FOOTBALL: LES FEMININES FONT TOTALEMENT PARTIE DU RC LENS, SELON SARAH M’BAREK

Les féminines du RC Lens ont remporté dimanche le derby de Division 2 qui les opposait au LOSC. Cette victoire 2-3 constitue un tournant dans la saison des Sang et Or. Elle a eu des retombées importantes, une vraie reconnaissance pour une section féminine créée un peu par obligation par le biais d’une fusion avec Arras. Aujourd’hui, les Lensoises se sentent pleinement intégrées au RC Lens. Entretien avec l’entraîneure Sarah M’Barek.

Après la fin houleuse du derby du Nord au féminin, les joueuses Sang et Or… en bleu, fêtaient leur victoire sur la pelouse du terrain d’honneur au Domaine de Luchin. Celle-ci s’est poursuivie dans les vestiaires, avant que Sarah M’Barek viennent parler aux journalistes.

Sans faire de triomphalisme, juste avec la satisfaction du devoir accompli, la coach lensoise est revenue sur ce match très particulier, et la place de son équipe au sein du Racing Club de Lens.

Sa réaction sur le match contre Lille

 » On est une équipe de guerrières, qui ne lâche rien. A chaque fois, on donne tout, surtout quand on n’est pas favori. Voilà, ça nous va bien. «  On a rencontré une belle équipe, en face. Il y a eu une vraie rivalité, face à une équipe très athlétique, capable aussi de nous mettre en difficulté avec le ballon, capable de faire des différences individuelles dans tous les compartiments du jeu. On a été bousculées. C’est pourquoi la victoire est d’autant plus appréciable qu’elle a été difficile. On sait que Lille reste un candidat à la montée C’est une grande performance réalisée ici. Elles étaient encore invaincues à domicile. Ca faisait partie de nos sources de motivation dans le discours. »

La performance de Pauline Cousin (trois buts)

 » Je lui ai demandé ce qu’il lui arrivait (rire) Mais c’est vrai que c’est une attaquante et elle a donc le sens du but. Elle a toujours des occasions dans les matches. Après, il lui manquait un peu de confiance en elle. Le doublé de la semaine dernière l’a vraiment libéré. A chaque fois qu’elle a une situation devant le but, elle retrouve ses anciens réflexes d’attaquante. Elle est capable, comme on l’a vu sur son 3ème but, une reprise de volée magnifique, de se lâcher et de se libérer dans son jeu. Quand on a une Pauline Cousin comme cela, c’est plus facile c’est sûr… »

Un tournant de la saison pour Lens ?

Nous en tous cas, c’est comme cela qu’on l’avait présenté avant le match. On a dit que aujourd’hui c’était un tournant. On attaquait la 2ème phase, les matches retour. Et qu’il fallait démarrer par un gros match. Après, de là à chercher la victoire… C’est vrai qu’on joue pour gagner. Je ne savais pas trop si on allait être capable de renverser une situation. Mais ça a été le cas. Je le dis à chaque match, mais ça veut dire qu’on va être plus exigeant avec elles et leur en demander encore plus parce qu’on sait qu’elles sont capables de se surpasser, d’aller chercher quelque chose au fond d’elles même. On a encore du travail. On le sait. Mais c’est de bon augure pour la suite. »

La gestion du match après la 1ère expulsion

 » C’est vrai qu’on était en supériorité numérique. Mais on avait tout le temps un temps de retard. C’était difficile parce qu’on ne faisait pas les efforts en même temps. C’est ce qu’on a dit à la mi-temps, ce qu’il fallait rectifier. Soit on avançait ensemble, soit on reculait ensemble. Mais pas trois qui avancent et deux qui reculent. C’est quelque chose que l’on travaille depuis le début de la saison et que l’on a eu du mal à faire en 1ère mi-temps.« 

Vidéo Sports 59/62. La joie des Lensoises après la victoire contre le LOSC

Les progrès de ses joueuses

 » C’est sûr qu’elles répondent bien à l’entraînement, dans ce qu’on leur demande, et aussi dans l’investissement en dehors du foot. Parce que ce qui est le plus dur à gérer pour nous, c’est cela: ce qu’il se passe en dehors du terrain quand on n’a pas un groupe de joueuses professionnelles. Quand on a un travail à côté, des études à côté, c’est toujours délicat. Elles commencent à prendre conscience qu’être sportive de haut-niveau, cela demande beaucoup de sacrifices. Mais quand on voit le résultat et que ça paye, c’est plus facile de leur demander des efforts. »

La reconnaissance des féminines au RC Lens

Vidéo Sports 59/62. Sarah M’Barek après le derby victorieux contre le LOSC.

 » Au-delà de l’investissement financier », poursuit Sarah M’Barek,  » ce qui compte, c’est l’investissement humain et l’envie d’avoir une section féminine. Pendant un moment, c’était presque une obligation. C’est bien d’avoir une section féminine. C’est bien pour l’image du club. Mais là, le projet du RC Lens, c’est de pérenniser la section féminine, de monter en 1ère division et d’y rester, d’avoir des résultats, d’avoir des jeunes formées au club qui arrivent en équipe première. Voilà, c’est sur du moyen et long terme. On peut s’appuyer sur ce résultat pour espérer, dans les années à venir, viser la montée. Oui, on peut y arriver… « 

QUI EST SARAH M’BAREK ?

Née à Chaumont, en Haute-Marne, Sarah M’Barek (44 ans), est une ancienne joueuse internationale. Deux fois championne de France avec Montpellier (2004, 2005), elle compte 18 sélections en équipe de France au poste de milieu de terrain.

Elle arrête sa carrière de joueuse à l’âge de 27 ans, pour des raisons de santé. Elle passe alors ses diplômes d’entraîneure. Dès l’année suivante, à la demande de Louis Nicollin, elle coache l’équipe féminine de Montpellier. Cela durera 6 ans.

Elle exercera ensuite 5 ans à Guingamp, avant de faire un break, puis de partir à Djibouti comme sélectionneuse de l’équipe nationale et des U17.

Elle arrive au RC Lens en juillet 2020 pour diriger la section féminine fraîchement créée, après la fusion avec l’Arras FCF.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1579 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.