
Le briefing des skippers avait lieu en fin de matinée à Nausicaa. Les participants ont eu toutes les informations pour le départ de la Course des Caps qui sera donné dimanche à 14h, au large de Boulogne/Mer. Un départ conditionné par les dernières prévisions météo. Le grand calme est annoncé. Et le comité de course a logiquement choisi de lancer les bateaux vers l’ouest, pour un tour des Iles britanniques dans le sens des aiguilles d’une montre.
Le suspense a donc été levé vers 11h ce samedi. La Course des Caps se fera dans le sens horaire. Les IMOCA fileront tout droit cap vers l’ouest vers les côtes anglaises, pour une traversée de la Manche directe. Mais ce briefing a duré plus d’une heure et demi pour étudier les modalités d’un départ qui aura lieu quasiment dans la « pétole ». Ce qui est rare sur la côte d’Opale, alors qu’il y avait une petite brise vendredi pour les runs.
» J’espère voir l’arrivée du Tour de France avec Thomas Voeckler » Arnaud Boissières
« Effectivement ça s’annonce compliqué, confiait Arnaud Boissières (4CAD-la Mie Câline) à la sortie de la réunion. Il y a peu de vent au départ, il y a du courant. On réfléchit s’il n’y a pas de vent à faire un mouillage. Il y a des zones interdites. Une avec un parc éolien; l’autre avec une zone de tir ! Mais en équipages c’est mieux, pour la visibilité. Il faudra donc faire attention.«
Objectif 8 jours

Les marins craignent de devoir se traîner ainsi jusqu’au Fastnet. A tel point que le comité de course envisage un éventuel raccourcissement de parcours, du côté des Shetlands. « Les organisateurs prendront la décision après le passage du premier bateau au Fastnet. » Ils tablent toujours sur une traversée en 8 jours, de façon à arriver le 6 juillet, comme les coureurs du Tour de France. Ce qui arrangerait aussi le marin des Sables d’Olonne. « Je suis très pote avec Thomas Voeckler (établi aussi en Vendée). Aussi, il envisage, si nous arrivons le matin, de m’emmener voir l’arrivée à Boulogne. Ce serait vraiment sympa. » Mais pas sûr, même si Boissières affirme que les concurrents n’arriveront pas la veille.
Un anticyclone pourrait en effet s’installer durablement sur la région, laissant présager une course qui s’étire en longueur. Les premiers routages envisagent, pour l’heure, une durée de sept jours, voire plus, pour venir à bout des 2 000 milles de ce tracé exigeant.
« On se pose effectivement la question de savoir si on va devoir mouiller, pour ne pas reculer avec le courant, confirme Nicolas Lunven (Holcim-PRB). J’espère que non. Malheureusement c’est une éventualité qu’il faut intégrer. Jusqu’au Fastnet, ça n’ira pas très vite. Le début va se jouer là-dessus, avec le vent faible et les courants qui auront leur importance. Il faut s’attendre à pas mal de bouleversements. C’est une course pleine de pièges mais qui s’annonce passionnante. »
Deux plans de secours
En tous cas, le organisateurs ont prévu un plan B et même un plan C si la flotte prenait vraiment du retard. « La situation s’annonce délicate », indique ainsi Jacques Caraës, le directeur de course. « Une légère brise de sud-ouest à ouest pourrait toutefois permettre aux bateaux de progresser malgré un courant soutenu. Si la flotte devait rester bloquée trop longtemps, il serait possible de raccourcir le tracé en évitant les Shetland, ce qui permettrait de gagner près de 24 heures. »
Il est possible également de juger l’arrivée au large de Douvres, avant de rejoindre Boulogne/Mer en convoyage. C’est le plan C. Pour l’instant en tous cas, le tracé complet reste le même. Cependant, le petit parcours côtier initialement prévu pour le départ pourrait être annulé au profit d’une simple marque de dégagement.
Au grand dam des spectateurs venus encore très nombreux ce samedi sur le village départ. Et qui ne verraient que de loin le départ de la Course des Caps.
DUNKERQUE TOUJOURS DANS LA ROUE AU TOUR VOILE

Avant de mettre le cap sur Royan, les Figaro Beneteau 3 ont profité une dernière fois du plan d’eau de Larmor-Plage avec un parcours construit remporté par Dunkerque-Kiloutou, suivi de CER-Ville de Genève et Paprec by Normandy Inshore Program. Ce dernier conserve la tête du classement général provisoire, suivi de Dunkerque-Kiloutou et Nesse x Netman.
A 14h35, les concurrents se sont ensuite élancés pour les 164 milles de la première étape de ralliement. Au programme de ces prochaines 24 heures vers la Charente Maritime : des conditions météo globalement clémentes, ponctuées de quelques pièges à éviter.