NATATION: OBJECTIF PARIS 2024 POUR LES BETHUNOISES

Natation Béthune
Le centre aquatique rénové accueillait le 15ème meeting national de natation (photo JMD/Sports5962)

Le 15ème meeting national de natation de Béthune avait lieu le week-end dernier dans le centre aquatique rénové. A cette occasion, le Stade Béthunois Pélican Club célébrait le centenaire de sa création. Le club artésien a sorti ces dernières une génération exceptionnelle de nageuses, avec notamment trois internationales qui visent les Jeux Olympiques de Paris. Toutes participaient à ce meeting du centenaire.

Cyrielle Duhamel, Océane Carnez, Lison Nowaczyk, Bertille Cousson et Lou-Ann Guiton. Ce sont les noms des nageuses du club qui trustent ces dernières années des médailles dans les différents championnats de France. Une génération dorée formée par le staff technique dirigé par Grégory Lefebvre, avec Samuel Abgrall et Julien Adriansen. Toutes participaient ce premier week-end de mars au 15ème meeting national. Même la perle Cyrielle Duhamel, partie un peu brusquement s’entraîner dans le sud; mais toujours licenciée au Stade Béthunois Pélican Club.

Cyrielle Duhamel sous la houlette de Philippe Lucas

La native de Lens est toujours attachée au club qui l’a formé et soutenu durant de longues années. Le club avait créé toute une structure autour de Cyrielle. Cela lui a permis de disputer les Jeux Olympiques de Tokyo et de préparer ceux de Paris. Du moins jusqu’à ce que la championne de France du 4 nages leur annonce l’été dernier son départ pour Martigues. La Béthunoise partait en effet s’entraîner sous la houlette de l’emblématique, mais clivant, Philippe Lucas.

« Cela nous a surpris sur le coup, car nous l’avions toujours accompagné pour son projet sportif », avoue le président du club Thomas Carpentier. « Mais Cyrielle savait ce qu’elle voulait. A 23 ans, elle désirait prendre en mains sa carrière alors que nous l’avions toujours entouré. Mais elle est restée fidèle au club. Et en plus, les résultats avec Philippe Lucas, qui est un entraîneur réputé dur, sont bons. Nous respectons donc son choix. »

Des propos corroborés par son ancien entraîneur Julien Andriansen. « Cela s’est fait de façon un peu bizarre… Au début, nous n’étions pas calés sur le même projet. Cyrielle voulait à tout prix intégrer la structure de Philippe Lucas. Elle est responsable. On lui fait donc entièrement confiance. Et nous continuons quand même à l’accompagner dans son projet. »

Vidéo FFN. Découvrez Cyrielle Duhamel en quelques questions.

Le podium à Paris ?

Sous la houlette de l’ancien entraîneur de Laure Manaudou, Cyrielle Duhamel a déjà fait des progrès évidents. Elle a ainsi atteint l’hiver dernier une finale mondiale pour la première fois de sa carrière. C’était à Melbourne lors des championnats du monde en petit bassin où elle termine à la 6ème place du 400m 4 nages, sa course de prédilection.

Lors du meeting de Béthune, elle a gagné trois courses: les 200m et 400m 4 nages, comme prévu. Ainsi que le 200m brasse. Mais les choses sérieuses vont commencer avec les meetings internationaux de Nice, Marseille et Saint-Germain-en-Laye, dans le cadre du FFN Golden Tour. Cyrielle Duhamel est sans nul doute la nageuse nordiste la mieux placée pour participer à Paris 2024. Et pourquoi pas de monter sur le podium ? Philippe Lucas est un spécialiste pour cela. Et elle est détachée jusqu’aux Jeux par la Police nationale, au titre d’athlète olympique.

Dans le sillage de Cyrielle Duhamel, une autre Béthunoise a intégré le cercle encore fermé de l’équipe de France. C’est Océane Carnez. En 2021, la crawleuse pélican faisait partie du relais tricolore 4x200m nage libre, qui avait terminé à la 4ème place aux championnats d’Europe. Non sélectionnée pour Tokyo, elle faisait de nouveau partie du relais français l’an passé aux championnats d’Europe à Rome. Océane va désormais totalement se consacrer au 200m afin de décrocher sa place dans le relais.

Océane Carnez dans le relais 4x200m nage libre

Comme les autres nageuses élite du club, Océane rentrait d’un stage de deux semaines en Turquie. Un stage qui n’a pas été perturbé par le violent séisme qui a secoué le pays. Elle participera aussi au Golden Tour. Le premier objectif sera les championnats de France; pour conquérir une sélection soit à l’Universiade, soit aux Mondiaux Elite.

« La sélection d’Océane dans le relais constituait déjà une satisfaction », affirme ainsi son entraîneur. « Cette année, nous visons plus haut. Peut-être une sélection sur le 200m nage libre en individuel, tour en restant dans le relais. »

Cette année, elle va se concentrer totalement sur le 200m afin de rester dans le relais, ambitieux avant Paris 2024. « Nous sommes vraiment en train de construire un relais 4x200m qui est très jeune. On construit pour l’avenir mais on espère qu’il sera à Paris. Mais franchement ça s’est très bien passé avec l’équipe de France. Je n’ai que des très bons souvenirs. »

Océane va privilégier la natation jusqu’à Paris, tout en poursuivant ses études en STAPS à l’Université d’Artois à Liévin. Avant, le covid avait contrarié les études en biologie qu’elle avait entamé à l’Université de Liège.

Stade Béthunois Pélican Club
Océane Carnez (à gauche) au meeting de Béthune (photo JMD/Sports5962)

Le retour de Lison Nowaczyk

Troisième « mousquetaire » de l’équipe: Lison Nowaczyk. Après une année 2022 décevante, la sprinteuse béthunoise vise elle aussi une sélection pour les championnats du Monde en relais. Mais il s’agit du 4X100m nage libre. « C’est mon objectif principal. Si ça ne marche pas, il reste aussi les championnats du Monde universitaires et les championnats d’Europe U23, pour lesquels je peux réaliser les minima individuels. Dans tous les cas, il faudra se qualifier en juin. »

Pour Julien Andriansen, elle est sur la bonne voie après son année 2022 difficile. « Lison travaille bien. Elle revient petit à petit à son meilleur niveau. On espère que cela paiera en juin pour les championnats de France. »

L’Universiade prévue l’an dernier à Kazan en Russie a finalement été annulée, pour les raisons qu’on connaît. « A la place nous avons disputé les championnats du Danemark. Mais ce n’était pas du tout le même niveau », regrette la jeune fille originaire d’Auchel, qui se sent pourtant totalement intégrée au groupe France. « C’est cool de faire des compétitions avec tout le monde. »

Etudiante en lettres, Lison aimerait devenir professeur des écoles. Elle bénéficie pour cela d’un aménagement avec l’Université pour étaler ses études sur deux ans. « Cela se passe très bien. Je fais mon emploi du temps moi-même. Dès qu’il y a des compétitions ou des stages, quand j’ai des partiels, je peux les rattraper après. Cela se passe super bien et ça fait un poids en moins. »

Stade Béthunois Pélican Club
Lison Nowaczyk au centre aquatique de Béthune (photo JMD/Sports5962)

Plusieurs mois d’entraînement en extérieur !

Contrairement à Cyrielle, Lison et Océane vont rester à Béthune pour préparer les JO de Paris et tenter de se qualifier. Après neuf mois de fermeture pour travaux, le centre aquatique municipal a de nouveau ouvert ses portes en octobre dernier. Durant cette période difficile, les nageurs du Stade Béthunois Pélican Club sont allés s’entraîner à la piscine Art Déco de Bruay-Labuissière… totalement en extérieur ! Une période qu’elles ont finalement bien vécu.

« Cyrielle l’a déjà fait. Elle est restée tout le long à Béthune pour préparer les Jeux de Tokyo », explique ainsi Océane Carnez. « Moi, je ne me vois pas partir. Avec mes entraîneurs, Cela fait plusieurs années que nous construisons un projet pour Paris. Et là il est trop tard pour changer. Je me sens très bien ici et je ne vois pas l’intérêt de partir ailleurs. »

Derrière ces trois chefs de file, Bertille Cousson et Lou-Ann Guiton visent elles des sélections chez les plus jeunes. Elles complètent « une génération dorée qu’il sera difficile de conserver à Béthune après Paris 2024″, confie le président Carpentier. « Car c’est une génération jeune, qui peut aussi espérer aller à Los Angeles 2028.

Le Stade Béthunois Pélican Club dans le top 10 français

Dans un ensemble national dominé par les clubs du sud de la France, le Stade Béthunois Pelican Club fait un peu figure d’exception. A l’exemple d’Amiens qui reste la locomotive de la natation dans les Hauts-de-France, mais peut-être pas avec la même qualité de formation.

« On avait commencé à avoir des bons résultats avec Cyrielle« , conclut Julien Andriansen. « Ensuite on a bien travaillé sur la formation. Ce qui nous a permis d’attirer Océane et Lison, originaires du Béthunois. Et puis d’autres nageuses comme Bertille Colson et Lou-Ann Guiton ont voulu à leur tour intégrer notre structure, qui est ambitieuse, sérieuse, et avant tout familiale. »

Ceci explique sans doute que le Stade Béthunois Pélican Club figure dans le top 10 national. Et même s’il a perdu des licenciés à cause du covid et des travaux, le a repris son envol, et devrait avoir des nageuses aux prochains Jeux Olympiques.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1573 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

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