A 42 ans, Maxime Beaumont va disputer à Paris ses 4èmes Jeux Olympiques consécutifs. Le kayakiste boulonnais, vice-champion olympique en 2016 à Rio de Janeiro, a dû se battre pour arracher cette sélection. Une véritable performance vu un contexte sportif et extra-sportif très délicat. Mais il s’est finalement qualifié sur le K1 1 000m, une distance qu’il ne pratiquait plus depuis 15 ans. Maxime Beaumont a entamé une préparation spécifique, qui commençait par les championnats de France de course en ligne sprint à Gravelines.
« Clairement, à un moment, j’ai vraiment douté de pouvoir aller aux JO de Paris, confie Maxime Beaumont après sa série victorieuse en K1 500m sur le bassin du PAarc à Gravelines. Je me demandais si je n’étais pas trop vieux et s’il ne fallait pas raccrocher la pagaie. »
Après un temps de réflexion qui a suivi les JO de Tokyo, le Nordiste avait finalement décidé de prolonger sa carrière jusqu’à Paris. « En France, la Fédération organise rarement des championnats d’Europe ou du Monde. C’était l’occasion de disputer une grande compétition devant son public. »
Trois bateaux différents en un an !
L’aventure a donc (bien) démarré en 2022, sur un nouveau bateau, le K4 1 000m avec Guillaume Burger, Quilian Koch et Guillaume Le Floch Decorchemont. Le bateau français obtient ainsi une médaille aux championnats d’Europe à Munich et semble bien parti pour obtenir le quota olympique l’année suivante aux Mondiaux de Duisbourg. Mais là, c’est l’énorme désillusion. Les tricolores échouent sur une 7è place en finale B. Et perdent toutes chances de qualification olympique.
Maxime Beaumont tente alors un coup de poker en se rabattant avec son vieux complice Guillaume Burger sur le K2. Nouvel échec au printemps lors de la régate de qualification olympique à Szeged. Mais en obtenant une 7è place en Coupe du Monde, Maxime récupérait aussi un quota attribué au pays organisateur. Et se trouvait ainsi sélectionné pour le K1 1 000m. Une distance qu’il n’a plus couru depuis 15 ans.
C’est donc avec un grand soulagement qu’il disputera ses 4èmes Jeux Olympiques à Vaires/Marne, sur un bassin qu’il connaît parfaitement. Car après l’échec de Duisbourg, les kayakistes français se sont retrouvés à l’abandon, suite à une crise budgétaire à la FFCK. Et ils ont dû financer eux-mêmes leurs stages et leurs déplacements. Maxime Beaumont veut tout de suite tourner cette triste page et se concentre totalement sur son dernier challenge olympique.
» Une finale pour terminer ma carrière, ce serait génial «
Maxime Beaumont
« C’est sûr que je ne suis pas sur le bateau que je préparais. Mais j’ai pratiqué le K1 1 000m il y a 15 ans. Et j’ai même été finaliste aux Mondiaux sur cette distance. » Un résultat confirmé donc par une autre finale à Szeged. A Gravelines, le Boulonnais s’est aligné sur le 500m à titre d’entraînement, avant de partir sur le stage fédéral final de Temple/Lot la semaine prochaine.
Vers des Jeux inoubliables
C’est donc avec sérénité qu’il prépare l’échéance, sans se mettre de pression exagérée. La conséquence de l’expérience certainement. « A Paris, mon objectif est de prendre du plaisir. La médaille, ce serait très ambitieux. Mais si je parvenais en finale pour terminer ma carrière, ce serait génial. Après, une fois en finale, tout est possible… »
Ce serait aussi une belle façon de boucler la boucle. Après les Jeux stricts de Londres en 2012; les Jeux festifs de Rio en 2016; et les Jeux à huis clos de Tokyo en 2021, Maxime va connaître des Jeux à domicile avec tout le public français. Des moments inoubliables pour conclure une magnifique carrière.
Fin des championnats de France de course en ligne sprint samedi 13 et dimanche 14 juillet au Stade nautique Albert Denvers à Gravelines. Entrée gratuite.