Après un premier tour conclu sur trois victoires en autant de matchs, puis une attente de six jours, l’équipe de France de volley-ball abordait lundi soir à Ljubljana la phase à élimination directe du Championnat du monde 2022 par un huitième de finale piège face à une équipe du Japon qui n’avait rien à perdre. Avec ses deux Nordistes Barthélémy Chinenyeze et Yacine Louati, la France arrache la qualification au bout du bout d’un suspense insoutenable face aux Nippons, qui ont obtenu une balle de match. les champions olympiques affronteront l’Italie mercredi en 1/4 de finale. Avec deux jours de récupération en moins…
La longue coupure imposée aux Français par un calendrier farfelu n’a pas eu trop de conséquences pour les Bleus. L’équipe de l‘Italien Andrea Giani a lutté face à une équipe du Japon entraînée par le Français Philippe Blain. Cela donnait des temps morts atypiques, avec des consignes en italien pour les Français. Et un discours en anglais pour les Japonais. Seul regret: la salle est aux trois-quarts vide. On se serait presque cru un an en arrière à Tokyo, lors du tournoi olympique disputé à huis clos.
Un match interdit aux cardiaques
Mais il ne fallait pas être cardiaque pour suivre ce match en tant que supporter. Pourtant, les Bleus démarrent bien et déroulent le 1è set gagné facilement 22-17 en 22 minutes. Mais voilà, en face évoluent des Japonais surmotivés, qui n’ont rien à perdre face aux champions olympiques sortants. Emmenés par leur libero Yamamoto et leur pointu Nishida, qui sortent un match exceptionnel, ils égalisent en gagnant la 2ème manche 25-21 en 23 minutes. Plusieurs cadres de l’équipe de France de volley (Patry, Clévenot, Grebennikov) n’ont pas leur rendement habituel face au Japon.
Mais grâce notamment à Stephen Boyer et le Dunkerquois Barthélémy Chinenyeze, impressionnants en attaque comme au block, la France arrache un 3ème set très disputé 26-24 en 30 minutes. Le Tourquennois Yacine Louati, lui, rentre ponctuellement pour amener sa qualité de service. Malheureusement, Kevin Tillie se blesse et quitte la rencontre.
Alors que l’on croit le plus dur réalisé, les joueurs de Philippe Blain se déchaînent à nouveau dans le 4ème set irrespirable qu’ils gagnent 25-22 en 34 minutes. Tout est à refaire.
Le tie-break résume parfaitement la tension de ce match couperet. Les Nippons, euphoriques, prennent l’avantage d’emblée. Mais les Français, avec un Trévor Clévenot retrouvé, recollent au score 5-5. Ce sera le bras-de-fer jusqu’à la fin entre deux équipes qui ne lâchent rien.
La France sauve une balle de match
Les Bleus obtiennent une balle de match qu’ils ne parviennent pas à concrétiser. Puis c’est au tour des Japonais d’en avoir une. Mais elle va dans le filet. A 16-15, 2ème balle de match pour la France ratée aussi. La 3ème sera la bonne. Quentin Jouffroy rentre au service. Earvin N’Gapeth, la star du volley , réussit un coup dont il est coutumier et la France se qualifie au bout du suspense en gagnant cette 5ème manche 18-16 en 23 minutes face au Japon.
Ce combat intense de presque 2h15 risque de peser dans les jambes mercredi contre l’Italie, championne d’Europe. Un quart de finale redoutable car les Transalpins bénéficient de deux jours de récupération supplémentaires. Mais avec ces Français là, tout est possible. Surtout si tous évoluent à leur meilleur niveau, ce qui n’était pas le cas face au Japon.
Les réactions
Andrea Giani, sélectionneur de l’équipe de France.« Nous savions que ce serait un match difficile et que les Japonais jouaient bien au volley. Nous avons joué deux matchs contre eux cette saison (deux victoires 3-0 en Volleyball Nations League), celui-ci a été très différent. Il a été compliqué, mais à chaque fois, les joueurs ont réussi à rester dans le match, jusqu’au dernier point, quand Quentin Jouffroy a servi. »
Barthélémy Chinenyeze, central de l’équipe de France. » Cela a été un match fou, et très dur. Nishida en face était en feu. On a essayé de le bloquer. Mais on s’attendait à cette opposition.«
Antoine Brizard, passeur de l’équipe de France. « Tout leur a réussi ce soir, des défenses aux « block out » en passant par les challenges, il y a des matchs comme ça où tout réussit à l’adversaire, ça nous est déjà arrivé, le plus important est la qualification. Il ne faut pas se dire qu’on a fait un mauvais match, parce que ce n’est pas vrai, il faut vraiment féliciter les Japonais pour leur niveau de jeu.«
Jennia Grebennikov, libero de l’équipe de France. » On ne joue pas notre meilleur volley, mais on gagne dans la difficulté, c’est le plus important. Les joueurs qui rentrent nous ont fait du bien, la défense de Quentin à la fin est incroyable, on peut compter sur tout le monde, c’est cool. Maintenant, on a encore une grosse bataille à venir face à l’Italie, tout le monde veut nous battre, personne n’a la pression contre nous, il va falloir bien récupérer, parce que c’était un long match. »
La feuille de match
Le groupe France au Mondial
1 – CHINENYEZE Barthélémy – Central – 28/02/98 – Milan (ITA)
2 – GREBENNIKOV Jenia – Libéro – 13/08/90 – Zénith Saint-Pétersbourg (RUS)
4 – PATRY Jean – Pointu – 27/12/96 – Milano (ITA)
6 – TONIUTTI Benjamin – Passeur – 30/10/89 – Jastrzesbski Wegiel (POL)
7 – TILLIE Kevin – Récep/Attaquant – 02/11/90 – Varsovie (POL)
9 – NGAPETH Earvin – Récep/Attaquant – 12/02/91 – Modène (ITA)
11 – BRIZARD Antoine – Passeur – 22/05/1994 – Piacenza (ITA)
12 – BOYER Stéphen – Pointu – 10/04/96 – Jastrzesbski Wegiel (POL)
14 – LE GOFF Nicolas – Central – 15/02/92 – Montpellier
15 – HENRY Médéric – Central – 20/06/95 – Le Plessis Robinson
17 – CLEVENOT Trevor – Récep/Attaquant – 28/06/94 – Jastrzesbski Wegiel (POL)
19 – LOUATI Yacine – Récep/Attaquant – 04/03/92 – Fenerbahce (TUR)
20 – DIEZ Benjamin – Libéro – 04/04/98 – Tours VB
25 – JOUFFROY Quentin – Central – 05/07/93 – Narbonne