Quel bilan pour l’USDK ? La saison 2020 – 2021 en Starligue (championnat de France masculin de handball de 1ère division) a été fortement perturbée par le covid, comme la plupart des sports collectifs de salle. Mais ce championnat pro parvient quand même au bout. Le club de Dunkerque, champion de France en 2014, a été plus encore que d’autres touché par le virus. D’où un parcours laborieux qui a vu l’USDK flirter avec la relégation. Mais les bleus marine ont retrouvé des couleurs ces dernières semaines, ainsi que leur public, qui a assisté à leurs succès, en norme réduite. Un vrai ballon d’oxygène après une longue période d’apnée…
Ce 1è jour de juin, la vieille salle Louis-Dewerdt des stades de Flandre retrouve un semblant de la vie d’avant. Pour la seconde fois en une semaine, l’USDK a l’autorisation d’accueillir du public, dans la norme de 800 spectateurs. Mais comme le couvre-feu est toujours fixé à 21h, le match lui a lieu à un horaire inhabituel, 18h30. Une semaine après avoir battu Ivry dans cette salle, Dunkerque reçoit un autre banlieusard parisien, Créteil, toujours menacé par la relégation.
Ce n’est donc pas l’effervescence des soirées d’avant-covid, mais quand même. Les quelques partenaires présents viennent chercher leur paquet repas et boire une bière sous les travées. Les réceptions VIP en salle annexe ne sont toujours pas autorisées. La buvette du 1è étage elle aussi est à nouveau ouverte, mais avec une stricte distanciation dans l’espace, ainsi qu’un sens de circulation.
Le retour de l’ambiance « carnaval »
Malgré toutes ces contraintes, les stades de Flandre revivent et l’ambiance sera chaude malgré le public restreint dans ce chaudron où règne toujours l’ambiance carnaval.
Le public a vibré dans ce match un peu fou, durant lequel les attaques ont nettement pris le pas sur les défenses. Au repos, le score est de 18 partout. Les deux équipes prennent tour à tour l’avantage. Ce n’est que dans les dix dernières minutes que Dunkerque construit sa victoire, sous l’impulsion de Jan Jurecic, qui score, et de Samir Bellahcene qui réussit 8 arrêts en 2ème mi-temps.
Une bonne fin de saison
L’USDK s’impose finalement 33-29 face à Créteil motivé par le maintien en Starligue. Après Ivry, Dunkerque s’impose pour la 2ème fois devant son public. Cette nouvelle victoire, après le match nul à Limoges, permet aux maritimes de revenir en milieu de tableau. De quoi apporter un peu de réconfort après une saison pleine de stress.
L’entraîneur dunkerquois Patrick Cazal était bien évidemment content de cette dernière victoire à domicile, même s’il regrettait la fragilité défensive des siens. La défense qui est pourtant la marque de fabrique de l’USDK. “Je suis totalement satisfait, surtout avec cette série de matchs. On a enchainé les rencontres avec très peu de repos et un très long voyage à Limoges. Je suis très satisfait parce que les joueurs ont répondu là où on les attendait avec une victoire de plus.
C’est une victoire qui laissera beaucoup de regrets sur la fin de saison. Il faudra la décortiquer avec justesse pour comprendre ces regrets, quand on voit qu’au niveau comptable les équipes contre lesquelles on a perdu sont maintenant derrière nous.
» Un grand plaisir de retrouver le public... »
Tom Pelayo, arrière droit de l’USDK
Tom Pelayo, l’un des tauliers de l’équipe, effectuait le même constat que son entraîneur sur ce match. Il a aussi souligné le rôle du public. » C’est sûr, le public, on l’a pas beaucoup vu cette saison. On l’a juste vu en tout début de saison. C’était un vrai huis clos. Même quand je jouais en U13, nous avions des spectateurs… Après on s’est perdu de vue à cause du confinement et du couvre-feu. Ca fait plaisir de les retrouver et de leur offrir deux victoires ».
Le jeune dunkerquois a dressé un premier bilan de cette saison laborieuse., lors de la conférence de presse.
« Avec le bel effectif qu’on a, une place entre 9 et 11, ce n’est pas satisfaisant », affirme ainsi Tomp Pelayo. » Offensivement, il y a eu une progression. Il faudra la maintenir dès la saison prochaine, dès les premiers matches, dès la préparation. C’est une mentalité qu’il faudra construire au fil d’une saison ».
La saison la plus pénible de Patrick Cazal
Lors de cette ultime rencontre de la saison aux stades de Flandres, Patrick Cazal semblait avoir pris plusieurs années en quelques mois. Et il y a de quoi. Le club champion de France en 2014 a vu cette année le spectre de la relégation planer au-dessus de sa tête.
Le championnat a été plombé d’entrée par des reports de matches à cause du covid. De nombreux joueurs ont été touchés et l’entraîneur dunkerquois aussi. Celui-ci affirme, dans un soupir, qu’il vient de vivre la saison la plus pénible de sa carrière d’entraîneur.
» Nous sommes certainement les champions de France des clubs impactés par le covid… »
Patrick Cazal, entraîneur de l’USDK
En cherchant un peu ses mots, Patrick Cazal lâche: » nous sommes certainement les champions de France des clubs touchés par le covid. Avec tous les tests positifs, les matches reportés, il était impossible de programmer une préparation sur la durée. On ne savait jamais si nous allions jouer ou pas. De plus, il a fallu enchaîner ces dernières semaines une série de matches éprouvants ».
» On s’est aussi posé la question sur une éventuelle relégation », confie aussi l’ancien barjot. » Nous avons dû lutter pour le maintien. Vous nous voyez aujourd’hui plus ambitieux que ce que nous sommes réellement ». Les doutes ont été très forts en avril, notamment après la raclée prise à Nantes (28_43 !).
Heureusement, le mois de mai a permis aux équipiers de l’inusable Kornel Nagy de redresser la tête. Depuis la victoire à Tremblay (28-22), l’USDK n’a perdu qu’un match à Aix (24-29), avant d’obtenir 3 succès à Cesson-Rennes (30-23) et contre Ivry et Créteil avec un match nul (25-25) à Limoges.
Une fin de championnat rassurante
Cette fin de saison en boulet de canon a permis aux Dunkerquois de s’éloigner de la zone rouge, et de revenir dans la première moitié de tableau. Un rang plus conforme à son potentiel.
Il a fallu ainsi donner la place aux jeunes. A l’exemple des gardiens de but, quand l’international russe Oleg Grams est parti en fin de saison, remplacé par le jeune Quentin Hulot, issu du centre de formation dirigé par Arnaud Calbry.
» On n’était pas dans la même forme sur la première partie de saison comparée à aujourd’hui. On a donné des responsabilités à des joueurs encore très jeunes et je crois que cette deuxième partie de saison confirme que ces choix ont été les bons.
Il fallait aussi leur laisser du temps pour obtenir ce que l’on voulait voir. Aujourd’hui, c’est une équipe qui donne des garanties pour être opérationnelle sur une saison complète dès la saison prochaine.“
L’adieu à trois piliers étrangers
La soirée s’est conclue par un dernier hommage à l’arrière gauche cubain Reinier Taboada au pivot espagnol Diego Pineiro et à l’ailier slovène Jan Jurecic, très en vue mardi soir . Tous trois ont reçu comme cadeau d’adieu un tableau remis par le président Jean-Pierre Vandaele. Trois joueurs étrangers qui quittent les bords de la mer du Nord pour d’autres horizons. Et laisser probablement la place à des jeunes du centre de formation.
Un dernier match a clôturé cette saison très spéciale. Samedi à Chambéry. Les Dunkerquois ne jouent plus rien, contrairement aux Savoyards qui pouvaient encore viser une place en Coupe d’Europe.
Le Bilan chiffré
Sans surprise, les locaux se sont imposés 29-22 et obtiennent la 6ème place qualificative pour une Coupe d’Europe. Avec 24 points (10 victoires, 4 nuls, 16 défaites), l’USDK termine 10ème. Avec 774 buts marqués, Dunkerque est l’avant-dernière défense de Starligue, mais la 4ème défense avec 802 buts encaissé; soit une moyenne de 26,73 buts par match.
Le joueur de la saison, c’est Tom Pelayo; L’arrière dunkerquois a marqué 104 buts ( loin du Limougeaud Dragan Gajic (233 buts) et réussi 18 passes décisives.
Avec 232 arrêts sur 762 tirs (soit 30,45% de réussite), Samir Bellahcene se classe 8ème gardien de la saison.
Un bilan finalement pas si mauvais, après les angoisses de la fin de l’hiver.