Le Stab vélodrome de Roubaix accueillait pour la 4ème fois la Soirée des Légendes ce jeudi 4 avril 2024. Mais c’était la première fois que cela se passait en public. Hormis les 300 VIP habituels, 700 spectateurs ont pu assister gratuitement à cette opération du patrimoine cycliste. Après Eddy Merckx l’an passé, l’autre coureur légendaire de l’époque était à honneur. C’était le grand rival de Merckx, Roger De Vlaeminck. Surnommé « M. Paris-Roubaix » après ses 4 victoires, il est toujours le recordman des succès avec l’Anversois Tom Boonen. A ses côtés figurait le Belgo-Moldave Andréi Tchmil, vainqueur d’une édition de légende en 1994. Ainsi que le Nordiste Alain Bondue, 3ème en 1984.
A 76 ans, le « Gitan d’Eeklo » porte toujours beau. Roger De Vlaeminck présente encore une silhouette de coureur. Et malgré un français hésitant, il a charmé le public avec son humour et ses souvenirs. Il possède un palmarès somptueux dans les classiques. Avec ses compatriotes Eddy Merckx et Rik van Looy, il fait partie du club très fermé des champions qui ont gagné les 5 monuments du cyclisme (Milan-San Remo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et Tour de Lombardie).
» Avec Luis Ocana dans les courses par étapes, il était le grand rival de Merckx dans les courses d’un jour. Et leurs duels ont marqué l’histoire du vélo », rappelle l’historien du cyclisme (et président du Comité régional des Hauts-de-France) Pascal Sergent.
De Vlaeminck, le grand rival de Merckx
Ainsi, Roger De Vlaeminck n’hésite pas quand on lui demande quelle est la plus belle de ses 4 victoires. » C’était en 1975, quand j’ai battu Eddy Merckx. C’est le plus grand champion de l’Histoire du cyclisme. » Mais c’est avec aussi avec une vraie émotion qu’il a revu sa victoire de 1974, acquise devant la légende italienne Francesco Moser.
Quatre était en effet le fil rouge de cette 4ème soirée des Légendes, organisée le 4 avril 2024, l’année des Jeux Olympiques Paris 2024. C’est pourquoi le petit neveu du Roubaisien Charles Crupelandt, vainqueur en 1914 de la Reine des Classiques, a reçu un pavé d’honneur en souvenir de son grand’ oncle.
C’est aussi en 1984 que Andréi Tchmil a gagné la course. Une édition qui est restée dans la légende tant les conditions étaient dantesques cette année-là. « Mais c’était pareil pour tous les coureurs. Je suis parti à 60 km de l’arrivée, sans trop savoir s’il fallait que j’attende les autres. Quand j’ai su que Museeuw revenait, j’ai accéléré pour arriver seul au vélodrome… » Comme Merckx avec Roger De Vlaeminck, Andréi Tchmil cultivait une grande rivalité avec Johan Museeuw, rappelle ainsi Pascal Sergent.
Le Roubaisien Alain Bondue lui n’a jamais gagné Paris-Roubaix. Mais il est monté sur le podium, à la 3è place, en 1984. La course était revenue à l’Irlandais Sean Kelly, vainqueur devant le Belge Rogiers. Mais il semblait être le plus fort cette année-là, avant de chuter dans le final. « Le plus fort en fait, c’est toujours le vainqueur« , confie-t’il avec modestie. » Mais le seul regret de ma carrière, c’est de n’avoir jamais gagné Paris-Roubaix, qui était ma course de coeur.«
Le grand regret de Alain Bondue
Alain Bondue a aussi été un brillant pistard, deux fois champion du Monde de poursuite et vice-champion olympique en 1980 à Moscou. C’est pourquoi un lien avec les pistards avait aussi lieu lors de cette Soirée des Légendes 2024. Les Champions Olympiques de poursuite par équipes à Atlanta en 1996 étaient également mis à l’honneur. Le Picard Philippe Ermenault, Jean-Michel Monin et leur entraîneur Jacky Mourioux ont ainsi été présenté au public du Stab de Roubaix.
Ensuite, Roger De Vlaeminck, Andréi Tchmil et Alain Bondue ont reçu la médaille d’or de la ville des mains du maire de Roubaix Guillaume Delbar, lors de cette Soirée des Légendes 2024.
Retrouvez aussi les interviews vidéo de Roger De Vlaeminck et Alain Bondue sur Dailymotion SPORTS 59/62.
