Loïs Boisson (22 ans, 361è) bat la Russe Mirra Andreeva (18 ans, 6è) en trois manches (7-6, 6-3) en quart de finale du simple dames à Roland-Garros. La Dijonnaise venue de nulle part réussit un nouvel exploit après sa victoire contre Jessica Pegula au tour précédent. Loïs Boisson poursuit ainsi son parcours incroyable et devient la 9ème Française qualifiée dans un tournoi de Grand Chelem depuis le début de l’ère open.
Loïs Boisson a réussi une première performance avant le début du match. Les tribunes du court Philippe Chatrier étaient enfin pleines, pour voir jouer la révélation française, contre le phénomène russe. Peu de temps après la victoire ennuyeuse de Coco Gauff face à sa compatriote Madison Keys, la Bourguignonne va enflammer le court central tout acquis à sa cause.
Visiblement, Loïs Boisson avait bien récupéré de son combat face à Jessica Pegula. Il le fallait face à la jeune Russe Mirra Andreeva, n°6 mondiale et future star du tennis féminin. Celle-ci justifie son statut de favorite en dominant le 1è set. Elle fait en effet deux fois le break. Mais Loïs va aussi reprendre deux fois le service de Andreeva pour aller au tie-break, après avoir raté 3 balles de set.
Une première manche de 1h20 !
Le jeu décisif sera à l’image de cette première manche: terriblement accroché. Boisson sauve une balle de set. Mais elle marque les deux points suivants et gagne 7-6 (8-6) une première manche homérique (1h20).
Logiquement, Loïs accuse la fatigue dans la manche suivante. Andreeva prend son service et mène 3-0. Mais après ce « coup de mou », la Française retrouve toute sa combativité sur cette terre battue qu’elle adore. Boisson réussit une nouvelle « remontada » dont elle a le secret. Et Andreeva commence à déjouer. Elle perd son service et se retrouve menée 3-5 avant de servir. La pépite russe craque complètement sur son service. Loïs Boisson gagne en effet un jeu blanc, la 2è manche 6-3, et le match contre Mirra Andreeva, sur le court central de Roland-Garros !
Avec encore un peu de terre battue sur le visage, Loïs Boisson embrasse Mirra Andreeva, avant de répondre aux questions du Nordiste Lucas Pouille sur le court. Là encore, elle fait preuve d’une grande maîtrise de ses émotions, pour rester dans le tournoi.
« Je pense que j’ai un peu trop couru parce que j’étais tellement tendue que ça ne sortait pas bien de ma raquette, confie-t’elle ainsi à Lucas Pouille. Je me suis battue, le premier set était hyper intense donc j’étais vraiment dans le mal au début du deuxième. Mais j’ai su me reprendre et finir comme ça. »
Coco Gauff en demi-finale
En conférence de presse, Loïs affirme sur ce nouvel exploit. « Ce n’est pas un miracle. Bien sûr, il y a de la chance mais, comme vous l’avez dit, il y a aussi beaucoup de travail. Depuis que j’ai commencé à jouer et également l’année dernière, lorsque j’ai fait la « physio », j’ai travaillé d’arrache-pied pour arriver à ce niveau, rien d’autre.«
« Ce n’est pas un miracle, il y a beaucoup de travail »
Pourtant, l’exploit est énorme. En 48 heures, la 361è joueuse mondiale, qui revenait d’une longue blessure (ligaments du genou) a sorti la 3è et la 6è joueuse mondiale. Elle devient la 6è joueuse française à atteindre les demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem dans l’ère open.
Au prochain tour, elle affrontera ainsi Coco Gauff, n°2 mondiale, pour un nouveau défi. Un match qu’elle va préparer comme les autres. « La routine ne va pas changer, j’ai la même depuis le début du tournoi donc il y a un peu de superstition aussi. On va récupérer au maximum, aller voir les kinés. Je crois d’ailleurs qu’il y en a six dans ma box donc il y a ce qu’il faut… Je serai prête demain (jeudi). »
Loïs Boisson aura en effet peu de temps pour récupérer après son match contre Andreeva. Elle joue sa demi-finale contre Gauff en 3è rotation sur le court Philippe-Chatrier, en fin d’après-midi certainement.
