VOILE : PIERRE LE ROY SE PROJETTE SUR LE VENDÉE GLOBE 2028-2029

Pierre Le Roy Transat Jacques Vabre
Pierre Le Roy à bord de Monnoyeur (photo Lou-Kevin Roquais)

Le navigateur lillois Pierre Le Roy est actuellement aux Sables d’Olonne à l’occasion du 10ème Vendée Globe. Pas comme concurrent; mais comme « boat captain » du voilier « Monnoyeur/Duo for a Job » de Benjamin Ferré. L’ancien vainqueur de la Mini-Transat profite de cette expérience pour monter son propre projet: disputer à son tour le prochain Vendée Globe dans 4 ans.

Aux Sables d’Olonne, Jean-Marc Devred

Tout le monde connaît l’histoire du prévisionniste de Météo France devenu marin professionnel après avoir tout gagné dans la classe 6.50. Marin mais pas encore skipper. Depuis deux ans, Pierre Le Roy a quitté son emploi à Météo-France à Villeneuve-d’Ascq (« je suis actuellement en disponibilité, au cas où... ») pour travailler dans l’équipe technique de Benjamin Ferré à Lorient. Le Lillois a donc déménagé en Bretagne pour ce poste à plein temps.

Pierre Le Roy est en effet le « boat captain » du voilier avec lequel le Malouin Benjamin Ferré va disputer son premier Vendée Globe. Un rôle essentiel dans l’équipe.

Pierre Le Roy explique son rôle de boat captain

« Je suis le responsable du bateau. J’organise le travail de l’équipe technique pour faire le travail dans le bon ordre. Cela pour que le bateau soit prêt pour le départ. » L’équipe technique a ainsi un petit souci à résoudre cette semaine. Sans inquiétude.

Co-skipper en 2023

Ce rôle a commencé en 2023, après une saison parfaite dans la classe mini, où il tout remporté. Très « pote » avec Benjamin Ferré, il s’est lancé dans l’aventure tout en navigant aux côtés du Breton sur son IMOCA à dérives. Les deux hommes ont ainsi réussi une bonne performance en terminant 13è de la Transat Jacques Vabre. Mais surtout premier des voiliers classiques, sans foils.

Vidéo SPORTS-INFOS-NORD. L’interview de Pierre Le Roy aux Sables d’Olonne.

Durant cette année de transition, le Lillois a déménagé pour s’installer à Lorient, le port d’attache de Monnoyeur/Duo for a Job. Et en 2024, il s’est totalement consacré à son rôle de technicien, mettant ainsi de côté la compétition.

Mais ce travail ne prendra pas fin une fois le départ donné le 10 novembre. Pierre Le Roy restera « en veille H24 avec Benjamin, avec le téléphone toujours ouvert et l’ordinateur à portée de main pour conseiller Benjamin en permanence, dès qu’il en aura besoin. » En espérant bien sûr que ce voilier certes ancien (mis à l’eau en 2010), mais totalement fiabilisé, passera à nouveau sans encombre dans les terribles mers du sud.

Une période importante et propice

Une fois l’aventure de Benjamin Ferré terminée, Pierre pourra alors se consacrer à son propre projet: participer au 11è Vendée Globe, dans 4 ans, mais en concurrent cette fois. Cette 10è édition, avec l’ouverture du Village Officiel le 19 octobre, marque déjà la première étape: la recherche de partenaires.

« C’est la bonne période actuellement. Durant tout cet hiver, je serai à fond sur le démarchage pour monter ce projet. Le Vendée Globe passionne le public et les entreprises. La difficulté, c’est de trouver la personne susceptible d’être intéressée par ce projet.« 

« Pour le moment, je n’ai pas encore de touches car mon travail de boat captain me prend beaucoup de temps, explique encore l’ancien météorologue. Mais avec mon expérience et mon palmarès, j’ai quand même des atouts pour convaincre un sponsor. »

Effectivement, en 2021 et 2022, le Nordiste a gagné toutes les courses dans la classe 6.50, la classe mini par laquelle sont passés presque tous les cadors de la course au large. Avec le prototype Teamwork, Le Roy remporte en effet la Puru Challenge Race (ex Transgascogne) 2021; la Mini en Mai 2022; les Sables-Les Açores-Les Sables 2022; et surtout, la Mini Transat 2021. Comme Thomas Ruyant, son nouveau voisin, en 2009.

Transat Jacques Vabre 2023 les Nordistes
Pierre Le Roy en mer avec Benjamin Ferré (photo LK Roquais)

Tous les atouts en main

Avec son expérience de boat captain, Le Roy dispose maintenant des compétences techniques indispensables pour tout navigateur en solitaire. Mais son principal atout vient de sa précédente profession: l’analyse météo. « C’est effectivement mon gros point fort sur l’aspect compétition-performance. Par rapport à mes concurrents, j’ai à priori un avantage sur la compréhension de la météo, pour établir la bonne stratégie. »

Bref, le Lillois a désormais tous les atouts pour convaincre un sponsor ambitieux. Même si la démarche reste toujours le travail le plus difficile pour les navigants. Pierre Le Roy a hâte maintenant de revenir à la compétition. « Ça me manque beaucoup, confie t’il, même si l’année dernière, j’ai pu courir comme co-skipper de Benjamin. J’ai ainsi beaucoup appris sur les IMOCA. »

Après les Dunkerquois Joé Seeten (2000 et 2004) et Thomas Ruyant (2016, 2020 et 2024), Pierre Le Roy espère bien devenir le 3ème marin nordiste à participer au Vendée Globe, en 2028. Il a une « olympiade » pour cela devant lui…

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1571 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.