La décision est tombée ce mercredi 11 janvier en début d’après-midi. Noël Le Graët est mis en retrait de la présidence, lors du comité exécutif (Comex) de la Fédération française de football. La décision semblait inéluctable après le nouveau dérapage du dirigeant breton dimanche soir concernant Zinédine Zidane. Le vice-président Philippe Diallo assurera donc l’intérim jusqu’à la communication définitive de l’audit diligenté par le ministère des Sports.
La réunion exceptionnelle du Comex a débuté vers 11h30 au siège de la FFF, rue d’Iéna à Paris. Le communiqué officiel tombait peu de temps après, vers 14h20. Il résumait ainsi les premières décisions prises.
« Noël Le Graët, en accord avec le Comité exécutif de la FFF réuni ce jour à Paris, a choisi de se mettre en retrait de ses fonctions de président de la Fédération jusqu’à la communication définitive de l’audit diligenté par le ministère des Sports, et dans l’attente de son analyse par le Comex de la FFF.
Le Comex de la FFF a par ailleurs décidé la mise à pied à titre conservatoire de Florence Hardouin, directrice générale de la FFF.
À compter de ce jour, Philippe Diallo, vice-président délégué de la FFF, assurera l’intérim de ces deux fonctions.
Enfin, le Comex de la FFF, informé des modalités de la prolongation du contrat de Didier Deschamps à la tête de l’Équipe de France jusqu’en 2026, l’a validée à l’unanimité. »
Trois décisions fortes du Comex
Tout était ainsi dit dans ces 9 lignes. La relative rapidité avec laquelle ont été prises ces décisions prouve que tout était déjà préparé. Et que le sort de Noël Le Graët était sans doute scellé d’avance. C’est peut-être le début d’un grand ménage au sein de la FFF. Un de plus…
Pressé par les nombreux journalistes présents rue d’Iéna, le président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, participait à ce Comex. Celui-ci, considéré comme proche de NLG, n’a fait aucun commentaire à la sortie de cette réunion exceptionnelle. Mais il a simplement lâché que Noël Le Graët était « très malheureux » après cette mise en retrait.
Mais déjà, les premières décisions sont fortes. Noël Le Graët est donc écarté de la présidence. Et cela même s’il a fait son mea culpa sur ses déclarations maladroites sur Zidane. La directrice de la FFF, Florence Hardouin, avec laquelle il est en conflit ouvert depuis plusieurs mois, est elle mise à pied à titre conservatoire. Et aussi, le contrat signé par Le Graët pour la prolongation (jusqu’en 2026) du contrat de Didier Deschamps est confirmé par le Comex.
La réaction de Didier Deschamps
Ce dernier était à Nice au moment du Comex. Le sélectionneur national accompagnait Brigitte Macron dans le cadre de l’opération Pièces Jaunes. DD a fait une brève déclaration devant les journalistes présents. « Ses propos comme il l’a reconnu et admis ont été inappropriés. Je trouve que c’est une très bonne chose qu’il ait présenté ses excuses à Zizou. La situation sportive fait que cela a amené à une rivalité sportive entre nous deux. Voire pour certains une opposition. Ce que je peux vous assurer aujourd’hui, comme hier, comme il y a des mois ou des années, c’est que j’aurais toujours beaucoup de respect pour lui par rapport à ce qu’on a vécu ou partagé ensemble, Déjà dans notre première vie comme joueur et par rapport à ce qu’il est, ce qu’il représente dans le football et le sport français. » Mais Deschamps parlait plus de Zidane que de Le Graët.
Cette décision remonte à vendredi dernier 7 janvier, lors de l’assemblée générale de la Fédération. Ce jour-là, Noël Le Graët semblait imposer sa totale autorité sur la FFF. Il a suffi d’un week-end et d’une énorme maladresse pour faire basculer la situation.
La pression du Gouvernement
Mais en réalité, le dirigeant était dans le collimateur de Amélie Oudéa-Castéra. La Ministre des Sports a en effet diligenté un audit, à la suite du conflit avec Florence Hardouin. Mais aussi et surtout après les soupçons de harcèlement sexuel révélées par plusieurs femmes proches du milieu du football. En particulier de l’agente de joueurs Sonia Souid. Et c’est bien dans l’attente des conclusions de cet audit que cette petite révolution de palais s’est produite ce 11 janvier.
A l’issue du Conseil des Ministres de ce jour, le porte-parole du Gouvernement, Olivier Véran, a même déclaré ceci en conférence de presse. « La FFF a besoin d’un président qui permette de donner une bonne image du football français à travers la planète ». Cette prise de position inattendue montre bien que cette affaire monte jusqu’au sommet de l’Etat.
Les prochains mois risquent donc d’être mouvementés car le président en retrait ne semble pas disposé, à l’instar de Bernard Laporte pour le rugby, de quitter son poste.