La troisième semaine de course touche déjà à sa fin dans le Vendée Globe. Les premiers vont donc attaquer une 2ème partie avec le passage symbolique du Cap de Bonne-Espérance, première marque du parcours. Charlie Dalin est ainsi passé le premier au large du mythique cap sud-africain. Thomas Ruyant, à J19 , est toujours 2ème du Vendée Globe. Tout va bien à bord de Vulnerable pour le Dunkerquois, qui est intervenu en direct du bateau ce vendredi.
Le premier à passer le Cap de Bonne-Espérance, Charlie Dalin, a donc englouti les 3 250 milles théoriques du tronçon en seulement 7 jours, 18 heures et 39 minutes. comme ses adversaires directs, il se prépare dès ce soir à faire son entrée dans l’océan Indien avec, en prime, quelques manœuvres stratégiques à opérer !
« J’ai l’impression d’avoir été téléporté » (Charlie Dalin)
« J’ai perdu un peu le fil du temps ! Je ne sais plus quel jour on est…. Vendredi, je crois… », a concédé Charlie Dalin, visiblement un peu déphasé après avoir littéralement compressé l’espace-temps et rétréci les distances ces derniers jours. Il ne lui aura ainsi fallu qu’une semaine et des poussières pour rallier l’équateur et le cap de Bonne Espérance. « J’ai l’impression d’avoir été téléporté ! », a ajouté le skipper de MACIF Santé Prévoyance avec ce sentiment étrange mais grisant d’avoir seulement mis une fraction de seconde pour avaler tout l’Atlantique Sud.
Thomas Ruyant dans les temps
« C’était assez dingue ! Ça m’avait toujours fait rêver d’avoir une trajectoire rectiligne, comme sur les records autour du monde ! », a ajouté le Havrais pour qui la téléportation était jusqu’alors avant tout un outil utilisé dans les scénarios de romans ou de films de science-fiction. Il était en effet loin d’imaginer que lui, Thomas Ruyant, Yoann Richomme (Paprec-Arkéa), Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) mais aussi Nicolas Lunven (Holcim – PRB) et Jérémie Beyou (Charal), réussiraient à se faufiler dans un trou de ver.
En 2020, s’il avait aussi été le premier à déborder le premier des trois grands caps du parcours, il l’avait alors fait avec une avance de 300 milles sur son plus proche poursuivant. Là, trois de ses rivaux marchent littéralement sur ses talons et deux autres aussi restent à portée de tir. « On savait tous que ce serait une édition très disputée. C’est le cas et c’est génial. J’ai vraiment l’impression de faire une course de Figaro autour du monde. Thomas, Yoann, Seb… tout le monde est assez groupé. Ça navigue fort et ça navigue vite ! »
Thomas Ruyant, lui, a franchi le Cap deux heures plus tard. Le Dunkerquois était en forme après avoir passé une bonne nuit à bord de Vulnerable. C’est ce qu’il confirmait en effet ce midi dans le « Vendée Live » en direct de son IMOCA à foil qui filait bon train.
« C’est une nouvelle ambiance depuis hier et la fin de notre long et délirant bord bâbord. Le jour se lève très tôt, vers 4 heures. Le vent est très « rafaleux » et oscille entre 17 et 20 noeuds. La mer est formée mais facile. Le bateau passe ainsi sans forcer. »
Les quatre mousquetaires
« Tout va bien à bord. Les conditions météo sont chouettes avec du soleil à travers le cockpit. Je suis content d’être toujours dans le paquet de tête. » Thomas expliquait aussi ce que représente ce passage. « C’est la première marque de parcours. Elle marque l’entrée dans les mers du sud. C’est aussi l’arrivée des premiers albatros, même si j’ai déjà vu pas mal d’oiseaux. Nous entrons maintenant dans un gros morceau de la course. C’est un donc moment symbolique et important. »
« J’entre en solitude, un sentiment assez bizarre… » (Thomas Ruyant)
Le marin nordiste expliquait aussi qu’il avait commencé à faire le tour du bateau avant d’attaquer ces terribles mers du sud. Mais vu la vitesse de la course, il n’a pas eu le temps de faire un check-up complet de Vulnerable. « J’entre en solitude, un sentiment assez bizarre, qui me plait bien. J’entre dans un temps long. Je sens que je suis parti pour un grand voyage. »
Quatre concurrents ont ainsi fait le trou depuis l’équateur: Charlie Dalin, Thomas Ruyant, l’étonnant Sébastien Simon et Yoann Richomme. Les favoris et leurs foilers sont bien au rendez-vous et dominent cette première partie du Vendée Globe, à J19.
Maintenant, le jeu en tête de flotte consiste à anticiper au mieux l’arrivée d’une dépression. Une zone fermée de basse pression atmosphérique assez costaude dont l’arrivée est prévue mercredi prochain et qui va, en principe, donner un sacré coup d’accélérateur.
Les temps de Charlie Dalin
- Heure de passage au cap de Bonne Espérance : 16h45 ce vendredi 29 novembre.
- Temps de course entre l’équateur et le cap de Bonne Espérance : 7 jours, 18 heures et 39 minutes.
- Temps de course entre Les Sables d’Olonne et le cap de Bonne Espérance : 19 jours, 03 heures, 43 minutes.
Le classement du Vendée Globe à 19 heures (J19)
- Charlie Dalin Macif Santé Prévoyance, à 17 744 milles nautiques de l’arrivée
- Thomas Ruyant Vulnerable, à 12 milles
- Sébastien Simon Groupe Dubreuil, à 18 milles
- Yoann Richomme Paprec Arkéa, à 23 milles
- Nicolas Lunven Holcim PRB, à 131 milles.
Infos Vendée Globe et TB Press