Les championnats de France de cyclisme sur piste 2023 ont pris fin dimanche 8 janvier au Stab de Roubaix, et c’est l’heure du bilan. Il est positif sur tous les plans: fréquentation, organisation, niveau sportif, résultats. Durant cinq jours, les 6 000 spectateurs présents ont assisté à un spectacle sportif de haut-niveau international, dans une ambiance survoltée par moment, vu les exploits des coureurs et des équipes nordistes. Le vélodrome régional marque à nouveau des points sur la route de Paris 2024.
La préparation des Jeux Olympiques justement, c’est ce qui a provoqué ce changement des dates pour les « France Elite ». Habituellement, ils se tiennent en été à Hyères. Pour des raisons de calendrier, ils ont été avancés en début d’année. Le Stab de Roubaix a été retenu par la Fédération française de cyclisme. Un an et trois mois après les Mondiaux, le vélodrome couvert régional retrouvait une compétition de haut-niveau. Avec cette fois un peu plus de temps pour préparer l’évènement.
La fréquentation a ainsi été supérieure à celle des championnats du Monde 2021. 6 000 spectateurs sur les 5 jours; avec 2 000 samedi et dimanche. « C’est très positif de ce côté-là« , affirme ainsi le directeur du Stab Adrien Noppe. « D’un point de vue sportif, le niveau était très relevé. L’ambiance aussi est montée crescendo depuis mercredi. La présence de toutes les têtes d’affiche françaises a contribué à animer cette semaine de compétition. »
La razzia impressionnante des Nordistes
La performance des coureurs régionaux aussi a fortement contribué à ce succès populaire. Si l’on compte les deux équipes pro, Cofidis et Go Sport Roubaix, les clubs et les équipes du Comité des Hauts-de-France, plus les Nordistes de souche comme Mathilde Gros, les Nordistes ont raflé pas moins de 13 titres, plus 8 médailles d’argent et 7 de bronze ! Et cela sur 18 podiums. Une véritable razzia qui faisait dire avec malice à Pascal Sergent, le président du Comité cycliste régional ceci. « le tableau des médailles est impressionnant. J’ai même peur que mes collègues des autres régions disent que ce n’était pas un championnat de France, mais un championnat des Hauts-de-France… »
« On a eu des compétitions de très haut-niveau. Dans certaines spécialités, c’était même le niveau mondial », poursuit Pascal Sergent. « Il y avait des médailles attendues comme la poursuite par équipes où nous avons trois champions d’Europe. Mais il y a eu aussi des révélations comme Clément Cordenos, qui termine 3è du keirin, qui n’est pourtant pas sa spécialité. » On notera d’ailleurs qu’il y avait trois Nordistes (Derache, Cordenos, Caron) sur les six finalistes du keirin. Et deux médailles à l’arrivée, où on les attendait pas.
On n’oubliera pas bien sûr, les véritables rafles des Cofidis (6 titres pour Valentine Fortin, Victoire Berteau et Benjamin Thomas) et de Go Sport Roubaix dans leur vélodrome: 4 titres pour Valentin Tabellion, Thomas Boudat et Thomas Denis; plus les trois médailles individuelles de Tom Derache en sprint.
« C’est une énorme satisfaction« , poursuit le président du Comité des Hauts-de-France, « d’autant que l’on a eu que quelques mois pour préparer cela. Au niveau technique c’était parfait. Au niveau public, c’est fabuleux. Comme me le disait le président de la Fédé Michel Callot, on n’a jamais vu cela, un tel engouement sur des championnats de France. On a largement dépassé la jauge espérée. »
La star de ces championnats de France a été Mathilde Gros. Originaire de Billy-Montigny, la championne du monde de vitesses a gagné les trois titres du sprint à Roubaix.
Un rôle important du Stab d’ici Paris 2024
Pascal Sergent comme Adrien Noppe rendent aussi hommage aux bénévoles qui ont parfaitement encadré ces championnats, avec beaucoup d’implication. Des volontaires à la fois jeunes et anciens, qui ont travaillé main dans la main chacun dans leur secteur.
« On s’attendait à une réussite car nous sommes dans une région de culture cycliste », conclue le président. « mais là, ça a dépassé nos espérances aussi bien sur les résultats, que sur le public et l’ambiance; ainsi que les bénévoles. On ne pouvait pas rêver mieux. » Le bilan des championnats de France de cyclisme sur piste à Roubaix est donc largement positif.
Le vélodrome régional Jean Stablinski marque à nouveau des points vis-à-vis de la FFC, dans l’optique de Paris 2024. Le Stab sera centre de préparation. Et son directeur constate déjà les prémices positifs. » L’équipe de France vient régulièrement. Avant les Mondiaux à Saint-Quentin-en-Yvelines, nous avons déjà accueilli une dizaine de Nations début octobre ici. Ce qui est sûr aussi, c’est que les équipes de France, endurance et sprint, s’installeront ici pour leur préparation pré-olympique. Le paracyclisme aussi ainsi que le Japon. Il y a des sollicitations qui continuent d’arriver. Il y a en effet peu de vélodromes couverts en France; c’est ici notre chance et nous avons bien l’intention de la jouer jusqu’au bout. »
Dans la foulée de Paris 2024, le Stab de Roubaix organisera aussi les championnats du Monde Masters (vétérans) 2024 et 2025. Mais dès cet été, le vélodrome régional recevra les championnats de France des jeunes, du 9 au 13 juillet. Cette fois, le public découvrira les vedettes de la piste de demain. Les étoiles que l’on verra briller aux JO de Los Angeles en 2028.
FLORIAN ROUSSEAU AIME LE STAB DE ROUBAIX
Le staff de la FFC confirme l’excellent bilan de ces championnats de France sur piste à Roubaix. C’est le cas en particulier de Florian Rousseau. Le triple champion olympique de vitesse et du kilomètre est aujourd’hui le directeur du programme olympique du cyclisme pour Paris 2024. Auparavant, il était directeur de la très haute performance de la Fédération française d’athlétisme. D’où une longue discussion au Stab de Roubaix avec le président de la Ligue d’athlétisme des Hauts-de-France Philippe Lamblin, également passionné de vélo.
Après le semi-échec des JO de Tokyo (deux médailles de bronze sur piste seulement), l’ancien sprinter a commencé à rebâtir une équipe de France performante, comme l’ont montré les Mondiaux de Roubaix 2021, et ceux de Saint-Quentin-en-Yvelines 2023. Dans un entretien accordé à SPORTS 59/62, Florian Rousseau nous a confié quel sera le rôle du Stab de Roubaix dans cette préparation.
La convention passée entre la FFC et le VC Roubaix constitue un bon exemple de partenariat gagnant, selon Florian Rousseau. « La structure de Roubaix avec plusieurs athlètes qui sont dans le collectif olympique fonctionne très bien. Elle accompagne aussi le projet fédéral de l’équipe de France. Sans cette structure, sans doute que les coureurs ne seraient pas à ce niveau-là pour bien s’exprimer sur la piste. »
Nul doute que l’on verra dans les prochains mois les cadors de la piste au Stab de Roubaix.