Avec 28 médailles dont 10 en or, l’équipe de France de para cyclisme a fait un malheur aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Le Berguois Laurent Thirionet est à l’origine de cette réussite. Nommé manager de l’équipe de France en 2018, le multi médaillé paralympique a fait progresser les Bleus à force de travail. Si bien que la France est devenue la première nation mondiale en cyclisme handisport. Nous l’avons rencontré au critérium féminin de Gondecourt, dont il est l’un des parrains.
Laurent Thirionet est bien connu dans le milieu cycliste nordiste. Pas étonnant dans ces conditions qu’il ait reçu des félicitations de nombreux connaisseurs, pour les performances de ses coureurs à Paris. Samedi dernier d’ailleurs, il était encore à l’Arc de Triomphe, lors de la Grande Parade, pour remettre la Légion d’Honneur à l’un de ses poulains, Dorian Foulon.
« On a bien travaillé pour avoir ces résultats, avoue le Berguois avec modestie. Il y a eu aussi un peu de chance car on a eu des médailles qui n’étaient pas prévues qui en ont remplacé d’autres qu’on n’a pas eu. On a un beau bilan, des Jeux magnifiques, une ambiance de dingues. C’est vraiment une réussite. Le COJO Paris 2024 a bossé de façon exceptionnelle. Les Jeux Olympiques et Paralympiques étaient d’une qualité qui ne laisse personne indifférent, à commencer par mes collègues étrangers. »
Seul petit regret, chez les filles. Les deux Villeneuvoises Anne-Sophie Centis et Elise Delzenne, qui sont passées tout près du podium, sans pouvoir y accéder. « Elles ne se sont pas loupées. Elles sont juste à leur place. Il ne manquait pas grand-chose. »
La relève aux Mondiaux de Zurich
D’ailleurs, le tandem nordiste ne participera pas aux championnats du Monde, qui sont couplés avec ceux des valides, dès dimanche à Zurich. L’équipe de France se présentera avec 24 cyclistes, dont 2 pilotes. Parmi eux, les récents médaillés paralympiques se mêleront à de nouveaux visages (à l’instar d’Andréa Ercolanelli, Thomas Tarou…) qui participeront à leur première compétition internationale. Bien que ces championnats ne rapporteront aucun point dans la course vers Los Angeles 2028, ils offriront l’occasion de consolider la dynamique positive de l’équipe et d’évaluer le potentiel de nouveaux talents.
» Les Jeux de Paris vont créer un appel d’air «
« On a plein de jeunes qui trépignent d’impatience de rentrer en équipe de France. Ils ont vraiment un bon niveau. On a souvent les boules quand on voit les vieux partir. Mais ils sont toujours remplacés. Et en plus, les Jeux de Paris vont certainement créer un appel d’air. Il y a sûrement plein de jeunes avec des handicaps qui auront envie de se mettre au vélo. »
Après ce dernier rendez-vous mondial, Laurent Thirionet et ses coureurs profiteront d’un repos bien mérité. Avant de repartir pour une nouvelle olympiade. Avec une certitude: les paracyclistes français continueront à s’entraîner dans le Nord, au Stab de Roubaix, qui est devenu désormais leur camp de base.
Championnats du Monde de para cyclisme sur route, du 21 au 29 septembre à Zurich.
QUI EST LAURENT THIRIONET ?
Avant de devenir directeur de l’équipe de France de para cyclisme, Laurent Thirionet a été un grand champion handisport. Alors qu’il était un vrai espoir du cyclisme nordiste, ce Berguois de naissance est victime d’un accident de la circulation à l’âge de 23 ans. Il doit ainsi être amputé de la jambe gauche.
Après son accident, il recommence cependant à courir, coaché par Thierry Weissland, qui est chef du service EPS au centre de rééducation « L’Espoir« à Hellemmes. En 1996, ils enfourchent le vélo. Deux ans plus tard, lors des Championnats du Monde de para cyclisme, Laurent Thirionet ramène deux médailles de bronze et deux d’argent. Parallèlement il poursuit ses études d’architecture à Lille. Il deviendra ainsi architecte à la Communauté Urbaine de Dunkerque.
En 2000 à Sydney, il obtient la médaille d’argent sur l’épreuve de course en ligne, gêné par une maladie. Quatre ans après à Athènes, il réalise l’exploit de remporter 4 des 6 médailles françaises en cyclisme (l’or en poursuite sur piste, l’argent au kilomètre sur piste et en course sur route, le bronze en vitesse par équipes). Lors des derniers Championnats du monde en 2007, il empoche l’or en poursuite et en contre-la-montre, ainsi que le bronze sur le kilomètre. À Londres en 2012, pour ses derniers Jeux, Laurent s’offre aussi le bronze sur la poursuite.
Nommé manager de l’équipe de France de para cyclisme, après la déroute des Jeux de Rio en 2016, il est également le président du club Dunkerque Littoral Cyclisme.
