FOOTBALL : LENS CÉLÈBRE LA SAINTE-BARBE VICTORIEUSEMENT CONTRE LYON (3-2)

RC Lens Lyon
C'était la Sainte-Barbe au stade Bollaert-Delelis (photo JMD/Sports 5962)

Après la débâcle contre Arsenal (0-6), le RC Lens se reprend en battant Lyon (3-2), qui reste scotché à la dernière place de Ligue 1. L’OL avait pourtant pris l’avantage en début de match. Ce « dramatico » se termine donc bien pour les Sang et Or, qui devaient s’imposer à tout prix pour ne pas douter. Cette victoire tombe bien dans le contexte particulier de la Sainte-Barbe, si chère aux habitants du Bassin Minier, et aux descendants de mineurs.

Une lampe de mineur en guise de tifo géant. Un kop habillé de vert avec le maillot collector vendu pour la Sainte-Barbe. Des Sang et Or équipés du même maillot… vert et or. Des « hits chtis » chantées par Edmond Tanière, que seul les anciens connaissent. Et pour finir, le coup d’envoi donné comme chaque année par un ancien mineur lensois, aux côtés de son petit fils. Le stade Bollaert-Delelis s’était totalement mis en mode Sainte-Barbe. Cette fête des mineurs que Gervais Martel avait décidé de célébrer il y a de longues années maintenant dans l’antre lensoise, a bien eu lieu avant le coup d’envoi de ce Lens-Lyon où il n’était pas question de folklore ni de tradition. Sans surprise, le stade de Lens affichait aussi guichets fermés pour la 35è fois de suite !

La « marseillaise » lensoise pour fêter la Sainte-Barbe à l’entrée des joueurs

Guichets fermés pour un « dramatico »

Ce classique de Ligue 1 opposait en effet deux équipes qui avaient besoin de se remettre la tête à l’endroit dans deux contextes différents. Éviter de couler définitivement pour un OL bon dernier au classement, en pleine crise après le nouveau changement d’entraîneur survenu cette semaine dans la cité des Lumières. Se remettre de la déculottée reçue mercredi soir en Ligue des Champions, à Londres, face à Arsenal (6-0), pour le RCL. Deux situations très différentes donc. Mais pour lesquelles la victoire était obligatoire.

Malgré ce contexte de « dramatico », les 38 130 spectateurs ont assisté à une rencontre animée, pleine de rebondissements, à défaut d’être un modèle de technique et de maîtrise. La première péripétie, c’est l’ouverture du score par des Lyonnais venus sans complexe avec un entraîneur intérimaire, Pierre Sage, décidé à favoriser le jeu. Le défenseur irlandais Jake O’Brien marque en effet de la tête sur corner (15è).

De quoi enfoncer les Lensois un peu plus dans leurs doutes ? Pas du tout puisque Wesley Saïd a la bonne idée d’égaliser quelques minutes plus tard en profitant d’une bourde de O’Brien. Ce but permet aux deux équipes de rentrer au vestiaire sur ce score de 1-1. Franck Haise va alors improviser une séance vidéo accélérée durant le repos. Il va surtout effectuer un coaching positif au moment des corons.

Vidéo Dailymotion SPORTS 59/62. Franck Haise en conférence de presse après Lens-Lyon.

Frankowski à la fête… de Sainte-Barbe

Le coach lensois remplace en effet un Deiver Machado en manque de rythme par un Przemyslaw Frankowski à la dérive ces dernier temps. Le piston polonais va-t’il être dopé par cette atmosphère de Sainte-Barbe, dans ces corons emplis de Polonia ? Sans doute puisqu’il va donner l’avantage à son équipe, en transformant un pénalty suite à une faute du Lyonnais Alvero sur Saïd. Le RC Lens prend l’avantage 2-1 sur Lyon (52è).

Un avantage qui tiendra 20 minutes puisque le même O’Brien égalise encore de la tête, à nouveau après un corner mal renvoyé par Neil El Aynaoui (72è). Les supporters des Gones jubilent, mais pas longtemps. Deux minutes plus tard en effet, Frankowski, encore lui, marque son second but en reprenant de volée un centre de Ruben Aguilar (74è). Un but spécial pistons qui redonne l’avantage aux Sang et Or alors qu’il reste plus d’un quart d’heure à jouer.

Dans les buts, Brice Samba, très sûr depuis le début du match, va tenir le résultat grâce à plusieurs parades décisives dans cette fin de match stressante et dominée par les Lyonnais. Le capitaine lensois efface ainsi sa soirée cauchemardesque de Londres.

Malgré l’expulsion de Florent Sotoca pour un tacle trop appuyé sur le champion d’Europe Nicolas Tagliafico, le RC Lens s’impose 3-2 devant une équipe de Lyon qui a livré peut-être son meilleur match de la saison. Mais qui reste scotchée à la dernière place après cette nouvelle défaite.

Les Artésiens eux restent invaincus après 9 rencontres. Ils confortent ainsi leur 6è place au classement de Ligue 1, quels que soient les résultats de dimanche. Mais surtout, ils obtiennent une victoire importante sur le plan mental.

La feuille de match

RC Lens-Olympique Lyonnais: 3-2 (1-1)

14è journée de Ligue 1. Stade Bollaert-Delelis à Lens. 38 130 spectateurs. Soirée froide. Pelouse en assez bon état.

Arbitre: Florent Turpin

Les buts : Saïd (26’), Frankowski (52’ sp, 74’) pour Lens. O’Brien (15è, 72è) pour Lyon.
Avertissements : RC Lens : Machado (33’), Medina (42’).
Carton rouge : Sotoca (90’).

RC Lens : Samba (cap) – Gradit, Danso, Medina – Aguilar (Haïdara, 78’), Abdul Samed, El Aynaoui (Mendy, 87’), Machado (Frankowski, 46’) – Sotoca, Pereira da Costa (Thomasson, 63’), Saïd (Guilavogui, 63’). Entraîneur: Franck Haise
Olympique Lyonnais : Lopes – Tagliafico, O’Brien, Lovren (Caleta-Car), Mata (Kumbedi, 89’) – Alvero (Akouokou, 63’), Caqueret – Moreira (Kadewere, 63’), Cherki, Nuamah (Baldé, 85’), Lacazette (cap). Entraîneur : Pierre Sage

LES REACTIONS

Franck Haise, entraîneur de Lens.  » Les joueurs avaient besoin de se rassurer. D’autant que Lyon était bien organisé, avec un bloc bas. Ils attendaient intelligemment qu’on s’ouvre pour nous contrer. La première partie, c’était donc des « soins », avant de se lâcher en 2è période.« 

Pierre Sage, entraîneur de l’OL.  » Les joueurs sont à féliciter sur certains points du match par rapport à des choses qu’ils ont bien maîtrisé. Mais il y a aussi des choses à changer si l’on veut que la belle prestation se transforme en résultat positif.« 

Ruben Aguilar, latéral du RC Lens.  » On s’attendait à un match compliqué, mais nous avons répondu présent. L’important aujourd’hui, c’est la victoire. Cela s’est joué au mental. Il y a des matches où on est moins bien et il faut gagner. Et il y a des matches où on très bon et on a 30 occasions, mais on ne gagne pas pas. Tout le monde préfère ce genre de résultat.

Anthony Lopez, gardien de l’OL.  » On sait que ça va être difficile jusqu’à la dernière journée. Ce qui nous a manqué ce soir, c’est d’éviter une succession de petites erreurs individuelles qui nous coûtent cher au final. On sait qu’on est très malade. A nous de les gommer le plus rapidement possible, pour aller chercher des points. « 

Retrouvez l’interview intégrale de Ruben Aguilar sur Dailymotion SPORTS 59/62.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1583 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.