ESCRIME: MANON BRUNET, LA NUMERO 1 MONDIALE DE SABRE A FACHES-THUMESNIL

Manon Brunet Faches-Thumesnil
Faches-Thumesnil accueillait les championnats de France de sabre (photo JMD/Sports 5962)

Les championnats de France de sabre ont lieu ce week-end à Faches-Thumesnil. L’élite française de cette s’affrontaient donc en individuel et par équipes. Plusieurs médaillés européens, mondiaux ou olympiques étaient présents au complexe sportif Jean-Zay, pour cette compétition nationale organisée par le club des escrimeurs de Faches-Thumesnil (CEFT). C’était le cas de Manon Brunet, pourtant absente des pistes de Faches-Thumesnil. La double médaillée olympique à Tokyo, blessée, ne participait pas à la compétition. Mais elle était bien là pour soutenir son club. Rencontre.

Peu connue du grand public avant les JO 2021, Manon Brunet a littéralement éclaté à Tokyo. Avec sa fraîcheur et sa spontanéité, elle a connu une forte exposition médiatique, après ses deux médailles, de bronze individuelle, et d’argent par équipes aux côtés de Cécilia Berder, Charlotte Lembach et Sarah Balzer.

Depuis, cette jeune femme de 26 ans a poursuivi sa progression pour devenir la n°1 mondiale au sabre féminin après sa victoire en Coupe du Monde à Istanbul en mars dernier. Malheureusement, elle s’est blessée ensuite. De ce fait, elle n’a pas pu disputer ces championnats de France et a encouragé du bord de la piste ses équipiers du CE Orléans.

Manon Brunet Faches-Thumesnil
Manon Brunet assistait à la compétition (photo JMD/Sports 5962)

SPORTS 59/62: Manon, quelle est la raison de votre forfait ici à Faches-Thumesnil ?

Manon Brunet: je me suis luxé l’épaule la semaine dernière lors d’une compétition par équipes. Du coup j’ai quelques semaines d’arrêt. Je suis donc ici pour assister et encourager. mon club. Mais j’espère être de retour bientôt.

Pas de nouvelle vie avec les médailles

Cette blessure va contrarier votre saison ?

MB: oui parce que les championnats d’Europe et les championnats du monde arrivent bientôt. Il faut donc se remettre rapidement sur pied. J’avais un Grand Prix la semaine prochaine. Mais comme ici, j’y assisterai mais je n’y participerai pas.

Vos deux médailles olympiques de Tokyo ont changé des choses dans votre vie ?

MB: non, pas tant que cela. Mon objectif était d’avoir deux médailles et je suis rentrée du Japon avec deux médailles. Maintenant, mon objectif est de gagner deux médailles d’or (à Paris). Pour cela, j’ai changé de structure. Mais les médailles en elles-mêmes n’ont pas changé ma vie.

Manon Brunet aux Jeux Olympiques à Tokyo (photo KMSP/CNOSF)

C’est donc toujours difficile de trouver des partenaires pour vivre de l’escrime ?

MB: depuis les JO de Rio, j’ai commencé à devenir athlète professionnelle. Je le suis totalement aujourd’hui. Même si l’escrime est un sport amateur, tout mon parcours depuis 5-6 ans fait que je peux vivre de l’escrime. J’espère gagner de plus en plus, mais cela va avec les résultats.

Manon Brunet et la région

Ces championnats de France ont lieu à Faches-Thumesnil. Vous avez déjà tiré dans la région ?

Manon Brunet: pas à Faches-Thumesnil mais je suis venue souvent au tournoi de Roubaix. Cette année je n’ai pas pu venir car cette compétition était placée entre deux Coupes du Monde.

Vous côtoyez d’autres escrimeurs des Hauts-de-France ?

MB: je m’entraîne tous les jours avec Saoussen Boudiaf (qui est Roubaisienne), depuis très longtemps. Je sais que le club de Roubaix fait beaucoup pour l’escrime. Mais je n’en ai pas trop croisé sur les autres armes. Je suis d’ailleurs avec Saoussen à Orléans, dans ma nouvelle structure. Nous sommes dans l’Académie Christian Bauer. Nous nous entraînons maintenant avec plein de sabreurs étrangers.

Vidéo SPORTS 59/62. Manon Brunet à Faches-Thumesnil.

Ce changement de structure vous profite déjà ?

MB: une progression, ça ne se fait pas en continu. Il y a des hauts et des bas. Mais là forcément, j’apprends plein de nouvelles choses. Le haut-niveau est toujours l’objet d’une recherche. Et je sens que j’ai encore plein de choses à apprendre.

L’escrime à fond jusqu’à Paris

Après Tokyo, vous êtes posé la question de la suite à donner à votre carrière ?

MB: non, je ne me suis pas posé la question de savoir ce que je fais maintenant. Tout était déjà planifié. Tout le monde me parlait déjà de Paris. C’était déjà dans un coin de ma tête. Je me suis dit étape par étape: Tokyo puis Paris. Je ne comptais m‘arrêter ou faire de pause avant.

Vous êtes donc à fond dans la compétition. Mais avez-vous commencé à préparer votre reconversion ?

MB: je fais des études à côté. Je fais une école de commerce, l’EDHEC, par correspondance. Mais je ne sais pas trop ce que je vais faire après. L’escrime est trop prenante. C’est tous les jours, tout le temps. Il n’y a pas de pause…

LES TITRES A MAXIME PIANFETTI ET CAROLINE GUEROLI

Ce week-end exceptionnel d’escrime à Faches-Thumesnil est scindé en deux. La compétition individuelle samedi. Et la compétition par équipes dimanche.

En l’absence de plusieurs pointures comme Manon Brunet, les deux titres individuels de sabre sont revenus à deux outsiders dans deux tournois très homogènes.

Chez les dames, le titre revient à une équipière de Manon Brunet et Saoussen Boudiaf à Orléans: Caroline Queroli. Celle-ci s’impose en finale devant la vice-championne olympique par équipes Sarah Balzer (Strasbourg UC). La 3ème place est prise par une autre Orléanaise, Faustine Clapier. La première Nordiste, Clara Laurent (Roubaix) termine 17ème.

Chez les hommes, victoire du Tarbais Maxime Pianfetti vainqueur en finale du Palois Elliott Bibi. 3ème place pour l’Orléanais Thomas Martine vainqueur par forfait de son équipier de club Sébastien Patrice. Le premier Nordiste, Gautier Oliveros (Roubaix CE) est 25ème.

Charlotte Lembach, vice-championne olympique par équipes, échoue dans le tournoi individuel (photo JMD/Sports 5962)
A propos de JEAN-MARC DEVRED 1549 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.