VOILE : JÉRÉMIE BEYOU, LE CH’TI D’ADOPTION À LA COURSE DES CAPS

Course des Caps Jérémie Beyou
Jérémie Beyou sur le ponton de Boulogne (photo JMD/Sports 5962)

Les 11 bateaux engagés dans la première Course des Caps sont tous à quai depuis lundi dans le port de plaisance de Boulogne/Mer. La plupart étaient au dernier Vendée Globe. C’est le cas du Charal de Jérémie Beyou, qui sera le principal favori de cette Course des Caps, qui fera le tour des Iles Britanniques. A 48 ans, le Finistérien revient avec beaucoup d’envie dans le Nord, une région qu’il connaît bien, pour des raisons à la fois familiales et sportives.

Surprise ce mardi matin à Boulogne/Mer. La Côte d’Opale s’est réveillée dans la grisaille. Il y a même eu quelques gouttes de pluie, qui faisaient finalement du bien après les lourdes chaleurs de juin. Malgré ce décor inattendu, il y avait déjà du monde quai Gambetta pour l’ouverture du village de la course. Devant, les 11 IMOCA sont alignés sur le nouveau ponton construit cet hiver. 3 000 scolaires étaient invités ce mardi. Tous cherchaient leur « chouchou », Violette Dorange (Initiatives Coeur, avec Samantha Davis), la petite reine des réseaux sociaux.

Un autre skipper connu était sur le ponton flambant neuf du port de plaisance. C’est Jérémie Beyou. 4è du dernier Vendée Globe. Le marin Breton est en effet une figure historique de la course au large, sur Figaro, puis en IMOCA.

A 48 ans, le natif de Landivisiau a déjà une longue carrière, et un palmarès fourni. Une carrière qu’il débute en classe Figaro en 1997. En 2002, il prend ainsi le départ de sa 5è Solitaire du Figaro à… Boulogne/Mer. Il terminera 5è de cette édition; avant de la gagner trois fois (2005, 2011, 2014). Aussi, c’est avec plaisir qu’il retrouve Boulogne pour une course… 23 ans plus tard ! « Les infrastructures ont bien changé, avec ce superbe ponton parfaitement adapté à nos bateaux. »

La belle famille à Valenciennes

Mais Beyou a aussi des attaches personnelles avec le Nord-Pas-de-Calais. Sa compagne est en effet valenciennoise. Et c’est volontiers qu’il revoit sa belle famille dans l’Athènes du Nord. « Je vais aussi régulièrement du côté du Touquet. C’est une région où j’aime bien venir me reposer. »

Après une année 2024 totalement consacrée au solo, Jérémie Beyou part cette fois dans une course en équipages, avec cette Course des Caps. A son bord: Lou Berthomieu, l’Irlandais Tom Dolan, Nicolas Andrieu et le vidéaste Marin Leroux. Mais Beyou ne découvrira pas le parcours. Privilège d’ancien: il a en effet participé à deux Calais Round Britain Race, qui faisaient aussi le tour des Iles Britanniques. Et avec réussite. Il a en effet gagné la 1è édition en 2003 sur le PRB de Vincent Riou. Puis terminé 2è en 2007 sur son propre voilier Delta Dore, derrière à nouveau Vincent Riou vainqueur pour la 2è fois à Calais.

« Des parcours complexes, comme dans la Solitaire du Figaro »

« On a une belle course qui nous attend et nous sommes impatients d’y aller, affirme ainsi Jérémie. Le parcours est compliqué. J’ai fait effectivement deux fois ce parcours là au départ de Calais. Chaque fois, ce sont des parcours complexes, qui ressemblent à des parcours de la Solitaire du Figaro. Avec beaucoup de passages à niveau, de courants; des baies, des caps, des îles à contourner. Potentiellement des vents forts là-haut avec des températures moins clémentes que par ici.« 

Course des Caps Jérémie Beyou Charal
Le Charal de Jérémie Beyou est arrivé lundi à Boulogne (photo JMD/Sports 5962)

Vainqueur de la Calais Round Britain Race

Beyou connaît donc bien Boulogne/Mer et Calais. Mais il connaît bien également le 3è port de la Côte d’Opale: Dunkerque. Il est en effet monté deux fois sur le podium du Tour de France à la Voile, qui partait à chaque fois de la Cité de Jean-Bart. Il termine 3è en 2001, puis 2è en 2002 sur Région-Ile de France de Jimmy Pahun, un autre Breton adopté par le Nord.

Dimanche, avec ses amis de Charal, Jérémie Beyou partira parmi les prétendants à la victoire dans cette première Course des Caps qui constitue le premier rendez-vous en IMOCA depuis l’arrivée du Vendée Globe. Il trouvera notamment sur sa route le Dunkerquois Thomas Ruyant (Vulnerable), qui partira de sa région. Mais aussi l’Anglais Sam Goodchild (Macif Santé Prévoyance). Celui-ci remplace Charlie Dalin, toujours convalescent, sur des mers qu’il connaît parfaitement bien.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1788 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.