Les compétitions de para athlétisme de Paris 2024 commençaient ce vendredi 30 août au Stade De France. Le public a déjà répondu présent pour la première session matinale. L’effet JO se fait donc sentir pour ces Jeux Paralympiques, y compris dans le plus grand équipement de la compétition, le stade olympique et ses 60 000 places. Sur la piste, les athlètes ont fait fort en battant plusieurs records du monde ou paralympiques.
A Saint-Denis, Jean-Marc Devred
Alors que la compétition démarrait, les spectateurs se pressaient aux différentes portes du Stade de France, pour le début du para athlétisme. Beaucoup de spectateurs avaient eu la mauvaise idée d’arriver tard, pour une session qui débutait à 10h (ce qui est matinal à Paris…). Et comme en plus il y a eu un beug informatique sur les tickets d’entrée (avec QR code), il y avait des files partout. Mais le problème a été bien géré. Et finalement, le Grand Stade était plein aux 2/3, ce qui est rare en athlétisme valide pour les sessions matinales.
Pourtant, le beau temps n’était pas au rendez-vous. Mais coup de chance, tout le monde était bien dans les tribunes quand les premières averses se sont abattues sur la piste qui a été très vite détrempée. Beaucoup d’enfants des centres aérés remplissaient les tribunes. Mais aussi beaucoup d’adultes qui n’avaient pu venir lors des Jeux Olympiques. A 15 euros la place, l’occasion était trop belle pour vivre ces Jeux Paralympiques.
Les olas dans les tribunes
Il y avait déjà de l’enthousiasme dans les tribunes, avec de nombreuses « ola ». Et cela même si les concurrents français étaient peu nombreux lors de cette matinée d’ouverture un peu automnale. La sauteuse en longueur Delya Boulaghlem était l’exception. Et elle a bénéficié d’un énorme appui du public à chacun de ses sauts.
Les spectateurs ont ainsi découvert le saut en longueur pour mal voyants (T11). Chacun à un assistant. Mais ce dernier guide son athlète en criant depuis la planche d’appel, avant de se retirer juste au moment du saut. Ce qui implique le silence pour des spectateurs heureusement disciplinés en face du sautoir en sable. Et comme les concurrents ont une piste d’élan raccourcie, les bonds vont moins loin.
Delya Boulaghlem va ainsi battre son record personnel avec un saut à 4m48 qui lui donne la 5è place finale. Assez loin de la championne sortante, l’Ouzbek Asilia Mirzayorova, qui gagne à nouveau en sautant 5m24, nouveau record paralympique, sous les ovations du public dionysien.
L’autre Français engagé dans cette session inaugurale n’ira pas loin. Le sprinter Valentin Bertrand est en effet éliminé en série du 100m T37 en terminant 5è et dernier, malgré le soutien du public.
Deux records du monde dès le matin
Cinq autres titres étaient attribués dans la matinée. Avec déjà 6 finales au programme, le public du matin avait déjà un programme haut-de-gamme. Ce qui n’est jamais le cas en athlétisme valides. Les autres titres sont ainsi revenus à la Colombienne Erica Maria Castano Salazar (disque F55); au Brésilien Julio Cesar Agripino Dos Santos sur le 5 000m T11; à la Tunisienne Raoua Tlili au lancer du disque F41; et à la Chinoise Zhou Xia sur le 100m T35.
Deux records du monde son ainsi tombés lors de cette session d’ouverture Paris 2024 du para athlétisme . Agripino pulvérise ainsi celui du 5 000m T11 masculin de plus de 5 secondes. Le Colombien José Gregarion Lemos Rivas lance lui son javelot à 63m81 et remporte le titre en F38.
Les non-initiés ont ainsi pu découvrir les disciplines spécifiques de l’athlé handisport. Par exemple les courses en fauteuil pour les concurrents amputés ou privés de l’usage des jambes; mais disputés sur un rythme très élevé à la puissance des bras. Les courses de fond pour mal-voyants aussi avec des duos ou l’athlète et son guide sont reliés par une simple corde. Alors que les lancers eux sont plus classiques.
Après une longue coupure, le para athlétisme reprenait à 18h, pour la session du soir. Il semble déjà acquis que l’engouement sera plus fort que lors des championnats du Monde disputés l’année dernière à Charléty. Des Mondiaux qui avaient constitué une déception sur tous les plans.
