Elizabeth Deignan remporte le premier Paris-Roubaix féminin de l’Histoire à l’issue d’une course impitoyable. La Britannique précède deux grandes championnes: la Néerlandaise Marianne Vos, 2ème, et l’Italienne Elisa Longo-Borghini, 3ème. La championne de France Audrey Cordon-Ragot prend la 8ème place. Toutes les coureuses sont fières d’avoir participé à cette grande première.
Le centre-ville de Denain était perturbé ce samedi matin. Dix jours après le Grand Prix de Denain, l’ancienne cité sidérurgique retrouvait des cyclistes juste devant l’hôtel de ville. C’était pour une première « historique », toutes proportions gardées. Pour la première fois, des femmes allaient disputer Paris-Roubaix, 24 heures avant les hommes. L’évènement avait déplacé un peu de public, toujours avide de petite(s) reine(s).
Signe de cette féminisation: c’est une speakrine qui présente les 22 équipes engagées sur le petit car-podium de la Région. Le moment est un peu solennel pour les concurrentes, qui vont découvrir un nouveau monde. Pour l’occasion, les meilleures mondiales sont présentes à ce premier Paris-Roubaix féminin, une semaine après le championnat du Monde à Louvain, remporté par l’Italienne Elisa Balsamo. La Transalpine reçoit de ce fait le dossard numéro 1, jamais décerné jusqu’à présent.
Comme pour les garçons, un ordre de passage des équipes a été fixé par Amaury Sports Organisation (ASO). Et le timing est respecté à la minute. Les media sont très présents pour cette « première ». Les coureuses se prêtent volontiers aux interviews, une fois le protocole accompli.
Impatience et appréhension pour les coureuses
Les Françaises de FDJ Nouvelle Aquitaine, équipe de World Tour, sont sollicitées. Eugénie Duval confie: » la première reconnaissance que j’ai fait, ce n’était pas vraiment un mal de jambes que j’avais mais plutôt un mal de bras et de mains. Quand les secteurs font 3km, qu’il y a des écarts entre les pavés, cela casse vraiment très fort. Au bout d’un moment, on n’en peut plus car il n’y a pas beaucoup de transition entre les secteurs. Le plus de récupération que l’on aura ne sera pas suffisant je pense… »
Ainsi, Gwladys Verhulst, de l’équipe française Arkéa-Samsic, confie ses émotions du moment. Comme elle, la plupart des coureuses appréhendent ce plongeon dans l’inconnu. Et notamment, le temps qui pourrait contrarier les conditions de course, avec des pavés boueux.
Comme les garçons, les concurrentes ont reconnu les secteurs pavés lors de la semaine. Parfois même les semaines précédentes car le calendrier féminin est moins chargé que le masculin. Toutes veulent être au top pour ce premier Paris-Roubaix féminin.
Le premier Paris-Roubaix féminin pour Deignan
Pour cette première, la coureuse sera impitoyable. Même si les conditions ne sont pas extrêmes, de nombreux secteurs sont glissants. De nombreuses chutes vont se produire. La plus spectaculaire survient à 17km de l’arrivée, sur le tronçon n°5 de Camphin-en-Pévèle. Dans le groupe de chasse qui essaye de revenir sur Lizzie Deignan, une première chute survient, entraînant un véritable carambolage derrière.
La Française Aude Biannic tombe. Sa compatriote Audrey Cordon-Ragot y échappe. Tout comme Marianne Vos et Elisa Longo-Borghini. Les deux championnes se détachent pour aller chercher le podium. Mais la Néerlandaise et l’Italienne ne parviennent pas à revenir sur Lucie Deignan.
La Britannique passe avec 1’45 d’avance au bout du carrefour de l’Arbre. Et c’est seule qu’elle parvient sur le vélodrome de Roubaix, devant un public clarifié. Lizzie Deignan devient la première vainqueure de Paris-Roubaix féminin, devant Marianne Vos et Elisa Longo-Borghini.
La première Française, Audrey Cordon-Ragot, 8ème était fière de sa course et de celle de son équipe, la Trek-Segafredo
A l’arrivée, les concurrentes étaient épuisées, et la plupart noires de boue. Bref, un vrai Paris-Roubaix pour cette découverte. Ces images marqueront ce premier Paris-Roubaix féminin, relativement épargné par la pluie. Les spectateurs ont applaudi chacune des concurrentes qui ont réussi l’exploit d’aller jusqu’au bout.
Le classement
- Elizabeth Deignan (GBR) Trek-Segafredo 6h56’07
- Marianne Vos (NED) à 1’17
- Elisa Longo Borghini (ITA) à 1’47
- Lisa Brennauer (ALL) à 1’51
- Marta Bastianielli (ITA) à 2’10