Le coureur beauvaisien Rudy Barbier disputait le 15 septembre à Isbergues la dernière course de sa carrière professionnelle. A 31 ans, le sprinter picard raccroche le vélo. Mais il ne quitte pas le milieu pour autant. La saison prochaine en effet, il sera l’un des directeurs sportifs de la nouvelle formation belge Bingoal/Philippe Wagner. Il suivra notamment son frère cadet Pierre, qui a débuté comme lui au VC Roubaix.
Après 12 années passées chez les professionnels, Rudy Barbier a donc mis un terme à sa carrière, après le Grand Prix d’Isbergues. « Il est temps pour moi de tourner la page. Je suis content de ces 12 années passées au plus haut niveau.«
La décision d’arrêter, Rudy l’a prise « rapidement et naturellement« , dans le courant de l’année. « L’âge faisant son oeuvre, j’avais de plus en plus de difficultés à partir à l’entraînement, et à faire des sacrifices. Il était donc temps pour moi de tourner la page. »
Des débuts à Wasquehal et Roubaix
Avant de passer professionnel, le Picard avait débuté au CC Wasquehal, chez les juniors (2009-2010), avant de partir à Pavilly Barentin, en Normandie. Il intègre en 2013 l’équipe de l’Armée de Terre aux côtés de Julian Alaphilippe. Et il offre aux militaires la première victoire du team, une étape sur le Paris-Arras Tour. Ses résultats attirent l’équipe continentale Roubaix Lille Métropole, où il arrive comme stagiaire en 2013, avant d’obtenir son premier contrat pro en 2014.
Durant trois ans, il gagne plusieurs courses sous les couleurs roubaisiennes. Il accroche ainsi une étape du Circuit des Ardennes (2014), le Grand Prix de Saint-Souplet (2015), Paris-Troyes, et surtout Cholet-Pays de Loire (2016), à son palmarès.
Rudy poursuit sa progression et accède à l’UCI World Tour en signant chez AG2R La Mondiale, où il restera 2 saisons (2017-2018). Il obtient de nombreuses places d’honneur grâce à sa vitesse au sprint, avant de gagner Paris-Bourges (2018).
Une belle carrière en World Tour
Rudy Barbier signe ensuite dans l’équipe Israël Cycling Academy, où il restera 4 saisons. Il remporte la Classic Loire-Atlantique et une étape du Tour d’Estonie en 2019. Puis une étape du Tour de San Juan et une autre au Tour de Slovaquie durant l’année du covid. Il participe aussi à son seul Grand Tour, le Giro, en 2020.
En 2023, il quitte la formation israëlienne pour revenir en France, à l’échelon inférieur, à Saint-Michel/Mavic/Auber93. Il remporte là sa dernière course, la 2è étape du Tour de Bretagne, avant de terminer sa carrière, marquée par de nombreux accessits, dans la nouvelle équipe franco-belge Philippe Wagner-Bazin. « Pour le bilan, le principal c’est d’être fier de ma carrière, comme ma famille. J’ai passé des super moments et d’autres plus durs à cause des chutes. Mais ces 12 années sont passées très vite. Et si c’était à refaire, je ferais exactement la même chose. »
En tous cas, Rudy Barbier restera dans le Vélo. La saison prochaine en effet, il sera directeur sportif dans la nouvelle formation Pro Séries belge issue de la fusion de Bingoal Wallonie Bruxelles, et du team Philippe Wagner Bazin. « C’est une expérience excitante. C’est un challenge que Philippe (Wagner) s’était fixé il y a 5 ans. Il atteint maintenant son Graal, et je suis content de l’accompagner là-dessus. »
Le Picard passera donc du vélo de coureur au volant d’une voiture de directeur sportif, avec une longue expérience de coureur derrière lui, qui va forcément lui servir. Et il suivra ainsi de prêt son frère cadet Pierre Barbier, qui reste dans l’équipe la saison prochaine.