien préparé pour le championnat du monde de paracanoë longue distance qui aura lieu à Metkovic, en Croatie, le 20 septembre.

Stade nautique grand Arras
Combe Seck, Edmond Sanka et Gabin Keirel au stade nautique du Grand Arras (photo JMD/Sports 5962)

Cette réception marque la fin de l’opération « Terres de Jeux », rappelait ainsi le président Olivier Bayle. Depuis le 3 juillet se sont succédés en effet les Relais de la Flamme Olympique et Paralympique; les championnats de France sprint à Gravelines; les stages des Néerlandais, des Ouzbeks et des Chiliens avant les JO. Puis ceux des Israëliens et Indiens pour les Paralympiques.

Le club organise aussi un déplacement en car pour la journée des finales de paracanoé le 7 septembre à Vaires/Marne. Les supporters de l’ASL auront ainsi l’occasion d’encourager ces athlètes venus d’ailleurs pour les Jeux Paralympiques en paracanoë.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1665 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.