CANOE-KAYAK. LE RETOUR DE ADRIEN BART A SAINT-LAURENT-BLANGY

Adrien Bart à Saint-Laurent-Blangy
Adrien Bart a retrouvé la base nautique de Saint-Laurent-Blangy @JMD/Sports5962

Cinq jours après sa 4ème place obtenue aux Jeux Olympiques de Tokyo, Adrien Bart était de retour à Saint-Laurent-Blangy, près d’Arras. Le céiste immercurien a été au Japon le meilleur tricolore en course en ligne. Devant les membres et les proches de son club, l’ASL canoë-kayak, Adrien a raconté son beau parcours olympien, même s’il se sent frustré d’avoir raté la médaille de bronze pour quelques centimètres.

Il faisait bon ce jeudi soir à la base nautique Robert-Pecqueur. Une centaine de personnes proches du club s’étaient réunies pour fêter le retour de Adrien Bart à Saint-Laurent-Blangy. » Cela faisait un moment que nous n’avons pas pu nous réunir pour fêter un événement », a ainsi rappelé le président du club Olivier Bayle. » C’était bien sûr à cause du covid. Le fait de nous retrouver ce soir montre que la situation s’améliore ».

Les supporters de Adrien Bart veillent à Saint-Laurent-Blangy

Effectivement, ce moment de convivialité apportait un peu de fraîcheur au milieu de l’été, quelques jours après la fin des Jeux Olympiques. A Saint-Laurent, ses proches, ses amis, ses supporters, ses partenaires, se sont réunis deux fois au milieu de la nuit pour suivre ensemble son parcours à Tokyo. Olivier Bayle avait demandé l’autorisation d’ouvrir le club à 2 heures du matin au maire de la commune, qui a spontanément donné son accord.

Les participants ont vécu deux nuits inoubliables, même si leur favori a échoué au pied du podium, en canoë monoplace 1000m. D’où sa frustration à chaud après la course, qu’il a exprimé sur France Télévisions. Mais quelques jours après la finale, Adrien a commencé à digérer sa déception.

Vidéo. Adrien Bart nous explique comment il réagit après sa frustration de Tokyo.

Hormis Adrien, deux autres membres du club étaient présents à Tokyo: Anthony Soyez, entraîneur national, et l’arbitre Michel Létienne. Au micro, devant ses fans, Adrien Bart a raconté son aventure olympique, marquée par un contexte sanitaire totalement inédit et très contraignant.

Le cadre tout d’abord. » Un hôtel traditionnel japonais, comme on l’imagine avec les murs en toile. Avec un personnel très accueillant. Mais nous étions dans une bulle sanitaire. Nous ne sortions de l’hôtel que pour aller sur le site de compétition ».

Un parcours compliqué mais bien mené

Adrien et son entraîneur Anthony Soyez arrivent au village olympique le 30 juillet, derrière la première partie de la délégation française entrée en lice les premiers jours.  » Au village, on a senti une véritable effervescence. Mais aussi, un protocole sanitaire que l’on a dû suivre à bloc ». Ils auront ainsi subi 20 tests salivaires en quelques jours. Mais les Artésiens vivent bien ces contraintes.

Arrive enfin le début de la compétition. Un moment que Adrien attendait impatiemment car il figure dans les dernières épreuves de la quinzaine, et se morfond un peu de voir les autres courir. » La veille de la course, je dors mal. Je suis crispé en série. Ce que je fais n’est pas suffisant. Mais je suis satisfait de me qualifier directement pour les demi-finales. »

Ces demi-finales sont déjà relevées. Il ne peut pas se permettre de relâcher en fin de course car la lutte est âpre. Et il réalise un super-temps pour se qualifier. Il lui reste alors deux heures pour récupérer.

 » C’était la plus belle course de ma vie… »

Adrien Bart, 4ème du C1 1000m à Tokyo

En finale, Adrien choisit de partir prudemment. Aux 250m, il accélère une première fois. Une 2ème fois aux 500m avant de terminer à bloc, à la lutte avec le Moldave Tarnovschi pour la 3ème place. » Souvent, c’est à la bagarre comme là que je finis le mieux. Mais là, ça n’a pas réussi ».

La médaille ratée d’un souffle

Résultat, la photo-finish pour départager les deux céistes. Malheureusement, Adrien Bart rate la médaille de bronze pour quelques centimètres. La frustration est énorme sur le coup. Mais quelques jours après, il n’a pas de regrets.  » C’était certainement la meilleure course de ma vie. Mais cela n’a pas été suffisant. Les seuls regrets que j’ai, c’est par rapport aux efforts accomplis avant. Ces années d’effort n’ont pas été récompensées… »

Adrien Bart aux côtés du président de l’ASL canoë-kayak Olivier Bayle (photo JMD/Sports5962)

Après la course, le céiste de Saint-Laurent-Blangy va faire le buzz sur les réseaux sociaux. Notamment après son interview pleine de sincérité sur France TV. » Tu as fait preuve d’une grande dignité et je t’en félicite », conclue Olivier Bayle, sous les applaudissements des supporters. Adrien a ainsi eu l’élégance de ne pas évoquer le passé de son vainqueur du jour Serghei Tarnovshi suspendu quatre ans pour dopage après les Jeux de Rio.

Trois ans à fond pour préparer Paris 2024

Anthony Soyez, son entraîneur, confie avoir passé cinq ans extras avec Adrien. » Il a su gérer la crise sanitaire. Il a su rebondir après un début de saison compliqué. Mais je n’ai pas été surpris vu la force de caractère et le niveau du gaillard… »

Ce qu’a confirmé l’arbitre Michel Létienne, présent aussi à Tokyo. Celui-ci a d’ailleurs ramené de Tokyo deux plaques de bateau que Adrien a dédicacé.

Autre bonne nouvelle: depuis le 1è juillet, le céiste artésien est salarié de l’ASL canoë-kayak avec un contrat de sportif de haut-niveau. Son club va le détacher à 100% pour qu’il prépare au mieux les Jeux Olympiques de Paris, qui vont arriver très vite.

Vidéo. Adrien Bart désormais céiste professionnel à 100% grâce à son club.

Après tous ces efforts et une année très chargée, on pourrait penser que l’heure des vacances est arrivée. Mais à Saint-Laurent-Blangy, Adrien Bart nous a annoncé qu’il faudra attendre encore quelques semaines.

Dès la semaine prochaine en effet, le coureur immercurien part aux Etats-Unis disputer une épreuve de Coupe du Monde qui réuni les meilleurs. Suivront ensuite les Championnats du Monde, du 16 au 19 septembre à Copenhague.

 » Après seulement, je vais prendre trois semaines – un mois de repos pour bien poser les choses, réparer mon corps, et commencer à réfléchir à un plan de bataille pour bien préparer Paris 2024.« 

La saison n’est donc pas finie pour Adrien. Mais le compte à rebours a déjà commencé pour les prochains Jeux Olympiques. Il n’aura alors que 32 ans, l’âge de la maturité en canoë.

Adrien Bart entouré de ses partenaires à Saint-Laurent-Blangy (photo JMD/Sports 59/62)
A propos de JEAN-MARC DEVRED 1573 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.

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