Tandis que le podium en Ultim est désormais connu avec l’arrivée de Thomas Coville (Sodebo) derrière Charles Caudrelier et François Gabart, la lutte se poursuit dans la Route du Rhum en IMOCA. L’avance de Charlie Dalin (Apivia) a fondu comme neige au soleil et Thomas Ruyant (LinkedOut) réussit un rapproché spectaculaire qui le relance dans la course à la victoire. Les prochaines heures seront décisives pour les grands monocoques du Vendée Globe.
Mercredi à 15h52 locale (20h52 heure de Paris), Thomas Coville a franchi en troisième position la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Son temps de course est de 7 jours, 6 heures, 37 minutes et 25 secondes. Il a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 20,28 noeuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 439 milles à la vitesse moyenne de 25, 42 noeuds.
Thomas Coville complète donc le podium de la Transat française. Une place de troisième qu’il occupe pour la quatrième fois en multicoque (troisième en ORMA en 2006, troisième en Ultim en 2010 et 2018), lui qui a remporté l’épreuve en monocoque en 2002.
Un peu moins rapide intrinsèquement que les deux leaders, Sodebo Ultim 3 a pu tout de même se mêler au match pour le plus grand plaisir de son skipper. Pas très à l’aise au près en début de course, il a refait une partie de son retard au portant avec quelques accélérations, mais sans doute moins de régularité que ses adversaires.
Suspense sur la Route du Rhum en IMOCA
Mais tout reste encore à faire dans les autres classes et catégories. D’autant que le contexte météo reste compliqué sur la route des Antilles. Dans ce contexte, après une semaine de course, le match reste plus ouvert que jamais, d’autant que les conditions à venir sont toujours aussi incertaines.
Du côté des IMOCA de la Route du Rhum, Charlie Dalin a vu son avance considérablement se réduire ces dernières 24 heures, passant de 74 milles à 21 milles sur son dauphin, Thomas Ruyant. « Mon objectif est la victoire et c’est maintenant que tout se joue » lançait le skipper de LinkedOut à la vacation de 10h (heure métropole), heureux de revenir dans la course.
Sept concurrents (Dalin, Ruyant, Beyou, Meilhat, Escoffier, Mettraux et Sorel) se tiennent en 120 milles et il reste encore 1 300 milles à parcourir. Autant dire que beaucoup de choses peuvent encore se passer…
» Il faut être dessus. C’est difficile de trouver du temps pour dormir »
Thomas Ruyant
« Ça va, Ça va ! Il y a de l’action, il y a du jeu, il y a de quoi faire dans ces alizés », explique ainsi le marin Dunkerquois. « En ce moment, c’est plutôt bien établi mais il y a beaucoup d’activité nuageuse notamment en fin de journée, avec des grains importants. Cela modifie la force et l’angle du vent, et de nuit, on ne voit rien. Cela peut être piégeux, il faut un peu de réussite. Il y a évidemment une stratégie de trajectoires pour négocier la courbure du vent liée à l’anticyclone, et il faut aussi bien gérer ces grains qui sont nombreux. «
Un duel avec Dalin pour la fin de course
Thomas poursuit. « Il faut être dessus, c’est difficile de trouver du temps pour dormir, ce sont des mini siestes. Dès que la force du vent change, les réglages sont différents, c’est bien sport ! Il y aura des changements de voiles d’ici peu car le vent devrait se renforcer dans la journée. Je verrais comment j’habille le bateau à ce moment-là !«
Au sujet de son duel avec Dalin, le skipper nordiste déclare: « Charlie va très vite, il a des foils plus puissants que l’ensemble de la flotte, donc il va vite. Cette différence est moins marquée au portant. Il faut en profiter, mon objectif est de gagner la course, et c’est maintenant que cela se joue. Je suis dessus, l’idée est d’aller vite.«
Je tire sur le bonhomme », avoue aussi Ruyant. « Mais peu importe je me reposerai en Guadeloupe. C’est serré, Jérémie (Beyou) est proche, Maxime (Sorel) revient fort, il y a aussi Paul (Meilhat), Kevin (Escoffier) et Justine (Mettraux). On est un petit groupe qui se tire bien la bourre. Nous le savions depuis le départ qu’avec 38 IMOCA ce serait forcément serré. C’est super, je suis ravi de participer à cette bataille ! «
Lors de cette vacation matinale, Thomas Ruyant a également eu une pensée pour les deux personnes de l’organisation disparues en mer, lors de l’arrivée victorieuse de Charles Caudrelier. Ce drame a bien sûr endeuillé le village de la course, ouvert cette semaine à Pointe-à-Pitre. Maintenant en Guadeloupe, l’organisation attend l’arrivée des autres Ultim.
Infos Route du Rhum