Les championnats de France d’athlétisme en salle avaient lieu ce week-end à Miramas. La délégation nordiste avait des ambitions réduites vu les absences ou les blessures. Notamment, deux titres tombent dans l’escarcelle des clubs de la région. Le hurdler du Lille Métropole Athlétisme Wilhem Belocian remporte un 60m haies de haut niveau à Miramas. Le Réunionnais du RC Arras Téo Bastien lui gagne l’heptathlon.
Le scénario a donc été le même que l’an dernier, sur cette même ligne droite de Miramas. Une course au coude à coude et, à l’arrivée, une victoire de Wilhem Belocian, un centième devant Just Kwaou-Mathey. La différence était chronométrique, puisque c’est en 7’’52 que s’est imposé le hurdler du Lille Métropole Athlétisme, alors qu’il l’avait emporté en 7’’44 en 2024. D’ailleurs, le désormais triple champion de France indoor avait un petit goût d’inachevé en bouche, quelques minutes après avoir cassé sur la ligne d’arrivée. « Autant je prends la place, autant le chrono ne me satisfait pas. Je sais que j’ai mieux dans les jambes, je vise le record de France et j’ai envie de courir en moins de 7’’40. Peut-être que j’y pense trop et que ça me bloque. »
Point positif, tout de même : le fait d’être « à peu près stable en 7’’50 ». Et aussi le plaisir d’avoir retrouvé un de ses adversaires préférés, en la personne de Kwaou-Mathey. « Dès qu’il est dans la course, ça se joue entre lui et moi. Ça a encore tourné à mon avantage, c’est très bien », se marrait ainsi l’athlète coaché par Teddy Tamgho.
Belocian déjà au rendez-vous à Liévin
Maintenant, le Lillois va préparer les championnats d’Europe, puis du Monde, comme il nous l’avait annoncé après sa 2è place au meeting de Liévin.
Just Kwaou-Mathey avait aussi le sourire, avec un chrono en 7’’53 honorable au sortir de « deux dernières semaines d’entraînement » ayant occasionné « une grosse fatigue. Il fallait aller chercher des repères avec la fatigue, expliquait le sociétaire du Evreux AC, de retour à la compétition cet hiver après une rupture du tendon d’Achille en avril 2024. Je pense que je m’en suis bien sorti aujourd’hui. J’aurais bien sûr voulu courir plus vite. Mais après dix mois de blessure, je suis quand même content. »
A respectivement 29 et 25 ans, Wilhem Belocian et Just Kwaou-Mathey font donc figure d’anciens à côté de Théo Pedre. Le pensionnaire du pôle d’Eaubonne, qui fêtera ses 20 ans au mois de mai, a passé un énorme cap le jour J en battant son record dès les séries en 7’’63. Puis en grappillant encore deux centièmes en finale pour s’offrir les minima pour les championnats d’Europe. « Il y a un mois encore, j’hésitais à faire une saison hivernale. Franchement, c’est un truc de fou, s’exclamait, hilare, le Parisien du SC Universitaire de France. Les deux, je voulais les battre, mais ils sont trop rapides, ils ne m’ont pas encore invité. »
Wilhem Belocian, qui découvrait Théo Pedre à ces France d’athlétisme à Miramas, encore junior l’an dernier, appréciait son émergence en connaisseur : « Les haies françaises, ça ne va jamais s’arrêter. Il y a toujours une pépite qui va sortir. Ça fait plaisir d’avoir des jeunes qui arrivent et nous poussent à rester au niveau. »
La famille Bastien sur le podium
A l’heptathon, Téo Bastien a poursuivi aussi sur la lancée de son excellente première journée. Après avoir battu samedi ses records sur 60 m (7’’02) et au poids (14,71 m), il a récidivé à la perche (5,05 m), tout en tenant le choc sur 60 m haies (8’’14) et au 1000 m (2’55’’39). Avec un total record de 6026 points, le Réunionnais du RC Arras a largement devancé la concurrence et pris date pour cet été.
De plus, la famille réalise un doublé inédit. La soeur cadette de Téo, Maeva Bastien, monte aussi sur le podium de l’heptathlon, avec un total de 4 280 points, derrière Célia Perron.
On notera aussi la belle performance d’Artois Athlétisme au saut en hauteur masculin. Les jeunes Léonard Nowoczyn (2è) et Antoine Antzack (3è) passent 2m15 et montent sur le podium. Le champion de France, Moustafa Diane les précède avec un saut à 2m18.
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