Comme prévu, le coup d’envoi de la seconde étape de la 23e Mini Transat EuroChef a été donné ce vendredi à 16 heures (heure de Paris). Propulsés par un faible flux de nord-est, les 86 concurrents toujours en lice dans l’épreuve ont alors quitté Santa Cruz de La Palma pour rejoindre Saint-François . Devant eux, une traversée de 2 700 milles mais aussi et surtout de nombreuses inconnues. La plupart d’entre eux traverse l’Atlantique pour la toute première fois. Outre les dévents des îles Canariennes, les solitaires vont aussi devoir composer avec des alizés mal établis et les nombreuses incertitudes que cette situation génère. Les Lillois Pierre Le Roy et Louis Mayaud ont pris un départ prudent dans cette 2ème étape de la Mini Transat.
Les solitaires vont devoir faire preuve de patience et d’opportunisme lors des prochaines heures pour s’extraire de l’archipel des Canaries. L’enjeu ? Réussir à déjouer au mieux les dévents des îles. En particulier celui de Tenerife dont le point culminant s’élève à 3 715 mètres d’altitude.
C’est le premier piège de cette 2ème étape de la Mini-Transat. « Les effets du Teide se font ressentir à plus de 60 milles. Les ministes vont devoir essayer de trouver le meilleur passage entre la Gomera et El Hierro qu’ils ont l’obligation de laisser à tribord. Ce ne sera pas si facile, d’autant qu’ils vont aussi devoir composer avec de nombreuses zones de molles et des alizés mal établis », explique Christian Dumard, consultant météo de la course.
Pierre Le Roy stressé au départ de la Mini Transat
Pierre Le Roy, l’un des deux Lillois engagés, se pose des questions sur ces conditions météo capricieuses. Un paradoxe. pour celui qui est prévisionniste à Météo France… « Je ressens pas mal de stress car la météo est assez complexe avec des options vraiment tranchées qui risquent de faire mal si on se trompe. On est trois quasiment à égalité à l’issue de la première étape. On sait donc que la Mini Transat va se gagner sur cette deuxième manche. C’est incroyable. En plus, je pense que l’on va se perdre assez rapidement. Au bout de deux ou trois jours, on ne se verra plus les uns et les autres. Il va falloir faire sa route, bien naviguer et puis on verra à l’arrivée.«
» Je sais la manière dont je fonctionne. « Le marin lillois a expliqué, lors d’une première vacation: » je réfléchis longtemps pour être sûr à 200% de ce que je veux faire. Je sais que je ne vais pas faire marche-arrière dans mes décisions. A l’arrivée, soit je serai content soit je me serai planté, mais j’assumerai. Je pense que je ne regretterais rien si j’ai fait mon analyse jusqu’au bout. La satisfaction à l’arrivée sera là dans tous les cas si j’ai la sensation d’avoir bien navigué .Mais je vise la victoire, c’est clair.«
Ceci expliquez le départ très prudent de « TeamWork ». Un départ dominé par le vainqueur de la 1ère étape Tanguy Bouroullec, sur « Tollec MPP/Pogo ». « Il va falloir être bien dessus. La nuit prochaine risque d’être très importante », a assuré Tanguy Bouroullec.
Louis Mayaud à la traîne
Dans la catégorie des voiliers de série, l’autre Lillois Louis Mayaud a pris un départ encore plus prudent. Le skipper de « Youkounkoun » pointait dans le dernier tiers de la flotte au premier pointage.
On notera l’abandon peu après ce départ « canarien » de la Mini Transat de l’Allemande Lina Rixgens. Son voilier (Avanade) a un problème de liaison entre la quille et la bulbe. Deux autres concurrents sont rentrés prématurément au port. Tanguy Aulanier (La Chaîne de l’Espoir) a eu une collision avec Camille Bertel (Cap Ingelec), qui a endommagé son étrave. L’Espagnole Pilar Pasanau (Gemese Peter Punk) a constaté elle, un problème de pilote automatique. Ils vont essayer tous deux de réparer sur place.
Mais cette 2ème étape, de la Mini Transat, décisive, ne fait que commencer. Il faut s’attendre à de nombreux rebondissements d’ici l’arrivée à Saint-François.
Infos Mini-Transat