L’Ecosse passe un carton à la Roumanie (84-0) lors du match 30 de la Coupe du Monde de rugby, disputé dans la métropole de Lille samedi soir. Le stade Pierre-Mauroy était quasiment plein. Et les supporters écossais ont fait la fête en voyant leurs joueurs dérouler les essais face à des Roumains courageux, mais dépassés. Cela promet pour le dernier match de la poule B qui opposera l’Ecosse cette fois au complet à l’Irlande. tandis que dimanche prochain, les Roumains essaieront de laver l’affront face aux Tonga.
Après le temps « écossais » de la veille, l’été indien était de retour sur Lille pour le 3è match de la Coupe du Monde de rugby au stade Pierre-Mauroy, entre l’Ecosse et la Roumanie. Déjà… On s’attendait comme les deux précédents à une belle ambiance, avec les supporters du XV du Chardon présents en nombre. On a ainsi vu les kilts de sortie sur le parvis, même s’il faisait un peu plus frais en soirée.
Sur le papier, le match de Lille s’annonçait déséquilibré entre la 5è nation mondiale du rugby, l’Ecosse, et la 19è, la Roumanie. Cependant, on pouvait nuancer ce jugement. Car Gregor Townsend faisait tourner son effectif pour ce match à priori facile. Cela afin de reposer les cadres avant le choc face à l’Irlande la semaine prochaine.
Flowers of Scotland pour lancer le match
L’ambiance est montrée d’un cran lorsque les joueurs des Highlands ont quitté le terrain après l’échauffement. Tout le public attendait en fait le « Flowers of Scotland« , certainement le plus beau de tous les hymnes du rugby. Effectivement, ce moment d’émotion a bien eu lieu, avec des milliers d’Ecossais pour reprendre ce chant guerrier anti-anglais. De quoi avoir la chair de poule, même si l’on ne vient pas des Hautes Terres…
Les supporters ne vont pas tarder à vibrer. Dès la 9è minute en effet, le 3è ligne Hamish Watson déborde la ligne roumaine pour marquer en coin. Essai transformé par Ben Healy, et les « coiffeurs » écossais mènent déjà 7-0 face à des Roumains qui ont eux déjà encaissé 158 points en 2 matches !
Huit minutes plus tard, l’ailier Darcy Graham perce à son tour la défense jaune et sert le demi de mêlée Ali Price qui marque le 2è essai. L’Ecosse mène 14-0 après la transformation de Healy. Et sur la relance, on retrouve le supersonique Graham qui passe en revue toute la défense roumaine. Essai bien sûr transformé et le chardon domine déjà les Chênes (le surnom des rugbymen roumains) 21-0 après seulement 22 minutes de jeu ! L’addition sera certainement lourde pour les joueurs des Carpates…
D’autant que les Britanniques jouent façon All Black, avec un mélange de puissance et de vitesse. Mais les Roumains courageux résistent tant bien que mal face aux vagues noires. Jusqu’à la 30è minute où la digue jaune va craquer.
Trois expulsions en dix minutes !
Le talonneur Robert Irimescu, le 2è ligne Florian Rosu et l’ailier Marius Simionescu reçoivent successivement un carton jaune ! Les Ecossais vont profiter de cette supériorité numérique (15 contre 12 à un moment !) pour marquer 3 fois par Darcy Graham (34è et 40è) l’homme du match, ainsi que Matt Fagerson (38è),
En cette nuit de pleine lune, le monstre du Loch Ness dévore le loup garou des Carpates. Et au repos, l’Ecosse mène ainsi 42-0 contre la Roumanie à Lille. C’est bien parti pour nouveau carton.
Le calvaire se poursuit en effet pour les malheureux Roumains en seconde mi-temps, même s’ils récupèrent leurs joueurs expulsés en première. On assiste à nouveau à un florilège d’essais, qui rappelle la démonstration de la Nouvelle-Zélande la veille face à l’Italie. Des matches qui confirment le gouffre qui existe entre les deux divisions du rugby mondial. Et on se demande la pertinence d’étendre la prochaine Coupe du Monde à 24 nations…
On citera pour l’anecdote les essais marqués par Chris Harris (45è), Ollie Smith (53è, ), Ben Healy (58è). Ce dernier réussit en plus tous ses coups de pied. Puis plus tard Johnny Matthews (71è), Rory Darge (73è) et encore Darcy Graham (76è).
La fête dans les tribunes
Les supporters écossais font la « ola », tandis que les spectateurs français chantent la Marseillaise ! Quant aux supporters roumains, quand même présents, on ne les entend pas. Sauf sur une des rares séquences offensives où les avants jaunes flirtent avec l’en-but. Tout le monde souhaite à ce moment-là un essai des Roumains, qui ne lâchent pas, pour récompenser leur courage.
Mais les Ecossais euphoriques repartent à l’assaut après cette éphémère révolte des Roumains. Le score final est très lourd: 84-0, avec 12 essais transformés pour le XV du Chardon ! Les remplaçants écossais ont produit une démonstration impressionnante. Cette performance promet un choc explosif contre le voisin irlandais dans une semaine.
Et si c’était finalement l’Ecosse l’adversaire des Bleus en quart de finale ? C’est la seule question qui se pose après cet Ecosse-Roumanie à sens unique joué ce samedi dans la métropole de Lille. Mais où le public a pris beaucoup de plaisir.
Les réactions
Gregor Townsend, sélectionneur de l’Ecosse. « La touche a été très efficace, avec les ballons portés. La connexion entre les avants et les trois-quarts a été impeccable pendant la plupart du match. Notre discipline jusqu’à la 70e mn a été très bonne aussi. Mais la chose la plus importante, c’est l’équipe. L’équipe a bien fonctionné, a mis beaucoup de cohésion sur le terrain. »
George Horne, demi de mêlée de l’Ecosse. « C’était génial. Chaque fois qu’on a l’occasion de jouer pour l’Écosse, c’est excitant. A ce niveau et avec ce public – on avait l’impression d’être chez nous, les supporters étaient incroyables – on s’est bien amusés. Ces stades sont superbes, avec des gradins pleins tout autour, et on a l’impression que les supporters sont juste au-dessus de nous, surtout quand je pense que 90 % d’entre eux sont écossais. Les garçons ont réalisé une performance dont ils peuvent être fiers. »
Eugen Apjok, sélectionneur de la Roumanie. « On a été dans le match pendant les 20 à 25 premières minutes, mais après les cartons jaunes, ça a été difficile de revenir dans le match et on a commencé à sentir la fatigue. »
Taliauli Sikuea, ailier de la Roumanie. « C’était un match très difficile. On savait que l’Écosse faisait partie des meilleures équipes du monde. C’est la première Coupe du Monde pour beaucoup d’entre nous, et il y a vraiment un gros écart de niveau. On essaye de faire grandir l’équipe, mais jusqu’ici on n’a affronté que des équipes du Tier 1 et elles ont beaucoup trop d’expérience pour nous. »