CYCLISME: DES PAVES EN EXCELLENT ETAT AVANT PARIS-ROUBAIX 2022

pavés Paris-Roubaix
Les pavés du secteur de Mons-en-Pévèle très secs (photo JMD/Sports5962)

Ce mardi 12 avril, les organisateurs de Paris-Roubaix ont reconnu les secteurs pavés de Paris-Roubaix 2022. Après presque deux ans d’absence et une reprise en octobre dernier, la reine des classiques retrouve sa programmation au début du printemps. Quelques jours avant la course, cette traditionnelle reconnaissance a montré que la plupart des secteurs étaient en bon état. Dimanche (et samedi pour les Femmes), on devrait retrouver un Paris-Roubaix plus semblable aux éditions précédentes, avec du soleil et de la poussière.

On peut bien parler de tradition. Le mardi précédant la course, organisateurs, élus et journalistes se retrouvent « chez Françoise », le café de Troisvilles qui marque le début des secteurs pavés de Paris-Roubaix. Christian Prudhomme, le directeur du cyclisme chez Amaury Sports Organisation (ASO) était absent lors de cette journée de travail très conviviale. Il a laissé ses directeurs de course Thierry Gouvenou et Franck Perque diriger l’opération.

L’excellent travail des collectivités locales et des lycées

Une omelette pour démarrer la journée et les participants partent en convoi sur la 2ème partie du parcours, qui suit la longue traversée de la plaine picarde au départ de Compiègne.

Première impression: les services techniques des communes et communautés d’agglomération situées sur le parcours, du Département du Nord ; mais aussi les lycées horticoles et les Amis de Paris-Roubaix ont bien fait leur travail. Six mois seulement après la dernière édition organisée en octobre 2021, tous les secteurs pavés de Paris-Roubaix situés dans le Cambrésis, le Valenciennois et la Pévèle, étaient dans un excellent état. Pas de trous ni d’herbe. Encore moins de boue malgré les pluies de la semaine dernière. Quelques petits résidus d’eau. Rien à voir avec les pavés gluants de 2021 qui avaient donné lieu à une édition dantesque.

Cette fois, les véhicules ont soulevé plutôt de la poussière, très présente à certains endroits. Et puis, après un arrêt à Denain pour présenter le 2ème Paris-Roubaix Femmes, les protagonistes se sont arrêtés devant la mythique trouée d’Arenberg, où les attendaient le président de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, Aymeric Robin, et le maire de Wallers-Arenberg, Salvatore Castiglione.

Organisateurs et élus ont comme habituellement déposé une gerbe de fleurs sur la stèle dédiée à la mémoire de Jean Stablinski. Le mineur-coureur nordiste a découvert cette tranchée d’Arenberg atypique, tout en longueur sur 2,3 km située en pleine forêt.

Retour vers un Paris-Roubaix sec et poussiéreux

C’est l’occasion du point-presse d’ASO, directement sur les pavés où quelques promeneurs profitent du soleil. Visiblement, tout le monde était ravi de se retrouver dans des conditions normales, après deux années d’annulations et de reports dans un contexte contraignant. La 119è édition s’annonce bien vu l’état du parcours et les prévisions météo.

 » On a souvent eux des soucis ces dernières années avec le secteur d’Haveluy juste avant la trouée d’Arenberg », explique Thierry Gouvenou, le directeur de course de Paris-Roubaix Elite. » Cette année, il est nickel. Et je pense que les conditions météo nous aident bien. On nous annonce une semaine assez sèche. Déjà sur la reconnaissance aujourd’hui, on s’aperçoit que tous les secteurs sont extrêmement secs. On s’attend à un Paris-Roubaix avec du vent, de la poussière. Ce sera différent de l’année passée. Mais c’est bien venu quand même. »

Deux légères modifications aux pavés de Paris-Roubaix

Cette année, les rares modifications de parcours se situent au niveau des premières difficultés. Le secteur de Vertain (n° 26) fait son retour au programme dans sa version longue, tout comme le plus abordable secteur de Saulzoir (n° 24), où les élèves du lycée horticole de Raismes ont pu détailler l’art du pavage à leurs visiteurs du jour. 

Après le point-presse sur la tranchée et la pause-repas sur le site minier rendu célèbre par Germinal, les organisateurs ont poursuivi leur périple entre le secteur du Pont-Gibus jusqu’à Templeuve, où les attendait le maire Luc Monnier, tout aussi mordu de vélo que les autres élus rencontrés. L’occasion de déguster cette fois une bière et les gaufres locales, avant de mettre fin à cette reconnaissance.

Auparavant, la caravane a fait un arrêt sur le difficile tronçon de Mons-en-Pévèle, où des campings-cars commençaient déjà à s’installer. Les supporters de Groupama-FDJ et TotalEnergies notamment investissaient les lieux. Là aussi, les « inspecteurs » ont constaté un très bon état des pavés.

Ils ont ainsi attribué une note de difficulté à chacun des  secteurs pavés de ce 119è Paris-Roubaix. Une note évaluée en fonction de leur longueur, de l’irrégularité des pavés, de l’état général du tronçon et de son emplacement. Les secteurs classés cinq étoiles restent la Trouée d’Arenberg (n° 19), Mons-en-Pévèle (n° 11) et le Carrefour de l’Arbre (n° 4).

Une gerbe a été déposée sur la stèle de Jean Stablinski (photo Sports 5962)

Les 30 secteurs pavés de Paris-Roubaix 2022

30 : Troisvilles à Inchy (km 96,3 – 2,2 km) ***

29 : Viesly à Quiévy (km 102,8 – 1,8 km) ***

28 : Quiévy à Saint-Python (km 105,4 – 3,7 km) ****

27 : Saint-Python (km 110,1 – 1,5 km) **

26 : Vertain à Saint-Martin-sur-Écaillon (km 117,9 – 2,3 km) ***

25 : Haussy (km 123,7 – 0,8 km) **

24 : Saulzoir à Verchain-Maugré (km 130,6 – 1,2 km) **

23 : Verchain-Maugré à Quérénaing (km 134,9 – 1,6 km) ***

22 : Quérénaing à Maing (km 137,6 – 2,5 km) ***

21 : Maing à Monchaux-sur-Ecaillon (km 140,7 – 1,6 km) ***

20 : Haveluy à Wallers (km 153,7 – 2,5 km) ****

19 : Trouée d’Arenberg (km 161,9 – 2,3 km) *****

18 : Wallers à Hélesmes (km 167,9 – 1,6 km) ***

17 : Hornaing à Wandignies (km 174,7 – 3,7 km) **** (premier secteur de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift)

16 : Warlaing à Brillon (km 182,2 – 2,4 km) ***

15 : Tilloy à Sars-et-Rosières (km 185,6 – 2,4 km) ****

14 : Beuvry-la-Forêt à Orchies (km 192 – 1,4 km) ***

13 : Orchies (km 197 – 1,7 km) ***

12 : Auchy-lez-Orchies à Bersée (km 203,1 – 2,7 km) ****

11 : Mons-en-Pévèle (km 208,6 – 3 km) *****

10 : Mérignies à Avelin (km 214,6 – 0,7 km) **

9 : Pont-Thibault à Ennevelin (km 218 – 1,4 km) ***

8 : Templeuve – L’Epinette (km 223,4 – 0,2 km) *

8 : Templeuve – Moulin-de-Vertain (km 223,9 – 0,5 km) **

7 : Cysoing à Bourghelles (km 230,3 – 1,3 km) ***

6 : Bourghelles à Wannehain (km 232,8 – 1,1 km) ***

5 : Camphin-en-Pévèle (km 237,3 – 1,8 km) ****

4 : Carrefour de l’Arbre (km 240 – 2,1 km) *****

3 : Gruson (km 242,3 – 1,1 km) **

2 : Willems à Hem (km 249 – 1,4 km) **

1 : Roubaix – Espace Charles Crupelandt (km 255,8 – 0,3 km) *

UN DEUXIEME PARIS-ROUBAIX FEMMES PROMETTEUR

Thierry Gouvenou, Franck Perque, Anne-Lise Dufour et Aymeric Robin lors de la présentation du 2ème Paris-Roubaix femmes (photo JMD/Sports 5962)

Au milieu de la reconnaissance des pavés, les organisateurs d’ASO et les élus de Denain ont présenté à la presse la 2ème édition de Paris-Roubaix féminin. En particulier Franck Perque. L’ancien pistard picard est le directeur de la course féminine depuis l’an passé, et donc, son début.

Celle-ci partira à nouveau de Denain, la veille de la course Elite Hommes. Le parcours est presque le même que l’année passée. Les coureuses de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift ont vu leur kilométrage augmenter d’une petite dizaine de kilomètres, un tour de circuit ayant été ajouté après le départ de Denain.

En revanche, leur programme de pavés est resté identique, avec 29,2 kilomètres répartis sur 17 secteurs. Pour les dames, le parcours rejoint celui des hommes à 85 kilomètres de l’arrivée : elles débuteront donc par le secteur quadruplement étoilé menant de Hornaing à Wandignies, long de 3,7 km. C’est précisément sur ce passage d’emblée délicat que la Britannique Lizzie Deignan avait l’année dernière lancé son raid solitaire victorieux. Il sera certainement plus difficile de surprendre les favorites samedi prochain.

Mais le changement fondamental par rapport à 2021, c’est une forte augmentation des primes pour les féminines. La dotation globale passe de 7000 (en 2021) à 50 000 euros. « Ces tarifs sont les mêmes que ceux offerts sur le Tour des Flandres féminin ou l’Amstel Gold Race femmes », note Thierry Gouvenou. » Et si les sponsors investissent encore plus sur le cyclisme féminin, il n’y a pas de raison que cela n’augmente pas encore à l’avenir. »

A propos de JEAN-MARC DEVRED 1581 Articles
Journaliste professionnel depuis 1980, après des études de journalisme au CUEJ de Strasbourg. Carrière en presse écrite, en radio et surtout en télévision à France3 Nord-Pas-de-Calais.