RUGBY: LE LMRCV VEUT RESTER DANS L’ELITE FEMININE

LMRCV
Les Villeneuvoises face à Bordeaux (photo JMD/Sports5962)

Les joueuses du Lille métropole rugby club villeneuvois (LMRCV) participaient dimanche à la journée TYTG (two years to go) organisée au Stadium de Villeneuve-d’Ascq. Le LMRCV féminin disputait la 4ème journée du championnat Elite, juste avant le match de Fédérale 1 masculine de l’Olympique Marcquois. Malgré tout leur courage, les jeunes joueuses nordistes se sont inclinées 17-34 face à une grosse cylindrée du championnat, le Stade Bordelais. Ce match résume le challenge que le LMRCV doit relever cette saison.

Comme le football, le rugby féminin évolue aussi vers le professionnalisme. Mais à petites touches, et pas pour tous les clubs. Autrefois, tous avaient le même régime. Depuis quelques saisons, les clubs du Top 14 se dotent aussi d’une section féminine. Montpellier a été le précurseur et a par exemple fait venir les soeurs Ménager issues du LMRCV.

Le club villeneuvois lui n’a pas les moyens de salarier ses joueuses. De l’équipe championne de France en 2016, il ne reste plus que Yanna Rivoalen. La demi de mélée de l’équipe de France a toujours privilégié son métier de professeur d’EPS pour rester dans la région.

Le LMRCV féminin joue la carte de la formation

C’est pourquoi le LMRCV, qui est un club mixte, a choisi de jouer la carte de la formation. En association avec la section sports-études du lycée Beaupré d’Haubourdin, un centre de formation 100% féminin a été créé il y a deux ans. Laurent Vitoux, responsable de la section féminine, est à l’origine de cette initiative.

La carte jeunes va payer certainement dans l’avenir. Mais quand les jeunes villeneuvoises affrontent des équipes du niveau de Bordeaux, les défaites sont souvent inéluctables, comme l’explique l’entraineure (et ancienne capitaine) Alexandra Pertus.

Vidéo. Alexandra Pertus, entraîneure du LMRCV féminin.

Depuis le double titre de 2016 ( à XV et à VII), le LMRCV a perdu la plupart de ses joueuses, et notamment les internationales, parties dans les « clubs riches ». C’est le cas de Shannon Izar, Chloé Pelle, Gabrielle Vernier, Romane et Marine Ménager notamment. D’autres ont pris leur retraite comme Alexandra Pertus , Milena Soloch et les soeurs Gina et Laura Di Muzio.

De profonds changements en 5 ans

Le championnat Elite a aussi été refondu. Le Top 8 est devenu un Top 16 à deux poules, avant de passer à 14. La saison prochaine, il n’y aura plus que 12 équipes en lice. C’est dire que le maintien, qui reste clairement l’objectif des Lilloises, constitue un vrai challenge. D’autant que cette saison, le LMRCV ne bénéficie plus de l’apport des joueuses écossaises, venues renforcer l’équipe ces deux dernières saisons (effectives), dans le cadre d’une convention.

Le staff aussi a beaucoup changé. Le duo Fabien Couvreur-Guillaume Bacharach est parti en 2018, après avoir lancé « les putains de nanas », leur sunom. Ils ont été remplacés par le Belge Frédéric Cocqu et Cyril Fouda. Et l’année dernière, en pleine pandémie, Alexandra Pertus a rejoint Cyril Fouda pour diriger l’équipe féminine. Un signe fort de nommer une femme à ce poste. Une « gardienne du temple » tout comme Laura Di Muzio qui elle, est passée à la présidence du club. Auparavant, cette Valenciennoise avait été joueuse internationale, capitaine, et dernièrement, consultante de France Télévisions.

Les deux entraîneurs Cyril Fouda et Alexandra Pertus (photo JMD/Sports5962)

La saison passée, les Villeneuvoises avaient assuré un maintien relativement confortable. Mais la barre est plus haute cette saison. Les premiers résultats sont simplement logiques. Après une belle victoire à domicile contre Lyon (10-5), les Nordistes ont pris une sévère raclée à Blagnac (13-71) avant de perdre donc contre Bordeaux (17-34). Ces scores montrent bien l’existence d’un championnat à deux vitesses, avec deux niveaux différents.

Un championnat à deux vitesses

Au classement, après trois journées, le LMRCV est 4ème de la poule 2 avec 4 points, devant Bayonne (1pt), et Chilly-Mazarin (0). C’est certainement face à ces deux équipes que les métropolitaines joueront le maintien durant cette saison qui s’annonce difficile.

L’esprit de combat des Villeneuvoises contre les Bordelaises (photo JMD/Sports 5962)

La saison aussi sera longue. pour le LMRCV féminin. La phase de poules prendra fin le 8 mai. Ensuite les premiers joueront les play-off.

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1575 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.