VENDÉE GLOBE : PREMIER PROBLÈME À BORD POUR THOMAS RUYANT

Thomas Ruyant avarie sur le Vendée Globe
Thomas Ruyant gère une première avarie (photo Pierre Bouras/TR Racing)

Peu de temps après le départ de la 10ème édition du Vendée Globe dimanche, Thomas Ruyant, à bord de l’IMOCA VULNERABLE a constaté une première avarie, une petite voie d’eau à l’avant de son voilier. Dans les conditions rencontrées depuis quelques heures au large du cap Finisterre, une mer formée, désordonnée et un vent assez fort, le skipper actuellement 3e au classement général, pompe régulièrement l’eau entrée dans la soute à voiles. D’après son équipe, il maîtrise la situation et interviendra le moment venu.

« Le Vendée Globe, c’est une emmerde par jour… » Cet adage partagé par les skippers qui ont déjà fait le tour du monde, Thomas Ruyant vient de le constater à ses dépends. Alors qu’il pointait en 3è position de la course, derrière son équipier du TR Racing Sam Goodchild, et du premier leader Charlie Dalin, la direction de course a annoncé la nouvelle en milieu de matinée.

On ne connaît pas l’ampleur ni l’origine de l’avarie pour le foiler de Thomas Ruyant. Mais ce qui est sûr, c’est que les concurrents affrontent des conditions difficiles au large de l’Espagne, et que les premiers problèmes commencent à survenir. La 2è nuit en mer a été nettement plus compliquée que la 1ère. Et les écarts commencent à se creuser.

Sam Goodchild passe en tête

Charlie Dalin (MACIF), qui avait pris le meilleur départ pour dominer ce début de course, a finalement été dépassé ce mardi par l’autre VULNERABLE, barré par Sam Goodchild. A 11h ce mardi matin, le bizut anglais comptait une mince avance de 7 milles sur le Normand. Thomas Ruyant lui pointait pas très loin, à 36 milles. Cette voie d’eau sur VULNERABLE ne ralentit donc pas son foiler. Celui-ci avançait en effet à 19 noeuds ce matin; aussi vite que ses deux rivaux.

 » Thomas écope, mais il n’y a pas d’inquiétude » Hubert Lemonnier, directeur de course

Lors du Vendée Live de ce jour, le directeur de course Hubert Lemonnier a d’ailleurs donné des nouvelles rassurantes du marin dunkerquois. « Thomas nous a informé de son problème dans la nuit. Cela n’a rien d’inquiétant car le problème n’est pas structurel. Mais pour le moment, les conditions météo trop agitées ne permettent pas d’intervenir. Thomas le fera dans les 2 ou 3 jours qui viennent. Pour l’instant, il écope. Mais il n’y a pas d’inquiétude. »

Tout va bien en revanche à bord du VULNERABLE de Sam Goodchild. L’autre coureur du TR Racing dispute un début de course parfait sur l’ancien bateau de Thomas Ruyant. Dans ce passage difficile au large du Cap Finisterre, les principaux favoris ont déjà pris la situation en mains.

UN SALE MOMENT POUR LES MARINS

Après plus de 24 heures à profiter d’une longue zone de molle au cœur d’un golfe de Gascogne clément, le vent a forci à l’approche du cap Finisterre. Au programme ? 30 nœuds de vent de moyenne, « des rafales à plus de 40 nœuds » dixit Violette Dorange (Devenir), des « conditions sauvages » pour Benjamin Dutreux (Guyot Environnement – Water Family) et la certitude que la soirée et la nuit allaient être courtes. Dès la fin d’après-midi, Paul Meilhat (Biotherm) raconte : « on a retrouvé du vent, ça tartine. Je fais des gros plantés, la mer est affreuse ». « Plein d’actions, plein de croisements, plein de difficultés » promettait de son côté Isabelle Joschke (MACF).

Vidéo You Tube/Vendée Globe. Le résumé de la 3ème journée de course.

Ce qui était attendu a bien eu lieu avec de petites subtilités : le vent était parfois plus faible au passage du cap Finisterre avant qu’il ne redouble d’intensité dans la foulée, surtout pour tous ceux qui progressent le plus à l’Ouest des côtes. « J’ai passé une nuit blanche », confie Conrad Colman (MS Amlin) alors que Tanguy Le Turquais reconnaît « n’avoir dormi que 3 à 4 heures depuis le départ ». « Après le passage du cap Finisterre, j’ai 30 nœuds sans discontinuer. La mer est forte, le vent souffle fort, c’est impressionnant ». La nuit a été « dure et intense » d’après Samantha Davies (Initiatives-Cœur), « mouvementée et courte » pour Alan Roura (Hublot). Même Charlie Dalin, leader jusqu’à la mi-journée, reconnaît que ça n’a pas été facile. « Heureusement qu’on ne vit pas ça au Vendée Globe tous les jours, a-t-il confié en vacation. La mer était courte, ce n’était vraiment pas agréable ».

En revanche, le vent devrait être un peu moins fort dans les prochaines heures. Les prévisions font en effet état de moins de 7 nœuds de vent entre les Canaries et le Cap-Vert. Dans ces zones de calme, tout est affaire de placements et de décalages. La régate continue avec Madère en ligne de mire : les leaders devraient l’atteindre demain soir. Les skippers continuent donc de s’amariner et tous savent bien que l’aventure ne fait que commencer. 

Infos Vendée Globe

Le classement à 15 heures (mardi 12 novembre)

  1. Sam Goodchild (Vulnerable) à 23628.37 milles nautiques de l’arrivée
  2. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 22 milles
  3. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 38 milles
  4. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 44 milles
  5. Jérémie Beyou (Charal) à 53 milles
A propos de JEAN-MARC DEVRED 1601 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

1 Trackback / Pingback

  1. Vendée Globe 4ème jour compliqué pour les concurrents

Les commentaires sont fermés.