Ce jeudi 19 septembre, la Seine Musicale à Paris a accueilli la conférence de presse du Vendée Globe 2024-2025. Les 40 skippers ont été présentés, ainsi que de nombreuses nouveautés qui marqueront cette 10e édition du Vendée Globe. Ce fut également, dans la matinée, l’occasion pour tous les marins de renouveler leur engagement envers les principes fondamentaux de la course.
A Paris, Jean-Marc Devred
38 des 40 marins engagés dans cette édition historique étaient présents à la traditionnelle conférence de presse ce jeudi à la Seine Musicale. Parmi eux, Thomas Ruyant, qui s’attaque à son 3ème Vendée Globe avec un réel objectif de victoire. Celui-ci disputait ce week-end, dans son fief de Lorient, le Défi Azimut, dernier test avant le départ du Vendée Globe le 10 novembre.
« C’était une bonne répétition et un bon entraînement, explique le skipper dunkerquois, même si c’était une course assez courte. On en a profité pour tester quelques modifications techniques. C’était aussi un super moment de partage avec nos partenaires sur notre base de Lorient. C’est un bel événement pour cela. »
Sam Goodchild le bizut
Seul l’Allemand Boris Hermann et le Suisse Alan Roura étaient absents, à cause de contraintes personnelles. Mais tous les autres, dont les 15 bizuths, étaient bien là. Parmi eux, le Britannique Sam Goodchild. Celui-ci coure dans l’écurie de Thomas Ruyant, le TR Racing, à qui il a repris l’ancien bateau, 6è du dernier Vendée Globe. « Aujourd’hui il reste un mois avant de partir aux Sables d’Olonne, explique Sam dans un français parfait. Durant trois semaines, nous allons naviguer avec Thomas à la cadence de 3-4 jours par semaine. Puis il y aura une dernière semaine bloquée pour la partie technique. Après il y aura le convoyage. L’idée est que une fois arrivé aux Sables d’Olonne, tout soit près et qu’il n’y ait plus rien à faire sur le bateau. »
Cette édition historique s’annonce déjà comme celle de tous les records. On attend en effet une véritable déferlante sur les Sables-d’Olonne, trois ans après la 9è édition marquée par le covid. Et qui restera une énorme frustration à cause du huis clos puis du couvre-feu, imposés au départ comme à l’arrivée.
Cette fois, les organisateurs attendent plus d’un million de visiteurs lors des trois semaines d’ouverture du village du Vendée Globe 2024. D’où l’instauration d’une billetterie gratuite afin de fluidifier cette affluence record. De plus, de nombreux services de transports en commun seront mis en place pour éviter l’afflux de voiture aux Sables-d’Olonne.
Un Vendée Globe 2024 record et exemplaire
Après la frustration de l’édition précédente, les organisateurs veulent faire que cette 10è édition soit un grand événement. Tous les participants depuis le début (ils sont 140) sont ainsi invités pour être fêtés le 19 octobre, lors de l’ouverture du village. Le premier vainqueur, Titouan Lamazou, assistait d’ailleurs à cette conférence de presse. Le créateur de l’épreuve, Philippe Jeantot, sera également là le 19 octobre. Lui qui avait aussi participé au premier Vendée Globe.
« Nous voulons faire du Vendée Globe une course exemplaire » Alain Leboeuf, président du Vendée Globe
« Nous voulons aussi faire une course exemplaire, affirme ainsi Alain Leboeuf, à la fois président du Vendée Globe et du Conseil Départemental de la Vendée. La protection de la biodiversité marine est une priorité pour le Vendée Globe. En collaboration avec Share the Ocean, nous mettons en place ces zones de protection pour minimiser notre impact sur la mégafaune marine, et ainsi poursuivre cette grande aventure humaine dans le respect des écosystèmes que nous traversons.»
Sur la lancée olympique
Alain Leboeuf veut aussi que le Vendée Globe soit un grand spectacle sportif, à l’image des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. « On a vécu avec ces Jeux une concorde et une ferveur incroyables, affirme aussi la présidente de SODEBO Patricia Brochard. Ce moment-là sert d’introduction au Vendée Globe. Car au même titre que les JO, le Vendée Globe permet de générer ces émotions positives. C’est aussi l’événement de toute la diversité. »
Ce que confirme Thomas Ruyant. « Le Vendée Globe, c’est un peu nos JO. C’est une épreuve qui a lieu tous les 4 ans. C’est pour cela que l’on conçoit nos bateaux. On a toujours cette course là en ligne de mire. Nos projets on les monte pour cette course là. »
« J’ai tout suivi, affirme de son côté Romain Attanasio, les Jeux Olympiques comme les Jeux Paralympiques. J’ai trouvé cela extraordinaire. J’espère que cela va continuer jusqu’au Vendée Globe et que nous aussi on pourra partager avec tout le monde des moments incroyables. »
Ce nouveau grand moment de fête sportive débutera donc le 19 octobre aux Sables d’Olonne avec l’arrivée des concurrents et l’ouverture du village de la course qui couvrira 30 000 m2 ! Et il se poursuivre jusqu’au 10 novembre, pour le grand départ de la course.
LA GROSSE GALÈRE DE ROMAIN ATTANASIO
Gros soucis en revanche pour Romain Attanasio. Son voilier « Fortinet Best Western » a en effet démâté durant le Défi Azimut. Sur scène, le skipper d’origine picarde (il a vécu son adolescence à Compiègne) a cependant annoncé de bonnes nouvelles. Il a ainsi trouvé un mât de rechange grâce au Mayennais Maxime Sorel, engagé également sur la course. Mais l’opération coûtera 450 000 euros. C’est pourquoi il a également lancé une cagnotte.
« J’ai lancé cette cagnotte comme cela pour voir. Et c’est incroyable. J’ai plus de 600 donateurs, c’est dingue. Il y même un enfant qui m’a envoyé les 6 euros qu’il avait sur sa tirelire… Au delà de l’argent, cela me donne une motivation qui ve me servir tout au long du tour du monde. »
Grâce aussi à cette formidable solidarité des gens de mer, Romain a déjà réuni la moitié de la somme nécessaire. Il a donc engagé une vraie course contre-la-montre pour être prêt à prendre le départ le 10 novembre, à Port-Olonna.
Retrouvez aussi les interviews en vidéo de Sam Goodschild et Romain Attanasio sur SPORTS VIDÉOS Nord.