
La nouvelle couvait déjà depuis plusieurs semaines. Mais elle est désormais officielle après l’annonce de Amaury Sports Organisation (ASO). La dernière étape du Tour de France 2025 passera bien par la Butte Montmartre, qui avait enflammé la fin de la course en ligne des Jeux Olympiques de Paris 2024. Cette révolution, qui évitera l’habituel « critérium » des Champs-Elysées, ne fait pas l’unanimité chez les coureurs. Une révolution pour le cinquantenaire de l’arrivée à Paris.
Les cinquante ans de la première arrivée finale du Tour de France sur les Champs-Élysées prend déjà une dimension exceptionnelle, en emmenant le peloton sur la Butte Montmartre dans le sillage des coureurs de la course olympique qui avait enflammé la rue Lepic et le parvis du Sacré-Cœur en août 2024.
Les sprinteurs ne seront pas nécessairement exclus des débats pour le gain de cette 21e étape. Mais ils pourraient voir leur majestueuse scène des Champs-Élysées investie par les spécialistes des classiques de printemps.
Pour fêter les 50 ans
Après le Parc des Princes et le vélodrome de la Cipale, la plus grande course du monde a trouvé en 1975 un écrin à sa mesure pour son dénouement et la célébration de ses champions. Walter Godefroot a été le premier à s’y imposer, alors que Bernard Thévenet achevait son premier Tour victorieux en mettant fin au règne d’Eddy Merckx. Et si Bernard Hinault y a levé les bras à deux reprises (1979, 1982), les Champs-Elysées sont surtout devenus le temple des sprinteurs : un bouquet gagné sur la plus belle avenue du monde, c’est le nec plus ultra pour les fonceurs de la dernière ligne droite. Et c’est naturellement le plus grand d’entre eux, Mark Cavendish, qui détient le record de quatre victoires parisiennes (2009-10-11-12).

Le Tour de France n’a commis qu’une seule infidélité à la capitale en situant l’épilogue de sa 111e édition à Nice. Mais les Parisiens n’ont pas été privés de spectacle cycliste à l’été 2024 puisqu’ils ont eu le privilège d’assister aux deux courses olympiques en ligne, dont le tracé a emmené les pelotons féminin et masculin sur la Butte Montmartre. Les organisateurs se sont inspirés de ce parcours qui avait attiré plus de 500 000 spectateurs en août dernier lors des Jeux Olympiques.
TROIS FOIS LA BUTTE
Ainsi, le circuit final traditionnel a été modifié pour inclure à trois reprises une ascension au point culminant de Paris. La montée de la rue Lepic et la visite du parvis du Sacré-Cœur ont toutes les chances de bousculer le scénario habituel et de transformer la 21e étape en classique de prestige au caractère exceptionnel. Il ne restera que 6 kilomètres jusqu’à l’arrivée au moment d’en terminer avec la 68e et dernière ascension classée du Tour 2025 : un coup de force qui donnerait une poignée de secondes à un attaquant pourrait se révéler décisif.
Cette dernière étape, qui ne concernera pas la caravane, nécessite un engagement fort des services de sécurité et de secours pour que la course se déroule dans des conditions optimales. Un dispositif exceptionnel sera en place. Par certains aspects, ce dispositif ressemblera fort à celui institué pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.
L’annonce n’a donc surpris personne. Mais certains cadors ont déjà manifesté de fortes réserves par rapport à ce nouveau parcours final plus dur. A commencer par le champion olympique Remco Evenepoel, qui avait pourtant imposé sa puissance exceptionnelle sur la montée de Montmartre. Ainsi que Jonas Vingegaard, qui craint une guerre de placement dangereuse avant ces trois montées.
En tous cas, sur le plan sportif, elle pourrait changer la physionomie de cette dernière étape, en cas d’écarts faibles entre les premiers.
Infos ASO