Comme en Formule 1, l’écurie TR Racing aura deux bateaux au départ du 10ème Vendée Globe. Hormis Thomas Ruyant, le team Vulnerable alignera aussi un second navire aux mains de Sam Goodchild dans ce Vendée Globe 2024-2025. Le marin anglais disputera à 34 ans sont premier Tour du Monde en solitaire et sans escales. Et cela, sur le premier foiler de son binôme dunkerquois. Le sympathique Britannique entend profiter au maximum de cette expérience qui va forcément marquer sa vie.
Aux Sables d’Olonne, Jean-Marc Devred
Sam Goodchild et Thomas Ruyant sont arrivés en même temps jeudi après-midi aux Sables d’Olonne, pour l’ouverture du Village du Vendée Globe. Les deux voiliers du projet VULNERABLE porté par Alexandre Fayeulle, ont en effet leur convoyage ensemble depuis Lorient, leur port d’attache. Une traversée qui s’est parfaitement bien passée. Les deux marins du TR Racing ont constaté que leurs embarcations étaient au point avant le grand départ du 10 novembre.
Contrairement à Thomas, qui connaîtra son 3è départ, ce sera le premier pour Sam, le bizut anglais de cette 10è édition. Il marche donc sur les traces de ses compatriotes Ellen McArthur, Mike Golding et Alex Thompson, qui ont souvent brillé dans le Vendée Globe sans jamais le gagner.
Sur les traces de « Goldfinfer »
Pourtant, l’effervescence des trois semaines qui précèdent le départ, Sam Goodchild connaît déjà. Il y est venu déjà trois fois. La première en 2008. « Tout gamin, je nettoyais le bateau de Mike Golding, se souvient t’il avec le sourire. Il est revenu aux Sables d’Olonne en 2012 et 2016. « Mais pas en 2020 car il y avait le covid. » Mike Golding, que son compère générationnel Jean Le Cam surnommait « Goldfinger »… Le Cam et Golding comptent ainsi dix Vendée Globe à eux deux.
« 16 ans que je rêve de ce moment » , confiait donc Sam après sa première remontée du célèbre chenal de Port-Olonna. « On entre dans la phase active, cruciale du projet. Ces trois prochaines semaines seront à la fois longues, et très courtes, tant les agendas sont déjà bien remplis, entre échanges millimétrés avec mes équipiers sur les mille et un détails à finaliser ou répéter, la famille, les amis, les partenaires, le public. Je veux en profiter à plein. » Tout cela dans un français parfait.
C’est pourquoi en ce début des vacances scolaires, Sam est venu en famille aux Sables d’Olonne. Car dans trois semaines, il se retrouvera seul en mer, loin des siens, pour presque trois mois. Et il ne cache pas que ces trois dernières semaines à terre seront difficiles à gérer. Même si elles déjà bien calées. La première pour les derniers détails techniques avec son équipe, et les formalités administratives; la 2ème chez lui pour se reposer en famille (« ce sera la dernière occasion avant la fin de l’année« …); et la dernière pour rentrer dans la compétition juste avant le départ le 10 novembre.
Terminer la course
Après, ce sera la découverte totale d’une course à nulle autre pareille. « C’est vrai. Mais je bénéficie pour cela de l’expérience de Thomas. » Car ensuite, les deux hommes ne seront plus équipiers. Ce sera chacun pour soi. Avec un objectif de victoire pour le Dunkerquois. Et des ambitions moins élevées pour le natif de Bristol.
« On ne sait pas combien de Vendée Globe on va faire dans une vie. Pour la plupart, c’est un seul. Il faut donc profiter au maximum de ces moments exceptionnels. Mais c’est vrai que l’on part tout seul en mer durant trois mois. Et il ne faut pas se laisser dépasser par l’événement. C’est pourquoi il faut mettre aussi une bulle autour de soi. »
Sam Goodchild attend donc avec impatience le 10 novembre, même s’il veut savourer ces trois prochaines semaines. 16 ans après avoir découvert le Vendée Globe dans l’équipe de Mike Golding, le jeune homme de l’époque va marcher sur les traces de son mentor. Golding a en effet participé quatre fois à ce tour du monde en solitaire, et l’a terminé trois fois.
Son héritier a donc encore du chemin à faire. Notamment en 2025, où il va certainement repartir dans un nouveau projet.