Le parcours d’Orient Express Racing Team dans la 37ème Coupe de l’América s’est achevé ce lundi à Barcelone, laissant les Bleus à la porte des demi-finales de la Louis Vuitton Cup. Le challenger français est déçu et, à la fois fier, de ce qui a été accompli en si peu de temps, et riche d’un apprentissage express.
Dans leur dernière course des Round Robin de la Louis Vuitton Cup, l’équipage mené par Quentin Delapierre devait battre l’équipe britannique pour avoir une chance de rester en lice. Alors qu’ils étaient bord à bord au départ, INEOS Britannia a pris son envol laissant l’équipe tricolore dans son sillage et, par la même, monte sur la première marche des Round Robin devant les Italiens.
» Aujourd’hui, on y a cru jusqu’au bout, expliquait Quentin Delapierre après la dernière régate. Notre bateau avait un dysfonctionnement au niveau d’un système de grand-voile qui nous a un peu handicapé. Néanmoins, on a navigué avec toute notre détermination. On a tout fait pour partir devant les Anglais. Ce soir, je suis déçu pour toute l’équipe qui a travaillé très dur. On avait le potentiel pour passer mais on n’a pas concrétisé. »
Pris par le temps
Le résultat sportif est donc implacable : Orient Express Racing Team ne passe pas le stade des Round Robin sur cette 37e Coupe de l’América. La déception est grande pour l’ensemble des 120 personnes de l’équipe de France qui œuvre d’arrache-pied depuis un an et demi en jouant contre la montre depuis le début.
Bien sûr des raccourcis incroyables ont été pris, comme notamment l’achat du design package des Néo-Zélandais, mais les heures passées sur l’eau comptent tout autant pour appréhender dans toute sa complexité un AC75. C’est sans doute l’un des facteurs principaux qui fait défaut à la jeune équipe tricolore : le temps de navigation à bord de ce type de foiler.
Le patron du projet français, Stephan Kandler, analysait ainsi cette élimination. « Cette America’s Cup était sans doute l’une des plus denses en termes de concurrence avec six équipes très proches en performance. Notre équipage a, à date, 46 heures de vol sur notre AC75 depuis la première navigation le 6 juin dernier. Avec quelques semaines d’entrainements en plus, nous aurions certainement pu franchir ce stade de la compétition. Vous imaginez toute notre frustration étant donné les montagnes soulevées et le travail abattu depuis la naissance officielle de notre projet début février 2023, il y a seulement un an et demi. »
Rendez-vous dans trois ans
Avec Bruno Dubois, les deux armateurs du Défi Orient Express se projettent tout de suite sur la prochaine édition de la Coupe de l’América. « Si nous sortons de notre costume de compétiteurs et prenons un peu de recul, le bilan est très encourageant. Désormais, nous avons un AC75, un AC40, une base mobile, un foiler à hydrogène et des talents experts dans tous les domaines pour gérer un AC75, des personnes qui ont acquis des compétences techniques hors normes grâce à ce projet Orient Express Racing Team. Nous avons un port d’attache, Lorient, qui va nous accueillir dès janvier 2025. Forts de tout cela et de notre apprentissage Express, nous sommes déjà en marche pour le futur. A nous de rebondir et revenir plus forts sur la 38e. «
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