Les championnats du Monde d’athlétisme ont pris fin dimanche à Budapest sur un mauvais bilan, voire un constat d’échec pour l’équipe de France. Les Bleus échappent cependant au zéro pointé grâce au relais 4x400m masculin qui obtient une belle médaille d’argent pas vraiment attendue. Le coureur du Lille Métropole Athlétisme (LMA) David Sombé participait à ce relais argenté qui en plus, bat le vieux record de France qui datait de 20 ans.
Ces quatre garçons sauvent l’équipe de France d’athlétisme du fiasco total. Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant ont réalisé une course d’anthologie pour finir à une magnifique deuxième place lors de cette dernière journée des Mondiaux. En 2’58’’45, ils font tomber un record de France vieux de 20 ans. Un record détenu par Leslie Djhone, Naman Keita, Stéphane Diagana et Marc Raquil, réalisé aux Mondiaux de Paris 2003.
Le hurdler Ludwy Vaillant a parfaitement lancé la course, avant un excellent relais de Gilles Biron qui transmet le relais à David Sombé en 3è position. Le Lillois va parfaitement profiter de ce placement, comme il l’explique à Athlé.fr. « Quand je vois que Gilles arrive en trois, je me dis : oh l’escroc, dans quelles conditions il me met ! Il ne faut pas que je rate ça. Je me colle à l’Anglais et dans la dernière ligne droite, on fait ce qu’on sait faire : je passe et je donne à Téo. »
Jimmy Gressier 9ème sur le 5 000m
Téo Andant conclue avec maîtrise ce relais parfait des Français. Les Bleus sont vice-champions du monde, derrière des Américains (2’57’’31) au-dessus du lot. Mais leur chrono, 2’58″45 efface le record de France de 2003 (2’58″96) réussie par l’équipe de France championne du Monde. Un vrai truc de ouf… C’est en effet la deuxième médaille mondiale de l’histoire pour un 4×400 m français masculin. « C’est monstrueux, on profite du moment, on n’a pas encore atterri, s’exclamait David Sombé. On va carrément faire la fête. On n’a déjà plus de tête, mais on n’aura plus de voix demain. »
Un autre Nordiste participait à cette dernière journée qui a permis à l’équipe de France de sauver les apparences avec notamment la 5è place de Alice Finot sur le 3 000m steeple. C’est Jimmy Gressier, qui disputait la finale du 5 000m. Le Boulonnais termine 9è de cette course dominée par les Européens, avec la victoire du Norvégien Jacob Ingebritsen devant l’Espagnol Mohamed Katir. Son temps, 13’17″20, est assez loin de son record de France établi il y a un mois à Monaco.
Rendez-vous à Paris
Mais Jimmy Gressier analysait avec lucidité sa performance du jour. Il a en tous cas couru en tête du peloton avant de céder dans le dernier tour. « Je suis un garçon qui travaille beaucoup mais qui a les pieds sur terre, qui analyse ses acquis mais aussi ses lacunes« , expliquait ainsi l’élève d’Adrien Taouji et Arnaud Dinielle. « Et je pense qu’aujourd’hui, on a ciblé ce qu’il fallait encore travailler, c’est la marge de progression sur 1500 m. C’est bien d’être fougueux et ambitieux, mais il faut être réaliste aussi : je sais que jouer la gagne, c’est encore trop prématuré. J’espère que l’année prochaine, je ne serai pas avec eux jusqu’au dernier tour, ni jusqu’aux 200 mètres, mais bel et bien dans la dernière ligne droite, avec un public survolté qui va me donner un peu plus la force de me rapprocher de la médaille. »
Gressier prend donc rendez-vous pour Paris 2024, où il devrait poursuivre sa progression régulière. Mais où la concurrence sera tout aussi féroce.
Un bilan inquiétant des Championnats du Monde d’athlétisme
Malgré cette bonne dernière journée, le bilan est décevant, voire inquiétant pour l’athlétisme français à un an des Jeux Olympiques, avec une seule médaille et sept places de finaliste. Un bilan qui place ainsi la France au 16è rang mondial dans le sport olympique n°1. D’où la « convocation » des responsables de l’athlétisme français, dont le Calaisien Thomas Barras, le directeur de la haute performance, auprès de la très interventionniste ministre des sports Amélie Oudéa-Castera ce mardi.
L’abandon hélas prévisible de Kevin Mayer sur le décathlon a privé l’athlétisme français de son arbre habituel pour cacher la forêt. Et on voit mal ce qui pourrait améliorer la situation dans un an, vu l’absence de talents dans la génération actuelle.