La 52ème édition de la Solitaire du Figaro est partie dans l’après-midi de dimanche de Saint-Nazaire, ville du grand départ. C’est une des grandes classiques de la course au large. Un rendez-vous incontournable de l’été. Cette course mythique n’a fait que deux fois étape sur la Côte d’Opale. La première fois, c’était à Boulogne-sur-Mer en 2002. La seconde de la Solitaire du Figaro dans la région, c’était l’an dernier à Dunkerque. Retour sur cet évènement.
Saint-Nazaire, c’est un grand port qui rappelle beaucoup Dunkerque. Cette année, la ville de Loire-Atlantique accueillait le grand départ de la Solitaire du Figaro. La 52e édition promet un grand spectacle. Tout au long des 2400 miles à parcourir, les 32 skippers sont partis. Parmi eux, 12 bizuths tentent l’aventure pour la première fois alors que 5 navigatrices y prennent part avec enthousiasme.
Si cinq anciens vainqueurs d’étapes sont présents, Fabien Delahaye, Éric Peron, Alexis Loison, Gildas Mahé et Xavier Macaire, il n’y a pas d’anciens lauréats de la course. « Ce sera particulièrement intéressant car ça peut permettre à la relève de se montrer. Même si les cadors de la série sont là, cela devrait être très serré », affirme le directeur de course, Francis Le Goff.
Un contexte sanitaire particulier
Au programme des skippers : quatre étapes particulièrement exigeantes, des escales à Saint-Nazaire, Lorient, Fécamp, Baie de Morlaix et des points de passage prestigieux à La Corogne (étape 1), à l’île de Wight et Saint Gowen (étape 3) ainsi qu’aux îles Scilly et au phare du Fastnet (étape 4). Ce parcours, de plus de 2 400 milles, s’annonce donc particulièrement difficile, et propice à de nombreux retournements de situation.
Il y a un an, Dunkerque accueillait pour la première fois de son histoire la célèbre Solitaire du Figaro. L’évènement compensait l’annulation du Tour Voile 2020, victime du contexte sanitaire. En plein déconfinement, la 51ème édition de la Solitaire était aussi marquée par le covid. Il y avait du public; mais avec un protocole testé ici en vue du Vendée Globe prévu deux mois plus tard.
Le Figaro était la première course organisée en public depuis le début de la crise sanitaire. Le bassin de la Marine, au pied du grand bâtiment de la Communauté urbaine de Dunkerque, accueille les Figaros Bénéteau. Des mesures assez souples avaient été mises en place: sens de circulation unique; masque obligatoire; gel hydroalccolique aux entrées. Des restrictions devenues banales aujourd’hui.
Dunkerque constituait le terme de la 2è étape partie de la baie de Saint-Brieuc. C’était ensuite le point de départ de la 3ème à destination de Saint-Nazaire. Cette 3ème étape sera aussi la dernière. L’ultime étape allait en effet être annulée à cause de l’absence de vent. Une première…
Une édition étonnante
Etonnante 51e édition qui a bien failli ne pas avoir lieu à cause de la covid-19! La Solitaire du Figaro, fidèle à sa réputation d’être difficile, résiste. Et quelle édition encore ! Après un aller/retour au Fastnet depuis la Baie de Saint-Brieuc, les 35 marins engagés font cap pour la première fois de l’histoire de la course vers Dunkerque avant de redescendre vers Saint-Nazaire pour un tour des cotes françaises dans le petit temps… et les algues. Après une 4e étape annulée faute de vent, le vainqueur du Vendée Globe 2016, Armel Le Cléac’h, skipper de Banque Populaire, remporte cette 51e édition et entre dans le club très fermé (6) des triples vainqueurs de la course.
En ce début septembre 2020, la météo était clémente sur Dunkerque. Un air d’été indien avec quand même en fond le rebond de l’épidémie et la perspective d’une seconde vague.
C’est pourquoi le bon déroulement de cette édition inédite était étudiée de près par les organisateurs du Vendée Globe. Ceux-ci voulaient à tout prix accueillir du public aux Sables d’Olonne. Le protocole sanitaire appliqué sur la Solitaire du Figaro à Dunkerque et dans les autres villes servait de test en vue du départ du Tour du monde en solitaire et sans escale.
3ème victoire pour Armel Le Cléac’h
Le public dunkerquois était au rendez-vous, malgré ce contexte incertain. Le samedi du départ de la 3è étape, les spectateurs ont vu les bateaux quitté les pontons et franchir l’écluse d’accès au chenal. Des images toujours sympathiques.
Seul regret: il n’y avait aucun concurrent nordiste engagé dans cette 51ème édition. Pas plus que cette année… Le dernier, c’était Thomas Ruyant venu préparer le Vendée Globe en 2019 en disputant une course sur Figaro Beneteau. L’an passé, Thomas finalisait la mise au point de son IMOCA 60 pieds. Cette année, le marin dunkerquois a disputé l’Ocean Race Europe, toujours avec LinkedOut.
Quand ils ont pris le départ de cette 3ème étape de la Solitaire du Figaro à Dunkerque, les concurrents ne pensaient certainement pas que la course s’arrêterait à Saint-Nazaire.
Vainqueur de la 2ème étape dans la cité Jean-Bart, Armel Le Cléac’h, sur Banque Populaire, va assurer la victoire au classement général. Le lauréat du Vendée Globe 2016-2017 remportait ainsi la Solitaire du Figaro pour la 3ème fois de sa carrière, après 2003 et 2010.
ENCADRE. BON DEPART DE LA 52éme SOLITAIRE DU FIGARO
La 52e Solitaire du Figaro est lancée. Depuis 17h57 ce dimanche, après un rappel général, les
34 marins ont enfin mis fin à l’attente qui les rongeait. Dans un vent d’ouest d’une douzaine
de nœuds et sur une mer plate, ils ont salué le public nazairien venu en nombre les
encourager avant d’amorcer une descente au portant en direction de la Corogne.
Signe du mors au dent qui anime l’ensemble de la flotte, le départ initialement prévu à 17 h 45 a été légèrement différé pour cause de rappel général, trop de concurrents ayant prématurément franchi la ligne. La deuxième tentative a finalement été la bonne. Dans des conditions idéales, au large de l’imposant pont de Saint-Nazaire, Gildas Mahé (Breizh Cola) s’est élancé en tête. Le plus vieux skipper de la flotte (46 ans) devançait alors le bizuth américain Jesse Fielding (Opportunity – States Street marathon sailing), preuve si l’en était besoin que skippers expérimentés et nouveaux venus ont tous l’envie et les moyens de défendre leurs chances.
Tom Laperche sort de l’estuaire en tête
Quelques minutes plus tard, c’est finalement Benoit Mariette (Génération Senioriales) qui passait la bouée N°7 en tête (première marque de parcours), devant Elodie Bonafous (Bretagne – CMB Océane) et Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance). Dans leur sillage, l’ensemble de la flotte établissait progressivement le grand spi. Au passage de la deuxième et dernière bouée du parcours côtier , Tom Laperche faisait parler sa vitesse et prenait provisoirement les commandes de la course. Benoit Mariette restait deuxième devant Elodie Bonafous. Alexis Thomas (La Charente Maritime), Martin Lepape (Gardons la vue), Gildas Mahé (Breizh Cola), Pierre Quiroga (skipper Macif 2019), Damien Cloarec (Saferail), Gaston Morvan (Bretagne CMB – Espoir) et Pierre Leboucher (GUYOT Environnement – Ruban Rose). Il reste désormais un peu moins de 620 milles à
l’ensemble de la flotte pour en découdre !