Trois joueuses cadres de l’équipe de France féminine se mettent en retrait de l’équipe de France féminine ! Dans la foulée de la Lyonnaise Wendy Renard, les Parisiennes Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto ont annoncé ce vendredi ne plus vouloir jouer en sélection nationale. Ce coup de force vise directement Corinne Diacre, la sélectionneuse nordiste des Bleues. Cette crise explose violemment mais le feu couvait depuis un moment sous la braise.
Trois jours après la victoire des Bleues dans le Tournoi de France, Wendy Renard a déclenché une véritable tornade en annonçant son retrait de l’équipe nationale. Sur son compte Facebook, la capitaine explique ainsi sa décision.
« J’ai défendu le maillot bleu blanc rouge, 142 fois avec passion, respect, engagement et professionnalisme », écrit ainsi la joueuse de l’OL. » J’aime la France plus que tout, je ne suis pas parfaite, loin de là mais je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau. C’est un jour triste mais nécessaire pour préserver ma santé mentale. » Wendy Renard annonce donc qu’elle ne disputera pas la prochaine Coupe du Monde. Celle-ci aura lieu du 20 juillet au 20 août en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Quelques heures plus tard, la joueuse de l’Olympique Lyonnais était suivie par les deux attaquantes du Paris Saint-Germain. Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani annoncent elles aussi faire une pause avec l’équipe de France.
« Les évènements de 2019, la blessure de 2022 puis les récents évènements me montrent que je ne suis plus en adéquation avec le management de l’équipe de France », écrit ainsi Katoto.
Diani elle précise cela. « Première fan de l’équipe de France, si les changements profonds nécessaires arrivent enfin, je me remettrais au service du maillot tricolore. »
Le précédent Amandine Henry avant Wendy Renard
Ces changements profonds ne sont donc pas définis. Mais tout le monde comprend que les trois taulières demandent le départ de Corinne Diacre, même si elles ne la citent pas. La Crucienne depuis trois ans est vivement critiquée pour son management autoritaire. Le principal épisode, c’était la mise à l’écart de la Lilloise Amandine Henry. Celle-ci était pourtant la capitaine de l’équipe de France et les deux femmes semblaient parfaitement s’entendre depuis l’arrivée de Corinne Diacre à la tête de l’équipe de France.
Mais un clash a eu lieu entre les deux Nordistes. Depuis, Amandine Henry n’a plus jamais été sélectionnée. Tout comme Eugénie Le Sommer, une autre joueuse incontournable de l’équipe de France. Corinne Diacre assurait ainsi son autorité sur l’équipe, avec l’appui de Noël Le Graët.
La mise sur la touche du président de la FFF a forcément fragilisé la sélectionneuse. À quelques mois de disputer la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande, l’équipe de France féminine se retrouve confrontée à une crise sans précédent.
Déjà plongée dans la tourmente avec l’affaire Le Graët, la Fédération a rapidement réagi, mais de façon laconique, avec ce bref communiqué. « La FFF a pris connaissance des déclarations de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto. Son Comité Exécutif, réuni le 28 février, se saisira de la question à cette occasion. La FFF tient à rappeler qu’aucune individualité n’est au-dessus de l’institution Equipe de France. »
La réaction laconique de la FFF
Sans trop se mouiller, les signataires de ce communiqué condamnent ainsi la décision unilatérale de Renard, Diani et Katoto. Mais ils ne confortent pas pour autant Corinne Diacre dans son poste. Celle-ci se retrouve devant une situation intenable. D’ailleurs, de nombreuses joueuses françaises et étrangères ont apporté leur soutien sur les réseaux sociaux aux trois « putschistes ». On peut au passage se demander ce qui s’est passé dans le vestiaire français durant ce Tournoi de France pourtant victorieux. Le retour de la Roubaisienne Keira Hamraoui, en mauvais termes avec Diani et Katoto, n’a-t’il pas été un élément déclencheur ? On peut se poser la question.
Philippe Diallo, qui assure l’intérim à la tête de la FFF, se retrouve face à une énorme crise sportive à gérer, en plus de la crise de gouvernance. A quelques mois de la Coupe du Monde, il ne va pas être facile de prendre des décisions. Un comité exécutif, le désormais célèbre COMEX, est fixé pour cela au 28 février.
Mais visiblement, il lui faudra faire un choix entre Corinne Diacre et les joueuses, avec lesquelles le conflit est violent. On sent le point de non-retour dans une situation délétère qui couvait depuis un moment déjà.
Après les hommes en 2010, l’équipe de France féminine se retrouve à son tour devant son Knysna…