L’ESBVA termine en tête la phase aller de Ligue féminine de basket après son carton (84-55) face à Tarbes dimanche au Palacium. Les Guerrières sont donc officieusement championnes d’hiver. Une distinction purement honorifique mais qui montre quand même les ambitions réelles auxquelles le club métropolitain peut prétendre, quelques jours avant de retrouver l’Eurocoupe.
Pour ce dernier match aller, Les Villeneuvoises ont été exactes au rendez-vous, dans un Palacium encore bien rempli, face à Tarbes Gespe Bigorre, 7è de Ligue féminine. Malgré la présence dans la raquette de l’impressionnante Isabelle Yacoubou, les Nordistes ont joué en mode rouleau compresseur. Avec juste un petit trou d’air dans le 2è quart-temps où l’ESBVA encaisse un inattendu 0-13.
Mais sous l’impulsion de ses deux meneuses Caroline Hériaud, de retour sur le parquet, et de Hind Ben Abdelkader, Villeneuve va tranquillement accumuler les paniers en 2è période pour s’imposer avec un écart proche de 30 points (84-55). Une victoire importante qui permet de terminer la phase aller à égalité de points avec l’ASVEL et Bourges. Mais avec l’avantage du point-average, l’ESBVA est très officieusement sacrée « championne d’hiver ».
Un duo américain formidable
« C’est un titre purement honorifique« , tempère tout de suite le coach Rachid Méziane, après ce carton de l’ESBVA contre Tarbes. « J’ai pour habitude de payer les musiciens à la fin du bal. C’est intéressant de savoir aujourd’hui que l’on peut être en haut. Mais je vais m’appuyer sur les résultats et le contenu pour mieux construire demain. Etre premier aujourd’hui pour finir en ligue 2 l’année prochaine ou en play-downs, et ne pas atteindre nos objectifs, ça ne rimerait à rien du tout. Il faut donc garder la tête sur les épaules ». Une prudence de bon aloi à mi-saison.
« Si Villeneuve-d’Ascq n’est pas champion cette saison, je ne comprends pas… »
François Gomez, entraîneur de Tarbes
En tous cas, l’ESBVA fait preuve d’une maîtrise et d’une régularité qu’elle ne connaissait pas les saisons précédentes. L’arrivée des deux Américaines Kennedy Burke et Kamiah Smalls explique sans doute cette efficacité. D’ailleurs, l’entraîneur de Tarbes, le Nordiste François Gomez (originaire de Somain) est dithyrambique sur le niveau de l’ESBVA cette saison. « Si Villeneuve-d’Ascq n’est pas champion de France cette année, je ne comprends pas. C’est l’équipe la plus forte que j’ai rencontré. C’est meilleur que Bourges et que Lyon. Cette équipe, si elle n’a pas l’ambition d’être championne de France, elle se trompe d’objectif ». Voilà qui est clair et net. Et qui met peut-être la pression sur l’ESBVA pour la seconde partie de saison qui s’annonce bien chargée.
Forte de son expérience internationale, l’intérieure tarbaise Isabelle Yacoubou, qui a souvent battu Villeneuve les saisons précédentes avec le Tango Bourges, constate elle aussi que l’ESBVA a pris cette saison une autre dimension. « Nous ne jouons pas dans la même catégorie. A Villeneuve, il y a de l’efficacité partout, dans tous les secteurs de jeu. Elles ont aussi la meilleure paire du championnat à l’intérieur, en terme de 4-5. «
82% de victoires sur la phase aller
Les métropolitaines terminent donc la phase aller avec 9 victoires pour deux défaites (82% de réussite). Deux échecs concédés de façon surprenante à domicile, contre l’ASVEL 72-76 le 30 octobre; et les Carolos de Charleville le 17 décembre (68-72). Surprenant car les Guerrières jouent toujours dans un vrai chaudron au Palacium, qui les porte en permanence. Mais ces défaites suivaient des matches européens toujours énergivores.
Cette saison, l’ESBVA joue sur les trois tableaux: championnat, Coupe de France et Coupe d’Europe. Cependant cette année, Rachid Méziane dispose d’un banc riche en qualité et en quantité. Et il n’hésite pas à faire tourner et donner leur chance aux jeunes joueuses pleines de promesses: Maia Hirsch, Manoé Cissé ainsi que Eloïse Pavrette et Maelle Blein, entrées en jeu contre Tarbes en fin de match.
« J’ai vraiment un groupe de qualité », confirme le coach villeneuvois. « Ce sont des filles qui sont compétitrices, qui ont de l’ambition. C’est un bonheur pour moi de coacher un groupe comme cela. On a la caractéristique de l’équipe très jeune. Mais pour être champion, il faut une équipe avec beaucoup de maturité. Nous travaillons donc là-dessus pour faire mûrir cette équipe le plus vite possible. »
L’internationale belge Hind Ben Abdelkader découvre le groupe cette année. Elle affirme aussi qu’il peut aller loin, à condition de garder les pieds sur terre et de ne rien lâcher. « C’est toujours bien d’être en tête du championnat à mi-saison. Après, ce qui va compter, c’est le résultat à la fin de l’année. On sait que dans notre équipe, tout le monde peut marquer. L’apport du banc est très important pour nous. »
L’Eurocoupe aussi dans la visée
Preuve de leur ambition et de leur confiance nouvelles, les Villeneuvoises ont immédiatement basculé sur le rendez-vous de mercredi. Ce sera le 1/8è de finale retour d’Eurocoupe contre Pecs. Vainqueur de 8 points en Hongrie, l’ESBVA a pris une belle option sur la qualification. Mais Rachid Méziane rappelle l’accident de la saison passée contre Lublin. Villeneuve jouait les deux matches à domicile. Vainqueures du premier, les Guerrières ont inexplicablement craqué dans le second.
Mais c’est peut-être ce qui a changé cette saison. Une certaine force mentale existe. C’est pourquoi les Nordistes espèrent fort décrocher au moins un trophée en fin de saison. L’Eurocoupe comme le championnat et la Coupe de France figurent parmi ces objectifs atteignables.
La feuille de match
ESBVA – Tarbes GB: 84-55 (26-19; 21-17; 21-10; 16-9)
11è journée de Ligue Féminine de Basket
Palacium de Villeneuve-d’Ascq: 1 908 spectateurs
ESBVA: Ben Abdelkader (19), Smalls (13), Burke (11), Salaun (11), Diaby (4), Hériaud (10), Diallo (8), Djekoundade (2), Hirsch (6), Cissé, Pavrette, Blein. Entraîneur: Rachid Méziane
Tarbes: Pardon (6), Leite (8), Ewodo (6), Popossi (10), Yacoubou (13), Tadic (10), Samson (2), Bobst. Entraîneur: François Gomez.