Ce week-end, la piscine Marx-Dormoy à Lille accueille le tournoi international Serge-Cuvelier de water-polo. Le LUC champion de France avait ainsi invité trois clubs européens, dont celui de Dunaujvaros (Hongrie), l’un des meilleurs d’Europe. Un club de water-polo où opère depuis plusieurs saisons la Villeneuvoise Géraldine Mahieu. Internationale française avant son départ au pays magyar, elle joue depuis un an au sein de l’équipe de Hongrie, en vue de Paris 2024.
Géraldine Mahieu retrouvait non sans plaisir la piscine Marx-Dormoy, où elle a évolué plusieurs saisons sous les couleurs du LUC water-polo, inamovible champion de France depuis 8 ans. A l’automne 2017, la Villeneuvoise quitte Lille pour tenter l’aventure en Hongrie. Cela au prestigieux club de Dunaujvaros qui lui offre la possibilité d’une carrière professionnelle.
Mais la grande joueuse native de Villeneuve-d’Ascq était ravie de ce retour à Lille. » C’est effectivement un plaisir car toute ma famille est là. C’est toujours bien de pouvoir revenir ici. »
Capitaine de l’équipe de France, puis internationale hongroise
Si la première saison loin des siens, en Europe de l’Est, dans un pays relativement peu fréquenté des Occidentaux, a été difficile, la suite s’est beaucoup mieux passée. Géraldine a accumulé les titres nationaux et internationaux et a changé de dimension. Elle a notamment gagné les deux principales compétitions de clubs européennes: la LEN Trophy, et la Super Coupe d’Europe. Pas moins.
Elle s’est surtout bien intégrée à la vie en Hongrie, au point d’en prendre la nationalité il y a quelques mois. Et de jouer maintenant sous les couleurs hongroises après de nombreuses sélections en équipe de France. Elle était même la capitaine des Bleues lors du tournoi de qualification olympique (TQO). Elle était déçue par l’échec de la sélection tricolore. Tout en s’inquiétant de la disponibilité des meilleures joueuses françaises pour Paris.
Après la déception d’avoir raté les JO de Tokyo avec les Bleues, la Nordiste a changé de projet. Comme on l’a entendu lors de ce tournoi Serge-Cuvelier disputé dans une certaine confidentialité, Géraldine parle parfaitement la langue magyare. Si elle apprécie la vie à Dunaujvaros, une ville de 54 000 habitants située dans le centre du pays, son choix est avant tout sportif.
« C’est magique de pouvoir jouer à l’étranger »
Géraldine Mahieu
Géraldine vise tout simplement à 29 ans le titre olympique. Car l’équipe nationale de Hongrie est aussi l’une des meilleures du Monde. Et l’occasion pour elle est unique. » J’ai trouvé une nouvelle famille un peu comme à Lille avant. C’est vraiment bien. Je peux évoluer au meilleur niveau, avec des conditions professionnelles. C’est vraiment bien. »
Objectif le titre olympique à Paris
Face à son ancien club, la solide nordiste n’a pourtant pas fait de sentiment. Il est vrai qu’il n’y a plus de joueuses présentes avec elle dans la conquête des premiers titres nationaux du LUC (2014, 2015, 2016). L’équipe huit fois championne de France a connu un véritable bouleversement. Son entraîneur grec Filippos Sakellis est parti pour un nouveau challenge à l’étranger, suivi par sa compagne Clémence Clerc, qui avait dû arrêter le water-polo à cause d’une hernie discale. Dunaujvaros s’impose ainsi 15-9 face au LUC water-polo.
Cependant, l’ancienne lilloise constate les progrès du water-polo féminin en France. » Avec le LUC, d’autres clubs sont arrivés comme Nice, Nancy, Mulhouse. Tout le monde essaye d’évoluer à l’image du championnat masculin. Beaucoup d’équipes jouent maintenant la Champions’ League. Je suis contente que le water-polo féminin français puisse ainsi progresser. »
Mais à Paris 2024, son choix est fait. Elle ne portera pas le bonnet ni le maillot de bain tricolore. Elle pourrait être la première joueuse nordiste championne olympique de water-polo. Mais sous les couleurs de la Hongrie…